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Dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs du Bloc Populaire : Les Secrétaires généraux se réunissent pour discuter de la situation économique et sociale dans notre pays

Dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs du Bloc Populaire, les Secrétaires généraux des partis composant ce bloc ont tenu, le lundi 24 mars 2025 à Rabat, une réunion en présence des membres de leurs bureaux politiques respectifs, consacrée à l’examen de la situation économique et sociale dans notre pays.

Cette réunion, la première après l’assemblée fondatrice, a été présidée par les Secrétaires généraux, M. Mohamed Ouzzine pour le parti du Mouvement Populaire, M. Khalid El Bekkali pour le Parti Démocrate National et M. Ishaq Charia pour le Parti Marocain Libre, et s’est tenue à la salle Mahjoubi Aherdane au siège du parti du Mouvement Populaire.

Elaboration et mise en œuvre de la vision du Bloc populaire

Intervenant à cette occasion, M. Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire, a affirmé que « l’objectif de cette initiative conjointe, qui intervient dans un contexte politique spécial, est d’élaborer et de mettre en œuvre la vision du Bloc Populaire ».

A cet égard, M. Ouzzine a mis en lumière plusieurs dysfonctionnements qui caractérisent l’action du gouvernement, adressant de vives critiques au gouvernement pour avoir réduit « l’Etat social » à un « panier politique », affirmant « malheureusement, le gouvernement agrandit les rangs des démunis en l’absence de programmes et de visions réalistes ».

Dans ce contexte, M. Ouzzine a évoqué une anecdote sarcastique selon laquelle les citoyens s’interrogent « si nous allons faire des dons pour nourrir, habiller et soigner les démunis, quel est alors le rôle du gouvernement ? » ; question à laquelle l’un d’eux a répondu « le rôle du gouvernement est de générer des pauvres ».

Dans ce sens, M. Ouzzine a exprimé son étonnement de la participation de ministres dans la distribution de ces « paniers politiques », affirmant « ce n’est pas la distribution des paniers qui nous dérange, mais plutôt le contexte de cette distribution et la participation des ministres dans cette actions », tout en s’interrogeant « où étaient ces paniers durant les deux dernières années. Ils n’ont commencé à les distribuer qu’à l’approche des élections ».

M. Ouzzine a poursuivi « Ce qui est encore pire, c’est que dans certaines localités comme Fès, les paniers sont distribués en contrepartie du renseignement d’un formulaire, alors que la charité que nous connaissons c’est celle selon laquelle votre main gauche ne connait pas ce que votre main droite a donné ».

Dans le même contexte, M. Ouzzine s’est interrogé sur le sort des victimes du tremblement de terre d’Al Haouz qui souffrent toujours dans des tentes en plastique, critiquant le retard accusé dans l’opération de leur relogement en affirmant que « malgré l’annonce d’une série d’aides financières et sociales au bénéfice des victimes dont le montant dépasse des milliards de dirhams, force est de s’interroger où a été dépensé ce budget alors que les victimes vivent toujours à la belle étoile ? ».

M. Ouzzine a également abordé la problématique de l’accentuation du mécontentement sociétal face à la flambée des prix, notamment des produits de base et des hydrocarbures, voire des produits qui étaient considérés comme essentiels pour la subsistance quotidienne des démunis, indiquant que la faiblesse pouvoir d’achat affecte, outre les personnes à revenus limités, les classes moyennes, et faisant endosser la responsabilité aux intermédiaires et les spéculateurs qui agissent avec la bénédiction du gouvernement.

A cet égard, M. Ouzzine a affirmé que 18 individus contrôlent la chaîne de production des viandes rouges au Maroc, s’interrogeant sur l’identité de ces individus et le rôle du Conseil de la Concurrence ou des « fainéantise ».

M. Ouzzine a également évoqué le cas du « jeune vendeur de sardines de Marrakech », exprimant son étonnement de la déclaration du porte-parole du gouvernement selon laquelle le gouvernement soutiendrait ce jeune.

