Dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre des fondements et des orientations du pacte fondateur du Bloc Populaire, les bureaux politiques du parti du Mouvement Populaire, du Parti Démocrate National et du Parti Marocain Libre ont tenu une réunion conjointe, le lundi 24 mars 2025. Cette réunion a été consacrée à l’examen de la situation économique et sociale dans notre pays et à la formulation d’initiatives concrètes pour mettre en œuvre les objectifs du pacte du Bloc Populaire.
A l’issue d’un débat élargi et sérieux, la réunion s’est conclue en soulignant ce qui suit :
Premièrement : Le Bloc Populaire réitère son engagement actif et soutenu au service de la défense des intérêts suprêmes de la nation
Le Bloc Populaire se félicite, une fois de plus, des acquis diplomatiques successifs réalisés dans le domaine du renforcement de l’intégrité territoriale de notre pays, grâce à la Vision stratégique et sage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste ; laquelle vision a consacré et continue de consacrer la crédibilité de l’initiative marocaine visant à résoudre ce conflit artificiel autour de la marocanité du Sahara dans divers foras et cercles internationaux, continentaux et régionaux, consistant en l’octroi d’une autonomie à la lumière du processus de régionalisation élargie et dans le cadre de la souveraineté marocaine et de l’unité de la patrie et du territoire.
Dans ce contexte, le Bloc Populaire réaffirme son interaction positive avec ce processus diplomatique national à travers son initiative consistant à activer un plan diplomatique parallèle dans lequel sont impliquées les structures partisanes de ses composantes et organisations parallèles et ce, à travers le renforcement de sa présence distinguée dans le réseau de l’Internationale Libérale et ses prolongements continentaux et régionaux, la mise à profit des relations partisanes bilatérales dans les différents continents et l’encadrement des représentations de ses composantes dans les rangs des Marocains du monde en vue de promouvoir la justesse de notre cause nationale première et faire face aux thèses infondées des adversaires de notre unité territoriale.
Sur cette base, le Bloc Populaire appelle au renforcement de la complémentarité et de la coordination des objectifs entre la diplomatie officielle et la diplomatie parallèle, avec ses dimensions parlementaire, partisane, civile et économique et ce, conformément à une vision stratégique qui concilie entre les approches politique, juridique, des droits de l’Homme et du développement, au cœur de laquelle se trouve l’option du Maroc atlantique et le défi d’une nouvelle Afrique édifiée sur les enjeux de l’unité et du développement durable, dont les fondements ont été jetés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.
Deuxièmement : Le Bloc Populaire note l’échec des politiques gouvernementales à juguler la détérioration de l’économie nationale et la dégradation de la situation économique et sociale des citoyens et citoyennes
Dans ce cadre et partant de son référentiel national sincère, et suite à une évaluation objective du de l’action du gouvernement à moins d’un an et demi de la fin de son mandat, le Bloc Populaire note, avec un profond regret, l’échec certain et tangible du gouvernement à améliorer les indicateurs de l’économie nationale et à réduire sa vulnérabilité structurelle, indiquant que le gouvernement a également démontré son incapacité manifeste à traduire les objectifs stratégiques des politiques générales, jouissant de l’unanimité des différentes composantes de la société marocaine, en politiques publiques efficaces et efficientes. Le gouvernement n’a même pas été capable de mettre en œuvre les engagements de son programme gouvernemental malgré son plafond limité, ayant réduit sa politique économique et sociale à des approches technicistes et comptables basées sur un soutien injuste et non étudié, l’hérésie des financements innovants non encadrés par aucun référentiel juridique, l’adoption d’une variante mutante de la privatisation à travers l’institution de la privatisation des services sociaux et stratégiques et l’exploitation des marges budgétaires sans réaliser des études d’impact afin de reporter les crises successives au lieu de les affronter avec des solutions durables. Avec ses mesures confuses, le gouvernement a également ouvert la voie à un hégémonisme économique qui renforce son hégémonisme politique en légiférant en faveur du conflit d’intérêts et en accordant un soutien annuel généreux et improductif aux lobbies sectoriels et ce, loin du principe consistant à corréler la responsabilité à la reddition de comptes. L’évaluation du Bloc Populaire a conclu à la médiocrité du bilan du gouvernement en matière de lutte contre la faillite continue des entreprises, de mise en œuvre du programme de reconstruction des zones sinistrées par le tremblement de terre du Haut Atlas, de la progression de l’option de régionalisation avancée de la phase de fondation et d’élaboration d’une politique linguistique équitable pour l’amazigh et les autres expressions linguistiques et culturelles territoriales.
