Lors d’une rencontre de formation des conseillères communales du parti du Mouvement Populaire à Rabat

Appel à redoubler d’efforts pour renforcer la participation des femmes à la vie politique
Saliha Boujraf
Dr. Fatima Kaîima Mazi, présidente du Pôle social au Forum Universitaire Haraki et porteuse du projet, a souligné, samedi dernier à Rabat, l’importance de renforcer les capacités des femmes et de mobiliser les moyens nécessaires pour promouvoir leur leadership et les inciter à s’impliquer davantage dans la gestion des affaires locales.
Intervenant lors d’une rencontre de formation et d’encadrement organisée au profit de conseillères communales du parti du Mouvement Populaire au niveau de la Préfecture de Rabat, Dr. Mazi a appelé à redoubler d’efforts afin de contribuer efficacement au processus de développement dans le Royaume, promouvoir le principe de l’égalité des sexes et renforcer la participation des femmes à la vie politique en général.
Dr. Mazi critique le « gouvernement Akhannouch » et appelle à intensifier les efforts pour actualiser les lois qui concernent les femmes
D’autre part, Dr. Mazi a affirmé, lors de cette rencontre de formation organisée sous le thème “Renforcement de la représentation des femmes dans les conseils élus locaux et régionaux” et s’inscrivant dans le cadre d’une série de rencontres tenues par le parti du Mouvement Populaire dans plusieurs provinces du Royaume, en partenariat avec le Fonds d’appui pour encourager la représentativité des femmes, que malgré la réalisation d’importants acquis en matière de promotion des conditions de la femme marocaine au cours des vingt dernières années grâce aux politiques Royales sages et clairvoyantes visant à renforcer la représentation des femmes dans les postes de décision et leur participation à la vie politique, conformément, d’une part, aux dispositions constitutionnelles, et d’autre part, aux engagements internationaux du Maroc s’agissant de la lutte contre toutes les formes de discrimination et du renforcement de l’égalité et de la parité entre les hommes et les femmes.
Dr. Mazi a évoqué, à cet égard, certains acquis qui ont été réalisés en faveur des femmes marocaines, dont notamment l’élimination de toutes les formes de discrimination, leur jouissance pleinement des droits d’accès aux services de santé, à l’éducation, à un logement convenable et autres, en plus de l’introduction de certains amendements aux lois organiques régissant le système électoral, qui ont apporté une série de dispositions visant à renforcer la représentation des femmes dans les conseils élus en particulier, ainsi qu’un certain nombre de réformes législatives renforçant l’égalité des sexes, en particulier celles concernant la première génération des droits, telles que les réformes de la loi sur la nationalité, du code de la famille et du code pénal.
D’autre part, Dr. Mazi a rappelé que les femmes marocaines font face à de nombreux défis dans le Maroc d’aujourd’hui, soulignant que les efforts doivent être intensifiés pour actualiser les lois qui concernent les femmes et notant que « plus de dix ans après la consécration par la constitution de 2011 du principe de la parité, qui garantit l’accès des femmes aux emplois et aux fonctions publiques, ainsi que l’égalité des chances entre les sexes au sein des conseils et instances élus, et prévoit la création de l’instance chargée de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination, force est de relever que nous sommes toujours à la recherche des mécanismes politiques pour activer ce principe ».
L’ancien parlementaire harakie a critiqué le “gouvernement Akhannouch” qui a apporté de nouvelles dispositions dans le projet de loi de finances 2023, qui a été adopté vendredi dernier à la majorité par la Chambre des Représentants, rappelant que ce projet de loi de finances stipule l’obligation pour les avocats de s’acquitter d’une avance au titre de l’impôt sur le revenu avant d’intenter une action en justice, affirmant, à cet égard, « Il est insensé d’obliger une plaignante violentée de payer une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les violences dont elle est victime », notant que cette mesure empêcherait de nombreuses femmes victimes de violences, par exemple, ou de licenciement abusif, en particulier celles qui ne pourraient pas s’acquitter de cette avance, de déposer une plainte et de recourir à la justice pour obtenir réparation ».
Dr. Mazi a également critiqué le gouvernement concernant la présence des femmes aux hauts postes de responsabilité, qui est toujours en-deçà des niveaux souhaités.
Dr. Mazi a souligné que le Royaume est la scène d’un débat sur le développement de la femme marocaine à la lumière du dernier Discours Royal dans lequel le Souverain a appelé à une révision du Code de la famille, notant que le parti du Mouvement Populaire se prépare à organiser, le 17 novembre courant, un séminaire sur ce thème.
