Le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants examine le projet de loi de finances de l’année 2013La conjoncture actuelle requiert de mener une réflexion sur le rôle de l’investissement dans toutes les politiques
Le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a organisé, mercredi dernier au siège de la Chambre des Représentants, une journée d’étude sur la le projet de loi de finances 2013.
Intervenant à cette occasion, M. Mohand Laenser, Secrétaire Général du Mouvement Populaire et ministre de l'Intérieur, a précisé qu’il n'est pas venu assister à cette rencontre pour discuter le budget du département qu’il chapeaute bien que le budget qui est alloué à son département n'est pas suffisant pour pallier le déficit, eu égard au fait que le domaine d’activité de son département couvre plusieurs secteurs et qu’il serait nécessaire de créer des postes d’emploi.
Le ministre de l'Intérieur a indiqué que le nombre d'agents de police et de gendarmes au Maroc n'est pas suffisant, surtout face aux besoins croissants des citoyens en matière de sécurité, ajoutant que les dépenses de fonctionnement et d'investissement de son département sont restées identiques à celles de l’année dernière. M. Laenser a souligné qu’il est nécessaire de mener une réflexion autour de la mise en place d’un système intégré des prélèvements fiscaux et des lois régissant le budget, tout en faisant revêtir la gestion des finances publiques d’un caractère régional.
Par ailleurs, M. Laenser a mis l’accent sur la nécessité de faire avec ce qui est disponible, tout en saisissant les possibilités de changement et d’amendement offertes et ce, dans les limites prescrites par la loi et la Constitution, appelant les parlementaires harakis à élaborer des amendements qui soient compatibles avec la présence du Mouvement Populaire dans la majorité.
De son côté, M. Mohamed Ouzzine, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire et ministre de la Jeunesse et des Sports, a affirmé que le projet de loi de finances de l’année 2013 intervient dans une conjoncture critique qu’il ne faudrait ignorer, précisant toutefois que la conjoncture actuelle ne devrait pas nous faire oublier les priorités.
A cet égard, M. Ouzzine a soutenu que nous devons placer les intérêts des citoyens au dessus de toute autre considération, soulignant qu’il ne faudrait pas compter uniquement sur les ressources financières, mais qu’il faudrait également s’intéresser à l'élément humain et à la formation. M. Ouzzine a souligné également la nécessité de mener une réflexion sur le rôle de l'investissement dans toutes les politiques publiques en vue de surmonter cette phase critique.
Pour sa part, M. Abdelâadim El Guerrouj, membre du Bureau politique du parti et Ministre Délégué auprès du Chef du gouvernement en charge de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration, a exhorté les parlementaires, en général, et les parlementaires du Mouvement populaire, en particulier, à enrichir le projet de loi de finances de l’année 2013 en présentant des amendements qu'ils jugeraient nécessaires.
M. El Guerrouj a ajouté que ledit projet de loi de finances s’est fixé des objectifs en prenant en considération plusieurs facteurs, tels le soutien du pouvoir d'achat du citoyen et de l’emploi, le renforcement de la compétitivité de l'économie nationale et la consolidation de la solidarité.
M. El Guerrouj a indiqué que le déficit budgétaire a diminué par rapport à l'année dernière et que l'objectif est d'atteindre un taux de déficit budgétaire de 3% à l’horizon 2016, avant d'ajouter que le ministère qu’il supervise dispose d’une vision claire, dont le principal fondement est de placer le citoyen au cœur des préoccupations de l’administration.
Pour sa part, M. Mohamed Moubdiî, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a souligné que la conjoncture internationale et nationale impacte l’approche économique et financière nationale, en raison de la récession économique mondiale, en particulier en Europe.
M. Moubdiî a ajouté que le gouvernement n'a pas opté pour le choix basé sur l’austérité drastique et ne s’est pas non plus orienté vers une approche budgétaire basée sur le renforcement la demande intérieure qui pourrait conduire à un déficit budgétaire, à un déficit de la balance des paiements et à une hausse du taux d’endettement. A cet égard, M. Moubdiî a précisé que le gouvernement a choisi une troisième option consistant à réaliser une croissance solidaire dans le cadre de la stabilité et de la maîtrise des équilibres macro-économiques ; laquelle option s’articule autour de l’encouragement et du renforcement de l'investissement public et privé, de l’amélioration de la compétitivité de l'économie et de la consolidation des mécanismes de solidarité sociale et spatiale.
D’autre part, le professeur Abdessalam Seddiqui a affirmé que le projet de loi de finances de l’année 2013 intervient dans une conjoncture économique difficile sur les plans international et régional, ainsi que sur le plan national, soulignant que le nouveau projet de loi de finances n’a pas apporté de changement, puisque la plateforme économique n'a pas été renouvelée et les réformes promises par le gouvernement n’ont pas encore vu le jour, telles la réforme du système fiscal, de la Caisse de compensation, des régimes de retraites et des programmes sectoriels.
M. Seddiqui a indiqué que le projet de loi de finances souffre de limites s’agissant des mesures relatives au financement du Fonds d’appui à la cohésion sociale, de l'exonération des pénalités pour retard de paiement des impôts et de réduction des budgets de certains ministères.
Dans le même sillage, M. Idriss Falaki, fiscaliste, a affirmé que le projet de loi de finances de l’année 2013 est venu pour pallier certaines lacunes relevées dans la précédente loi de finances, à savoir notamment la taxe sur la construction et le logement livré à soi-même, soulignant que l’actuel projet de loi de finances souffre d’une faille qui réside dans la non organisation sous forme de chapitres clairs et la sa non maîtrise des mesures fiscales.
Il est à signaler que la journée d’étude a été marquée également par deux autres interventions : la première a été actée par M. Idriss Al-Azami Idrissi, Ministre Délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances en charge du Budget, alors que la seconde intervention a été celle de l’expert économiste Dr. Ibrahim Kettani sur le thème « étude analytique du projet de loi de finances de l’année 2013 ».