Lors d’une conférence de presse consacrée aux développements du dossier enseignants-cadres des académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) : M. Amzazi annonce que la procédure d’abandon de poste sera appliquée à l’encontre des enseignants n’ayant pas encore rejoint leur lieu de travail
Le gouvernement veille à assurer la continuité du service public et à garantir le droit des élèves à la scolarisation
Les AREF ont procédé au versement des salaires aux enseignants et ont organisé l’examen de qualification professionnelle
M. El Khalfi a lancé un l’appel aux enseignants pour reprendre le travail
SaliahBoujraf:
Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a annoncé, mercredi dernier à Rabat, que la procédure d’abandon de poste sera appliquée à l’encontre des enseignants-cadres des académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) qui n’ont pas encore rejoint leur lieu de travail.
S’exprimant lors d’une conférence de presse,tenue en présence de M. Mustapha El Khalfi, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, Porte-parole du gouvernement, et consacrée à la présentation des derniers développements du dossier des enseignants-cadres des AREF, M. Amzazi a indiqué, par ailleurs, que sur décision du gouvernement, une procédure de licenciement a été engagée par les directeurs des AREF à l’encontre de cette catégorie d’enseignants-cadres qui prétendent former des coordinations, entravent le cours normal du service public et portent atteinte au droit des élèves à la scolarité, précisant que ces coordinations ne jouissent d’aucne légitimité pour appeler à la grève.
Concernant les enseignants stagiaires au niveau des Centres régionaux de l’éducation et de la formation (CREF) qui ont été incités par les coordinations à abandonner leur formation et à sortir dans la rue, M. Amzazi a indiqué qu’ils seront remplacés par les candidats inscrits sur les listes d’attente, rappelant qu’ils ont signé l’engagement de formation qui stipule que toute absence dépassant cinq jours entraînera l’application de cette procédure par les AREF.
Pour ce qui est des enseignants contraints à abandonner les classes, M. Amzazi les a appelés à reprendre leur travail, ajoutant que toutes les garanties leurs seront accordées pour ne faire l’objet d’aucune mesure, sachant que cet arrêt de travail entraînera, quand même, une retenue sur salaire.
En revanche, M. Amzazi a salué le sens de responsabilité des enseignants qui ont fait prévaloir les intérêts des élèves sur toute autre considération et ont continué à remplir leur devoir professionnel, ainsi que les enseignants qui se sont portés volontaires pour assurer un soutien scolaire aux élèves et compenser le temps perdu, ainsi que la mobilisation des parents et des tuteurs pour assurer le droit de leurs enfants à la scolarisation.
Par ailleurs, M. Amzazi a souligné que le gouvernement veille à assurer la continuité du service public et à garantir le droit des élèves à la scolarisation, affirmant que les AREF et leurs directions provinciales ont pris toutes les mesures et les dispositions nécessaires pour assurer le temps scolaire, rattraper les heures perdues et garantir la protection nécessaire pour tous les enseignants à l’intérieur et à proximité des établissements scolaires, afin de leur permettre de s’acquitter de leur devoir professionnel dans les meilleures conditions.
D’autre part, le ministre a tenu à réaffirmer qu’il n’y a plus lieu de parler de contractualisation, précisant que ce mode de recrutement a été définitivement abandonné après l’approbation, par les conseils d’administration des AREF, réunis le 13 mars en une session extraordinaire, des amendements introduits aux statuts des cadres de ces académies et l’abrogation de toutes les dispositions qui renvoient à la contractualisation.
Dans ce sens, M. Amzazi a poursuivi que le gouvernement a honoré tous ses engagements quant à l’amélioration des statuts des cadres des AREF, en introduisant toutes les garanties nécessaires à la stabilité professionnelle, économique et sociale et à la sécurité d’emploi de ces cadres, notamment celles relatives à la titularisation, à la conservation de l’ancienneté acquise à l’académie,
Amzazi a indiqué que les nouvelles dispositions garantissent aux enseignants-cadres des AREF les mêmes droits dont jouissent leurs homologues des administrations publiques, à savoir notammentla promotion, le passage des différents concours (inspecteurs, orientation, planification, agrégation, administration pédagogique), la retraite suite à une maladie grave, la mutation au niveau régionalet l’accèsaux postes de responsabilité.
Rappelant l’abandon définitivement des avenants que les contractuels étaient appelés à signer, M. Amzazi a poursuivi que les AREF ont procédé au versement des salaires aux enseignants après l’approbation des amendements introduits à leurs statuts et ont organisé l’examen de qualification professionnelle, auquel a pris part jusqu’à maintenant par 3.000 parmi 11.000 enseignants de la promotion 2016, ce qui leur a permis d’être titularisés.
Rappelant l’amendement des statuts des AREF qui comprend désormais 113 articles au lieu de 54 articles, stipulant l’intégration d’office de tous ces enseignants dans la fonction publique régionale, M. Amzazi a souligné que la principale nouvelle particularité de ces statuts est la titularisation, qui assure la stabilité professionnelle aux enseignants-cadres des AREF, du recrutement à la retraite.
Pour sa part, M. El Khalfi a lancé un l’appel aux enseignants qui n’ont pas rejoint leur lieu de travailà reprendre le travail afin que le gouvernement ne soit pas contraint d’appliquer à leur encontreles mesures disciplinairesqui s’imposent.
El Khalfi a affirmé, en outre, « certes, certaines problématiques subsistent, notamment celle relativeà la retraite, mais le gouvernement est engagé dans laréformedes régimes de retraite ». M. El Khalfi a indiqué que le gouvernement procédera, dans le cadrede cette réforme, à la fusion de la Caisse Marocaine de Retraite (CMR) et du Régime Collectif d’Allocation des Retraites (RCAR), ce qui ne poserait à l’avenir aucun problème en ce qui concerne la retraite des enseignants-cadres des AREF.
El Khalfi a conclu en rappelant que la mise en œuvre de la contractualisationne s’est pas limitée au secteur de l’enseignement, mais qu’ila été appliqué depuis 2003 dans le secteur de la santé pour le recrutement des infirmiers dans les centreshospitaliers universitaires (CHU).