Zineb Abou-Abdellah
M. Abderrahmane Drissi, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a souligné que le développement de la recherche scientifique est tributaire de l’adoption d’un nouveau cadre juridique qui constituerait un référentiel important pour l’actualisation, la modernisation et le développement du système de la recherche scientifique et de l’innovation.
Commentant la réponse du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, M. Azzedine El Midaoui, à une question orale au sujet du Programme national de soutien à la recherche scientifique et à l’innovation 2025-2028, posée par le Groupe Haraki lors de la séance des questions orales, tenue le mardi 22 avril 2025 à la Chambre des Conseillers, M. Drissi a proposé de réfléchir à la mise en place d’un cadre institutionnel autonome pour gérer le système sous la forme d’une agence nationale de la recherche scientifique et ce, afin de renforcer la gouvernance du système de la recherche scientifique.
En outre, M. Drissi a affirmé que « notre pays est aux derniers rangs des pays qui ont accordé une grande importance à la recherche scientifique et à l’innovation », comme en témoigne le faible budget alloué à la recherche scientifique qui ne dépasse pas 1% du Produit Intérieur Brut (PIB), ainsi que la présence de structures universitaires auxquelles font défaut encore les infrastructures et les équipements nécessaires pour instaurer un système de la recherche scientifique répondant aux normes universitaires internationales et aux défis actuels.
A cet égard, le conseiller parlementaire haraki a souligné la nécessité d’augmenter ce budget afin de mobiliser des sources de financement suffisantes et adaptées à la recherche scientifique et à l’innovation à l’ère de l’intelligence artificielle, notant que le un milliard de dirhams alloué au programme de soutien demeure limité et conjoncturel, eu égard au fait que le Royaume a besoin d’une vision stratégique dans ce domaine.
D’autre part, M. Driss a rappelé l’interaction du Groupe Haraki, en tant que composante de l’opposition citoyenne, avec l’initiative du Programme national de soutien à la recherche scientifique et à l’innovation (2025-2028), qui s’inscrit dans le cadre de l’activation de la convention-cadre conclue entre le ministère et l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) dans le but de mobiliser les compétences marocaines à l’étranger, de soutenir l’excellence scientifique dans les domaines stratégiques et de former une nouvelle génération de chercheurs capables de relever les défis futurs.
De plus, M. Drissi a indiqué que le Groupe Haraki aspire à ce que la mise en œuvre de cet ambitieux programme soit basée sur l’approche de l’équité territoriale, voire sur l’adoption de l’approche de la discrimination positive au profit des établissements universitaires situés dans les régions et zones éloignées du centre qui n’ont pas bénéficié d’opportunités de développement, comme les régions Drâa-Tafilalet, l’Oriental et Beni Mellal-Khénifra.
Par ailleurs, le conseiller parlementaire haraki a évoqué la contribution et l’implication limitées du secteur privé dans le financement et le développement de la recherche scientifique dans notre pays, soulignant que relever le défi du développement de la recherche scientifique et de l’innovation aura un impact positif sur la compétitivité de l’économie nationale.
Dans un contexte connexe, M. Drissi a considéré que l’absence d’incitations au profit des chercheurs pour les encourager à déployer davantage d’efforts serait à l’origine de la fuite des cerveaux marocains à l’étranger à la recherche d’horizons plus grands et d’espaces plus favorables à la recherche, appelant à déployer davantage d’efforts en vue de mobiliser les talents marocains à l’étranger afin de les intégrer dans la dynamique de développement que connaît le Royaume.
De même, M. Drissi a interpellé le responsable gouvernemental au sujet du sort de la mise en œuvre du nouveau statut tant attendu des professeurs de l’enseignement supérieur.