L’Association des Femmes Harakies organise un séminaire sur « le fonds de soutien direct aux veuves : mécanismes et contraintes »M. Laenser : la femme marocaine méritel’équité et l’égalité et ne quémande pas ses droitsMmeLamrabat :le soutien décidépar le gouvernement est “maigre” compte tenu des exigences de la vieM. Al-Aâraj :le programme de soutien aux veuves doit être institué par une loi et non pas un décret

Dans une allocution prononcée vendredi dernier lors d’un séminaire organisé par l’Association des Femmes Harakies sur le thème « le fonds de soutien direct aux veuves : mécanismes et contraintes », M. Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement Populaire, a affirmé que la Constitution de 2011 a souligné que les conventions internationales ratifiées par le Maroc transcendent les lois nationales, ajoutant que la femme marocaine n’attend d’aumône de personne, parce qu’elle a toujours milité pour ses droits civils et politiques et qu’elle est la mieux placée pour défendre son statut social, politique et économique.
Laenser a assuré que la situation de la femme au Maroc a enregistré un développement remarquable grâce à Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a consacré une journée nationale à la femme marocaine célébrée le 10octobre de chaque année, soulignant que la nouvelle constitution stipule la parité et l’égalité entre les deux sexes dans tous les droits civils et politiques, économiques et sociaux.
S’agissant du décret instituant un soutien aux veuves, M. Laenser a précisé que le décret ne couvre que les enfants en âge de scolarité, indiquant que des veuves démunies ayant des enfants dont les âges sont inférieurs à l’âge légal de scolarité ne bénéficieront pas du soutien institué par ce décret et rappelant que le Mouvement Populaire a revendiqué que ce soutien profite également au veuf démuni, à la veuve sans enfants et à d’autres cas.
Par ailleurs, M. Laenser s’est également félicité des actions initiées par l’Association des Femmes Harakies, qui a fait preuve de responsabilité et de préoccupation par les thèmes sociaux inhérents au citoyen, louant le choix du thème de ce séminaire « le fonds de soutien direct aux veuves : mécanismes et contraintes », qui est parmi les thèmes d’actualité qui préoccupent l’opinion publique nationale.
Pour sa part, Mme Khadija Oum-Bachaïr Lamrabat, Présidente de l’Association des Femmes Harakies, a affirmé que le soutien décidé par le gouvernement au profit des veuves est “maigre”, compte tenu des exigences de la vie, soulignant que la limitation du soutien à trois enfants par famille et sa conditionnalité par leur scolarisation constitue une injustice à l’égard des autres enfants privés de scolarisation. Elle a mis l’accent sur la nécessité de soutenir les enfants qui poursuivent leurs études dans l’enseignement supérieur.
MmeLamrabat a appelé l’audience à poser plusieurs interrogations : est-il raisonnable de ne pas soutenir les veuves âgées ? Est-il raisonnable de limiter le soutien des bénéficiaires à 3 enfants seulement ? », soulignant la nécessité d’accorder l’attention également aux enfants qui poursuivent leurs études supérieures et qui ont plus de 21 ans et d’aider les veuves dont la pension de retraite ne dépasse pas 100 DH.
De son côté, MmeHakima El Haïté,membre du Bureau politique du parti, a salué le choix par l’Association de ce thème, qui constitue l’un des thèmes importants qui intéressent l’opinion publique nationale, estimant que le soutien des veuves est une obligation impérieuse qu’il faudrait féliciter car il aider aunsegment de la société qui souffrait de marginalisation et rappelant que le Mouvement Populaire a participé à l’adoption du décret instituant un soutien au profit des veuves.
Mme El Haïté a appelé à la cohésion et la synergie entre les membres de la société, précisant que le soutien couvre les enfants en âge de scolarisation, à concurrence de trois enfants pour chaque famille et à raison de 350 DH pour chacun jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge légal de 21 ans, à charge de récupérer ce soutien en cas d’abandon scolaire.
A son tour, M. Mohamed Al-Aâraj, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants et membre du Bureau politique du parti, a exposé les problématiques soulevées par le soutien des veuves. Concernant le volet juridique, M. Al-Aâraj a affirmé que le programme de soutien des veuves devait être institué par une loi et non par un décret, afin de permettre aux juristes,aux militants des droits humains et aux politiques, de le discuter et de l’enrichir dans les deux chambres du Parlement et ce, à l’instar du débat qui a accompagné l’adoption du projet de loi relatif au Fonds de solidarité sociale.
Par ailleurs, M. Al-Aâraj a estimé que le décret instituant un soutien aux veuves renferme une« discrimination injustifiée » entre la veuve ayant à sa garde des enfants et la veuve qui ne l’est pas, s’interrogeant si ce soutien avait pour cibles les femmes ou les enfants et indiquant que le décret a omis les orphelins qui n’ont ni pèreni mère.
Pour sa part, MmeFaouzia Khamrich, membre du Bureau exécutif de l’Association des Femmes Harakies, qui a modéré les travaux du séminaire, a affirmé que l’Association œuvre à soulever les questions intéressant la société et les femmes en particulier.