Dr. Mazi a conclu son intervention en indiquant que malgré les avancées positives réalisées par le Royaume du Maroc en matière de promotion des conditions de la femme, des défis économiques et politiques, voire sociaux, devraient encore être relevés afin d’améliorer davantage les conditions des femmes et éliminer toutes les pratiques qui leur sont préjudiciables.
M. Ben Maânan appelle à la poursuite de la lutte pour réaliser davantage d’acquis
Pour sa part, M. Saïd Ben Maânan, encadrant politique et rapporteur général du 14ème Congrès national du parti du Mouvement Populaire, prévu de se tenir les 25 et 26 novembre courant au complexe sportif Moulay Abdellah à Rabat, a affirmé que cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontrées organisées par le parti au profit des conseillères communales harakies au niveau national afin de les inciter à participer à l’action politique et partisane.
Par ailleurs, M. Ben Maânan, qui est également Directeur du siège central du parti du Mouvement Populaire, a affirmé que la femme marocaine qui a milité pour obtenir les acquis qu’elle exerce aujourd’hui, est appelée à poursuivre sa lutte afin de réaliser davantage d’acquis, promouvoir ses conditions et gagner le pari d’élargir à terme sa participation à la vie politique en général.
Dr. Al Hatimi vulgarise la mission, les compétences et le mode de gestion du Fonds d’appui pour encourager la représentation des femmes
Pour sa part, Dr. Ghita Al Hatimi, ancienne parlementaire, a vulgarisé la mission, les compétences et le mode de gestion du Fonds d’appui pour encourager la représentation des femmes, qui a été créé en 2009 en application des Hautes Orientations Royales à l’adresse du gouvernement et du Parlement, afin de prendre des mesures ciblées et des mécanismes efficaces pour assurer une présence large et appropriée des femmes dans les conseils élus, que ce soit au niveau local, régional ou national.
Dr. Al Hatimi a affirmé que ce fonds d’appui, qui finance des projets porté par les partis politiques ainsi que les associations de la société civile marocaines actives dans le domaine du renforcement des capacités des femmes visant à améliorer la représentation des femmes et la gestion des affaires locales, est supervisé par le ministère de l’Intérieur, notant que ce ministère exige que les projets portent principalement sur le renforcement de la participation des femmes aux échéances électorales en tant que votantes et candidates, l’encouragement de la participation des femmes à la vie politique et le renforcement de leurs capacités en matière de gestion des affaires locales.
Mme Nekkach présente le programme de formation
Dans le même contexte, Mme Karima Nekkach, représentante du parti du Mouvement Populaire au sein du Fonds d’appui pour encourager la représentation des femmes, a présenté ce programme de formation organisé par le parti et qui s’inscrit dans le cadre de l’appui apporté aux conseillères communales dans le paysage politique et ce, dans la perspective de réaliser l’égalité dans l’exercice politique et l’égalité des chances dans la gestion des affaires publiques.
Témoignages
Par ailleurs, Mme Najat Zaoui, ancienne candidate qui n’a pas eu la chance de gagner dans les élections communales, a évoqué son expérience dans l’une des communes rurales relevant de la Province de Boulemane, révélant certaines leçons qu’elle a tirées de cette expérience.
Pour leur part, Assiya Abdelkader, Najat Azmi, Milouda Hamia et Najat Azmi, conseillères communales à Rabat, ont évoqué leurs expériences respectives en matière de gestion des affaires locales à Rabat.
M. Lyoussi déplore l’absence d’une politique publique basée sur l’implication des jeunes dans la gestion des affaires locales
A son tour, M. Ayoub Lyoussi, coordinateur de la Jeunesse Harakie, a relevé la présence limitée des jeunes dans les centres de prise de décision aux niveaux local et national, déplorant l’absence d’une politique publique structurée et durable basée sur l’implication des jeunes dans la gestion affaires locales et nationales.
M. Lyoussi a estimé, à cet égard, que l’élargissement de la participation des jeunes à la gestion des affaires publiques nécessite la formulation d’une politique publique participative qui vise à impliquer les jeunes et à encourager leur présence dans les postes de prise de décision et de responsabilité, ainsi que l’adoption de lois et de règlements et la mise en place d’institutions publiques qui favorisent leur participation.