A cet égard, M. Ouzzine a cité quelques déclarations paradoxales et étranges de certains membres du gouvernement, affirmant « nous avons récemment entendu des ministres, chacun allant de son antienne », ajoutant que l’un d’eux, qui est Secrétaire général d’un parti et ministre, avait déclaré « nous nous remettons à Dieu pour sanctionner leurs agissements » comme s’il n’en faisait pas partie, en référence à la récente sortie du ministre Nizar Baraka concernant « les spéculateurs » et le soutien accordé au bétail importé.M. Ouzzine a également évoqué M. Faouzi Lekjaâ, ministre délégué en charge du Budget, qui avait considéré que l’octroi d’un soutien direct de 500 DH par tête d’ovins aux importateurs était une erreur, affirmant « si c’est une erreur, pourquoi alors des milliards de DH des deniers publics sont gaspillés et personne n’en est tenu responsable, alors qu’un président de commune est poursuivi en justice pour avoir soutenu une association par des miettes ou pour avoir soutenu un festival par 60.000 DH ».

M. Ouzzine a également évoqué les problématiques de la submersion du pays par les dettes, de la poursuite de la délégation des services gouvernementaux et du recours aux marges budgétaire comme c’était le cas avec la loi de finances 2024, affirmant que la spécialité du gouvernement est de grignoter dans les marges, d’augmenter les impôts et de recourir aux « financements innovants » et ajoutant que « cette dernière politique est dangereuse, puisqu’elle nous a fait passer de la privatisation des établissements à la privatisation des services. Même l’eau, l’électricité et les médicaments seront contrôlés par eux ».

M. Ouzzine a également critiqué l’instrumentalisation par le gouvernement du projet de l’organisation de la Coupe du monde pour diffuser des campagnes électoralistes prématurées, notant que gouvernement se moque des Marocains en stimulant leurs émotions par le football qui est la passion de tout Marocain, considérant que cet agissement du gouvernement est un affront pour les Marocains et que « si la capsule publicitaire incriminée n’est pas retirée, alors nous dirons adieu à la démocratie dans le pays ».

Une gestion gouvernementale entachée de dysfonctionnements

Dans le même contexte, M. Khalid El Bekkali, Secrétaire général du Parti Démocrate National, a évoqué une gestion gouvernementale caractérisée par des dysfonctionnements dans divers secteurs, tels que l’enseignement et la santé, en plus de la hausse des prix des différents produits de base, l’échec du Plan Maroc Vert et la dilapidation de milliards de dirhams des deniers publics dans les subventions accordées aux spéculateurs du bétail.

D’autre part, M. El Bekkali s’est dit étonné de la contradiction de la politique du gouvernement, qui a annoncé une augmentation des exportations d’avocats et d’huile d’olive, tout en dissimulant la valeur des rentrées en devises générées par le tourisme alors qu’il se vante que le Royaume a accueilli 17 millions de touristes. M. El Bekkali a également abordé la problématique des souffrances endurées par les victimes du tremblement de terre d’Al Haouz, affirmant « au lieu de chercher des solutions à ces problèmes, les composantes de ce gouvernent font la course vers « le gouvernement de la Coupe du monde » à travers l’achat des consciences de citoyens démunis en contrepartie d’aides temporaires, ce qui accroît la désaffection qui constitue une menace pour la politique ».

M. El Bekkali a conclu son intervention en affirmant que le gouvernement patauge dans une série de problèmes qui doivent être résolus.

Les malheurs se succèdent

De son côté, M. Ishaq Charia, Secrétaire général du Parti Marocain Libre, a affirmé qu’« avec le gouvernement actuel, les malheurs se succèdent, au point que chaque malheur nous fait oublier le précédent ».

M. Charia, qui a salué l’initiative de la tenue de cette réunion et souligné l’importance de cette échéance pour le Bloc Populaire afin de tirer la sonnette d’alarme, car le pluralisme politique, partisan, démocratique, voire médiatique, est désormais en jeu, et les fonds publics sont utilisés pour acheter les consciences.

M. Charia a évoqué, à cet égard, le scandale de l’usage par le ministre Baïtas de sa maison pour distribuer des paniers électoraux, notant que ce dérapage est intolérable.

