La Stratégie nationale de lutte contre la corruption offre au Maroc une vision claire et précise pour lutter contre ce fléau à l’horizon 2025
Le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement en charge de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, M. Mohamed Moubdiî, a souligné que la Stratégie nationale de lutte contre la corruption offre au Maroc une vision claire et précise pour lutter contre ce fléau à l’horizon 2025.
Intervenant lors d’une conférence de presse tenue le 27 janvier à Rabat et lors de laquelle il a présenté les dispositions de cette stratégie récemment adoptée par le gouvernement, le ministre a précisé que cette stratégie vise à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions en inversant de manière significative et continue la tendance de la corruption et en consolidant la confiance de la communauté internationale à travers l’amélioration du rang du Maroc dans les classements internationaux spécifiques à ce domaine.
M. Moubdiî a souligné que la stratégie n’est pas une déclaration d’intentions, mais un plan d’action avec des objectifs clairs, réalisables et mesurable, en plus de la création d’un mécanisme de suivi de sa mise en œuvre présidé par le Chef du gouvernement, à savoir la Commission nationale de lutte contre la corruption, afin de juguler ce fléau qui affecte négativement de larges secteurs de l’économie et de la société au Maroc.
M. Moubdiî a affirmé, par ailleurs, que la lutte contre la corruption ne se limite pas aux stratégies, lois et mécanismes, mais nécessite un engagement global de toutes les composantes de la société comme condition préalable pour contenir ce fléau, en veillant à limiter ses causes et à soutenir les volets de l’éducation et de la sensibilisation.
Le ministre a souligné que le Maroc dispose désormaisd’une stratégie nationale intégrée de lutte contre la corruption,fruit d’une large concertation entre les différents départements ministériels, institutions de gouvernance, le secteur privé et la société civile.
M. Moubdiî a indiqué que la stratégie nationale de lutte contre la corruption comprend 239 projets répartis sur 5 piliers fondamentaux, à savoir la gouvernance, la prévention, la répression, l’éducation et la formation, la communication et la sensibilisation, tout en accordant la priorité aux domaines les plus exposés à la corruption et qui suscitent le mécontentement des citoyens, à savoir les départements ministériels de la Santé et de la Justice, ainsi que les collectivités territoriales.
Le ministre a précisé que cette stratégie anticipative et intégrée, qui couvre 10 programmes répartis sur 16 axes stratégiques, vise la fourniture de meilleurs services aux citoyens, l’amélioration de l’administration électronique, la consécration de la transparence et de l’accès à l’information, la consolidation de l’éthique dans la fonction publique, le renforcement du contrôle, de la reddition des comptes et de la sanction, outre la consolidation de la gestion et du management des commandes publiques, l’amélioration de la transparence des opérateurs économiques dans le secteur privé, l’amélioration de la communication et le soutien de l’éducation et de la formation.
M. Moubdiî a affirmé que cette stratégie,dotée d’un budget global de 1,8 milliard de DH, sera mise en œuvre sur une période de 10 ans (2015-2025) et ce, selon 3 phases de déploiement, indiquant que la première phase (2015-2016) comprendra 174 projets nécessitant un budget de 840 millions de DH, la deuxième phase (2017-2020)comptera 59 projets et nécessitera un budget de 937 millions de DH et la troisième phase (2021-2025) sera marquée par la réalisation de 3 projets pour 18 millions de DH.
Le ministre a souligné, par ailleurs, qu’il sera procédé à une évaluation au terme de chacune de ces trois phases sur la base d’indicateurs précis, avec l’implication des ministères, des organismes publics, du secteur privé dans la mise en œuvre des projets de la stratégie, indiquant que le pilier prévention s’accapare à lui seul 74% du budget alloué, suivi de la communication et la sensibilisation avec 17% du budget alloué.