Dans le même contexte le Bloc Populaire note l’échec avéré du gouvernement à faire face aux répercussions de la hausse sans précédent des prix des différents produits alimentaires, biens et services, sa procrastination délibérée et injustifiée à exploiter les marges d’action légalement disponibles pour plafonner les prix des hydrocarbures, en plus du mauvais usage fait des recettes fiscales qui épuisent les ressources des entreprises et des citoyens de manière injustice et inéquitable, son recours récurrent à l’endettement sans aucune vision ayant pour objectif à créer une attractivité d’investissements économiquement productifs et territorialement équitables et son recours à des solutions faciles basées sur la mauvaise répartition des richesses malgré leur rareté au lieu de faire preuve d’innovation en matière de production de ces richesses. Le Bloc Populaire a pointé également de l’index la faillite des politiques agricoles de ce gouvernement, avec leurs couts financiers, hydriques et territoriaux. Le résultat aujourd’hui est que notre pays, à la lumière de cette gestion gouvernementale dépourvue de toute boussole politique ou développementale, enregistre les scores et les rangs les plus bas au titre de l’indicateur du développement humain, dans les domaines de la lutte contre la corruption, au niveau des indicateurs de la réforme de l’éducation, de la gouvernance, du bonheur et de la réduction des disparités sociales et territoriales, dans l’indicateur mondial de l’innovation et du développement des affaires, ainsi qu’au niveau du taux de chômage qui a atteint un niveau sans précédent dans l’histoire du Maroc indépendant, compte tenu de l’absence de toute initiative du gouvernement dans le domaine de l’instauration des bases d’un emploi durable.
Troisièmement : Le Bloc Populaire souligne que notre pays a besoin de réformes institutionnelles et en matière des droits de l’Homme à même de réorienter la boussole de la gestion des affaires publiques et de corriger les conséquences des politiques gouvernementales inefficaces et improductives
Partant de ce qui précède, le Bloc Populaire estime que les voies fondamentales pour sortir du tunnel obstrué des politiques gouvernementales et de leurs répercussions sociales et territoriales négatives nécessitent une réorientation structurelle et programmatique durant le restant du mandat de cette formation gouvernementale tripartite qui domine la gestion des institutions élues aux niveaux national, régional, provincial et local, sans disposer d’une vision politique claire ni d’un sens proactif. De ce fait, et au lieu de se contenter de justifier les crises, le gouvernement est appelé à en traiter les causes et les raisons et à rompre avec la stérilité politique de cette coalition de partis construite sur la base d’équations électoralistes arithmétiques dépourvues d’un référentiel politique unifié et d’une vision électorale homogène, ce qui a fait avorter l’enjeu de restaurer la confiance dans la médiation politique institutionnelle et a transformé les grands projets et les réformes stratégiques en une guerre de positions entre ses composantes. Avec ce gouvernement, les mécanismes de déploiement de l’Etat social se sont transformés en une rente d’un misérable panier électoraliste et les rêves et les droits légitimes des Marocains à disposer d’un emploi permanent, d’un logement adéquat et d’une vie décente sont devenus de simples programmes éphémères et sans impact et sont venus raviver les batailles d’un conflit électoraliste précoce entre les composantes de cette coalition qui a vécu, durant près de quatre ans, l’illusion d’une harmonie artificielle. A la veille des prochaines échéances électorales, les composantes de cette coalition ont choisi de jouer un double jeu, en tirant bénéfice des avantages de la gestion publique, d’une part, et en reproduisant le discours de l’opposition dans leurs guerres intestines et ouvertes, d’autre part. De plus, ce gouvernement œuvre à dompter les médias publics pour diffuser des messages électoralistes et à instrumentaliser les dossiers stratégiques pour promouvoir des agendas partisans étriqués, en violation des principes d’égalité des chances et des règles de la concurrence loyale.
Face à cette incertitude alimentée par la paralysie de l’action gouvernementale et son incapacité à gérer l’avenir des régions et des collectivités territoriales, le Bloc Populaire appelle à exploiter le restant de ce mandat gouvernemental pour mettre en œuvre des réformes institutionnelles et dans le domaine des droits de l’Homme qui soient efficaces ; lesquelles réformes sont absentes des agendas des composantes de la coalition gouvernementale et dans leur programme-contrat avec les Marocains et ce, à en ouvrant un dialogue institutionnel national élargi sur la réforme des lois relatives à la politique pénale et à la procédure civile avant leur adoption selon la logique de la supériorité numérique et en levant le voile sur le sort de la mise en œuvre législative du projet de Code de la famille. L’enjeu de l’évaluation et de la réorientation nécessite également d’ouvrir un débat élargi sur la révision des lois organiques relatives aux collectivités territoriales et de l’arsenal juridique régissant les élections, et de soumettre au débat sociétal l’avenir des régimes de retraite et des institutions de prévoyance et le Code du travail et ce, en vue de réunir les conditions propices à l’émergence d’une véritable alternative politique et développementale qui soit à la hauteur du Maroc encadré par les dispositions de la constitution et jette les bases de médiateurs institutionnels et disposant d’une véritable représentativité et capables de gagner effectivement les paris de la Coupe du monde du Maroc et ce, au lieu de s’engager dans une course et une bousculade pour un poste éphémères à la tête du gouvernement de la Coupe du monde.