Lors du colloque scientifique organisé par l’Association des Femmes Harakies sur le thème « les politiques publiques sociales à la lumière de la nouvelle constitution »La condition des femmes et de la famille est au premier rang des préoccupations sociales
L’Association des Femmes Harakies a organisé, samedi dernier au siège du Secrétariat Général du parti du Mouvement Populaire, un colloque scientifique sur « les politiques publiques sociales à la lumière de la nouvelle constitution » et ce, à l'occasion de la Journée nationale de la femme marocaine, célébrée le 10 octobre de chaque année.
Dans une allocution prononcée au nom de Mme Halima Assali, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire, Mme Bouchra Faryate, également membre du Bureau politique du parti, a affirmé que ce colloque est organisé en célébration de la Journée nationale de la femme marocaine, qui constitue un événement qualitatif et exceptionnel dans la vie des femmes marocaines.
Mme Faryate a souligné que cet anniversaire se veut l’expression la plus noble de la juste appréciation et de la reconnaissance des réalisations capitalisées par les femmes marocaines tout au long du processus démocratique et de développement, et constitue un acquis qui vient renforcer le paysage politique marocain.
Mme Faryate a précisé, au cours de ce colloque qui a été présidé par Mme Fatima Kaîima Mazi, que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a, depuis sa sage décision de déclarer le 10 octobre de chaque année journée nationale de la femme marocaine, rendu les femmes marocaines fières de cet acquis, indiquant que cette décision constitue un tournant critique dans le parcours du mouvement féministe marocain.
Mme Faryate a rappelé une série d’acquis qui ont été arrachés par les femmes marocaines, à savoir notamment l’amendement de la loi électorale qui a obligé les partis politiques à élargir la participation des femmes s’agissant d’assumer la responsabilité communale, soulignant que la constitution a réservé place particulière à la femme, lui reconnaissant l'égalité avec les hommes devant les droits.
Mme Faryate a estimé que l’Association des Femmes Harakies a contribué particulièrement à l’accompagnement des grands chantiers démocratiques majeurs et de développement initiés au Maroc, en vue que la femme marocaine soit à la hauteur des défis à venir et des exigences de la nouvelle phase.
De son côté, Maître Jamila Siouri, avocate et membre du Conseil National des Droits de l'Homme, a affirmé que le domaine des politiques publiques constitue l'un des piliers du système constitutionnel en général, et qu’il apporte en même temps une partie des réponses quotidiennes au régime politique et atteste de sa légitimité.
Maître Siouiri a ajouté que cette approche nous amène à s'interroger sur la pertinence de qualifier la constitution de 2011 de document de référence d’un point de vue déontologique, directif et normatif pour les politiques publiques, principalement et en général, et pour les politiques publiques sociales, en particulier.
Maître Siouri a souligné que la question des politiques publiques a constitué l’une des préoccupations du débat public déclenché après le Discours Royal du 9 mars 2011, comme le traduisent les contenus des mémorandums soumis par les partis politiques et les associations de la société civile qui ont fortement soulevé la question de la révision de dispositions constitutionnelles portant sur les politiques publiques et leurs rapports avec les fonctions exécutives et législatives.
Maître Jamila Siouiri a soutenu que la démocratie, la citoyenneté et l’approche participative sont parmi les fondements sur lequel se base le système constitutionnel marocain.
Pour sa part, Mme Fatiha Chafîi, professeur d'université, a souligné la nécessité de traduire la constitution dans la réalité de tous les jours des citoyens, car les femmes ont milité tout au long de nombreuses années pour parvenir là où elles sont actuellement, soutenant que le Code de la famille constitue un acquis aux avantages indéniables.
Professeur Chafîi a mis l’accent, par ailleurs, sur la nécessité de veiller à une mise en œuvre appropriée de la Constitution en vue de réhabiliter la famille dans sa stabilité comme cela a été stipulé dans la constitution, notant que la justice marocaine a rencontré des difficultés dans l'application du nouveau Code de la famille en raison des mentalités qui prédominent encore dans la société.
Professeur Chafîi a souligné que les femmes marocaines devraient défendre leurs droits en s’inspirant de l’esprit de la loi islamique, évoquant la nécessité de la coalition de toutes les forces politiques et associatives en vue d’instituer le principe de l'égalité et de préserver la stabilité de la famille marocaine.
D'autre part, le professeur Abdelhadi Al Battah, représentant du ministère de la Justice et des Libertés en charge de l’Espace de la famille à la Direction des Affaires civiles du ministère, a affirmé que le Fonds de solidarité sociale a été mis en place pour apporter une solution au problème de la pension alimentaire qui concerne une grande partie de la société, soulignant que le Code de la famille a suscité une grande satisfaction dans les milieux marocains.
Professeur Al Battah a souligné que la justice marocaine s’est engagée dans la mise en application des dispositions du Code de la famille, précisant toutefois qu'elle est confrontée à un certain nombre de contraintes s’agissant de la mise en application appropriée des dispositions de ce code.
Professeur Al Battah a mis en exergue le rôle du Fonds de solidarité sociale en matière de protection des femmes divorcées, soulignant que ce fonds a été créé pour pallier le déficit dont souffrent certaines familles suite au divorce.
Professeur Al Battah a indiqué que le projet de loi portant création dudit fonds a été discuté et approuvé par les institutions législatives et ce, en application des hautes orientations contenues dans le Discours Royal de 2003.
Professeur Al Battah a rappelé que la loi portant création dudit fonds a défini les conditions et procédures suivant lesquelles les femmes divorcées pourraient bénéficier du recouvrement de leurs allocations, ainsi désignées par le législateur marocain, soulignant que le législateur marocain a précisé les documents requis et a pris en considération le fait que leur production ne soit pas onéreuse pour la femme divorcée, et a confié la mission de gérer le fonds au président du tribunal de première instance.
Dans son intervention, Dr. Ghita Al Hatimi a abordé les débats sur les réserves soulevées à l’encontre de la convention « CEDAW » portant sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ; lesquels débats ont rythmé la nouvelle phase constitutionnelle au Maroc, en relation avec le Code de la famille et la loi sur la nationalité, avant la levée de toutes les réserves à l'exception de celle portant sur l’article concernant l'héritage.