D’autre part, M. Charia, qui a salué la décision royale d’annuler le rite du sacrifice de l’Aïd Al-Adha, a mis en exergue la hausse du taux de pauvreté et le préjudice porté aux intérêts des citoyens, voire à leurs comptes bancaires, qui sont désormais exposés à certains agissements des banques qui peuvent s’en servir à leur guise, affirmant « C’est très dangereux. »

M. Charia a également évoqué son soutien et appui à la cause palestinienne et son rejet des meurtres barbares d’innocents par Israël, saluant la déclaration du ministre des Affaires étrangères à ce sujet.

La réunion est importante et opportune

Pour sa part, M. Mohand Laenser, Président du parti du Mouvement Populaire, a affirmé que cette réunion du Bloc Populaire est importante et opportune, mettant l’accent sur la nécessité d’organiser les méthodes de travail et affirmant « nous devons penser au citoyen, car les choses sont devenues dangereuses ».

La charité publique est soumise à des conditions

De son côté, M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a considère que le Bloc Populaire constitue une force de proposition, critiquant ce qu’il a appelé la charité publique menée par des membres du gouvernement et affirmant que la charité publique est soumise à des conditions légales et éthiques.

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a rappelé aux participants les propositions de loi soumises par le Groupe Haraki dont le nombre a avoisiné 100, sans que le gouvernement n’ait répondu à aucune d’entre elles, suggérant aux bureaux politiques des 3 partis membres du Bloc Populaire de les examiner.

M. Sentissi a également évoqué la stratégie du gouvernement visant à faire adopter le code pénal et la procédure du code civil, soulignant la prédisposition du Groupe Haraki à coopérer au service des intérêts de la nation et des citoyens.

La réalisation des objectifs

De son côté, M. Obaïd Teyyar, membre du bureau politique du Bloc Politique, a appelé à œuvrer pour la réalisation des objectifs du Bloc Populaire.

Difficulté de prendre part aux prochaines élections

Pour sa part, M. Abderrahman Drissi, membre du Bureau politique du parti du Mouvement Populaire et membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a attiré l’attention sur la problématique de la prolifération des lobbies durant le mandat de l’actuel gouvernement, qui œuvreraient même à monopoliser le secteur des médicaments.
M. Drissi a également abordé la problématique de l’emploi que le gouvernement a échoué à gérer, après s’être fixé des objectifs dépassant ses capacités et ses compétences, affirmant, à cet égard, que « le gouvernement s’était engagé à créer un million d’emplois durant le mandat actuel, mais nous constatons plutôt une hausse du taux de chômage ».

M. Drissi a également évoqué la difficulté de participer aux prochaines échéances électorales avec les mécanismes actuels qui sont entre les mains du gouvernement.

Ouverture d’un dialogue sur le volet des droits de l’Homme

D’autre part, M. Addi Sbaîi, porte-parole du parti du Mouvement Populaire, a souligné la nécessité de déployer la plateforme politique pour le Bloc Populaire et de trouver une formule pour faire entendre sa voix aux citoyens.سماع صوته للمواطن.

A cet égard, M. Sbaîi a proposé d’ouvrir un débat sur le volet des droits de l’Homme passé sous silence par le gouvernement dans son programme, notant également que son parti se penche sur le parachèvement de l’élaboration de « L’Alternative harakie » et soulignant aussi la nécessité de faire entendre la voix du Bloc Populaire.

Aller à la rencontre du citoyen

De son côté, Mme Halima Assali, membre du Bureau politique du parti du Mouvement Populaire, a souligné l’importance d’aller à la rencontre des citoyens de manière directe dans les zones rurales et montagneuses, c’est-à-dire en dehors de Rabat.

Regagner la confiance des citoyens

Dans le même contexte, Mme Fatima Drissi, membre du Bureau politique du parti du Mouvement Populaire, a souligné la nécessité d’œuvrer pour restaurer la confiance des citoyens dans l’action politique, tout en mettant l’accent sur la promotion d’un discours clair et sincère, basé sur l’encadrement et l’orientation en vue de renforcer la confiance entre les citoyens et les partis politiques.

Par ailleurs, les autres interventions ont mis l’accent sur la protection des droits de l’Homme, la réhabilitation de l’action politique et la promotion d’une pratique politique qui incite à l’accomplissement des réalisations et à la satisfaction des aspirations des citoyens.

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