M. Mohamed Moubdiî, invité de l’émission « Kadhaya Wa Araâ »La grève du 23 septembre n’était pas nécessaire et la réforme de la retraite est désormais une question urgente
M. Mohamed Moubdiî, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration a affirmé, en évoquant la grève menée dans les secteurs de la fonction publique et des collectivités territoriales, qu’«il est vrai que la grève constitue un droit que la constitution du pays reconnait, mais il n’y avait aucune raison de mener la grève du 23 septembre courant, d’autant plus que les portes du dialogue avec les syndicats sont toujours ouvertes ».
M. Moubdiî a ajouté que « la grève n’a pas affecté de manière générale le fonctionnement ordinaire des services de l’Etat et les services fournis aux citoyens et aux institutions ».
Le ministre, qui a été l’invité de l’émission « Kadhaya Wa Araa » (Questions et opinions),diffusée sur la première chaîne de télévision et présentée par Abderrahmane Al-Adaoui, pour discuter de la problématique de la retraite au Maroc, a poursuivi « cette grève n’avait aucune raison d’être », d’autant plus que la porte du dialogue et du débat au sujet des différentes revendications est restée ouverte, outre le fait que le champ du dialogue a été élargi pour couvrir le Conseil Economique, Social et Environnemental ».
Concernant le différend existant entre le gouvernement et les syndicats au sujet de la réforme des régimes de retraite, M. Moubdiî a souligné que la réforme est devenue une nécessité impérieuse et une question urgente, ajoutant que le régime des pensions civiles est dans une situation très difficile et que tout retard pourrait aggraver la difficulté de trouver une solution.
Après avoir souligné que le gouvernement actuel a ouvert les chantiers de réforme tous azimuts et dans différents domaines, le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration a affirmé que « le gouvernement ne pouvait pas reporter la réforme du régime des pensions civiles, qui est un régime solidaire qui devrait être préservé, d’autant plus que si cette situation perdure il n’y aurait plus de retraite en 2022 », indiquant que la retraite préoccupe une catégorie qui a mobilisé sa jeunesse au service du pays et qu’il est impossible de sous-estimer cette question.
M. Moubdiî a affirmé que « si le gouvernement actuel passe sous silence la réforme des régimes de retraite à l’instar des gouvernements précédents, le coût de la réforme sera onéreusement payé par le citoyen ordinaire ».
M. Moubdiî a rappelé certaines contraintes qui ont rendu nécessaire la réforme du régime des pensions civiles maintenant, à savoir la faillite de la Caisse Marocaine des Retraites, l’augmentation de l’espérance de vie qui a dépassé 80 ans,l’augmentation de l’âge de recrutement, etc.
M. Moubdiî a souligné, par ailleurs, qu’en raison du retard accusé dans la mise en place des réformes nécessaires « cette situation devrait empirer et affecter davantage le budget de l’Etat », affirmant« quelles que soient les circonstances, nous ne pourrions pas résoudre la problématique à laquelle sera confronté le régime des pensions civiles, en particulier eu égard à la lourdeur des engagements enregistrés ».
M.Moubdiî a évoqué certains chiffres qui révèlent le danger qui guette le régime des retraites des Marocains en cas de manquement à initier la réforme nécessaire, affirmant que « le gouvernement prévoit que le déficit financier de la Caisse Marocaine des Retraites devrait s’élever, en cas de non réalisation d’une réforme rapide, à 22 milliards de dirhams en 2022, ce qui imposerait au Trésor marocain, entre l’année en 2014 (à savoir l’année du commencement du déficit) et 2022, le remboursement de 125 milliards de dirhams ».
M. Moubdiî a conclu que la réforme ne constitue plus seulement une politique qui révèle l’action du gouvernement ou son inaction, mais représente désormais une « nécessité impérieuse » et « une question urgente ».
M. Moubdiî a également évoqué certaines des mesures prises par le gouvernement en ce qui concerne le régime des pensions civiles, en particulier celle concernant les hommes et les femmes du secteur de l’éducation, affirmant que « cette mesure n’a pas de lien avec l’application du nouveau régime qui porterait l’âge du départ à la retraire à 65 ans, mais il est question beaucoup plus d’un aspect humanitaire,car il est insensé qu’un enseignant parte à la retraite en février ou en mars et laisse les élèves sans possibilité de poursuivre leurs études ». Il a précisé que l’éventuel nouveau régime n’a pas été appliqué aux enseignants,qui seraient appelés seulement à parachever l’année scolaire et auront droit à la promotion et à d’autres incitations.
M. Moubdiî a rappelé aussi certaines mesures initiées par le gouvernement dans le domaine de la réforme de la subvention accordée à certains produits pétroliers, ainsi que celles se rapportant à l’eau et à l’électricité, affirmant que le gouvernement prend en considération les besoins des citoyens. Il a souligné à cet égard que « les réformes du gouvernement tiennent en compte les intérêts des citoyens, citant à titre d’illustration que la facture de consommation de l’eau des citoyens ordinaires n’est pas celle relative à la consommation des propriétaires de piscines ».