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La langue amazighe et la nécessité d’une stratégie pour son intégration dans la vie publique

La question amazighe a occupé une place importante dans le débat public qui porte sur l’édification du Maroc de la modernité et de la démocratie, après qu’elle ait décroché sa légitimité à travers la reconnaissance constitutionnelle qui l’a hissée au rang d’une question nationale qui intéresse tous les segments de la population marocaine.

Après avoir consacré l’amazighe en tant que langue officielle dans la nouvelle constitution, a été tournée la page des tensions et tiraillements entre, d’une part, les défenseurs de cette cause et, d’autre part, ceux qui considéraient sa constitutionnalisation comme une aventure ouverte à tous les risques.

La priorité est à accorder au stade actuel à la recherche des modalités juridiques et des procédures et mesures complémentaires à même d’assurer l’usage de l’amazighe, en tant que langue et culture, dans tous les domaines de la vie publique. C’est une autre bataille qui va commencer dans les couloirs de la Chambre des Représentants durant la prochaine législature pour l’adoption des deux  lois organiques relatives à l’usage de la langue amazighe aux côtés de la langue arabe et au Conseil national pour les langues. Ainsi, une feuille de route sera adoptée qui déterminera le traitement réservé par les institutions publiques et les acteurs politiques et civils à l’une des plus importantes composantes de l’identité marocaine.

Compte tenu de la plus haute importance que revêt la constitutionnalisation de la langue amazighe, il est requis aujourd’hui des partis politiques porteurs de projet sociétaux de veiller, dans leurs programmes qui seront exposés devant l’opinion publique pendant la campagne électorale des échéances du 25 novembre prochain, à mettre en exergue leur vision s’agissant du traitement à réserver à la question amazighe, non seulement dans sa dimension linguistique, mais aussi dans ses dimensions culturelles et civilisationnelles, d’autant plus que l’amazighité constitue un dénominateur commun entre les peuples du Maghreb et les peuples subsahariens. Les partis politiques devraient également se rappeler l’avancée marocaine en matière de consolidation de la dimension plurielle de l’identité nationale, constituant ainsi un modèle et une expérience à suivre pour nos frères en Libye et en Tunisie, d’autant plus qu’ils vivent une transition vers la démocratie qui requiert notamment la consécration de l’amazighe en tant que langue officielle dans leurs constitutions.

Les missions qui incombent aux acteurs dans le domaine de l’amazighité en Afrique du Nord et subsaharienne consistent à sortir du cercle national restreint pour coordonner entre les partis, associations et syndicats, en vue d’unifier les visions et s’écarter de tout traitement chauvin qui serait préjudiciable à la cohésion sociale des peuples de la région, avec ce que cela nécessité en terme de mobilisation des élites pour élaborer une stratégie visant à rassembler le patrimoine amazigh et à réaliser des études anthropologiques et des recherches archéologiques, non pas pour prouver l’ancrage de l’identité amazighe dans l’espace géographique de Tamazgha car il s’agit d’un fait historique irréfutable, mais pour réconcilier les peuples de cette espace avec leur histoire et corriger un certain nombre d’idées fausses qui ont tenté d’enterrer l’identité amazigh et d’effacer ses marques.

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