La Conférence ministérielle régionale sur la sécurité aux frontières clôture ses travaux par l’adoption du « Plan d’action de Tripoli » Le Maroc abritera la deuxième édition de cette conférence vers la fin de l’année courante
La Conférence ministérielle régionale sur la sécurité aux frontières a clôturé ses travaux, lundi dernier dans la capitale libyenne, par l'adoption du « Plan d'action de Tripoli », qui définit les mesures et les initiatives opérationnelles et juridiques approuvées par les pays participants et qui sont de nature à permettre à ces pays de relever les défis sécuritaires communs auxquels ils font face.
Le plan d'action, dont les grands traits ont été exposés par le Président du gouvernement libyen de transition, M. Abderrahim Al-Kib, a souligné la nécessité de renforcer la coopération bilatérale et régionale dans le domaine de la sécurité aux frontières, indiquant que ce domaine, quoiqu’il est lié à la souveraineté nationale et les responsabilités de chacun des pays, revêt toutefois un caractère transnational au regard des nombreuses et principales causes sociales et économiques à l’origine de la prolifération des activités criminelles et illégales, qui affectent la sécurité et la stabilité des pays participant à la conférence.
Le plan d’action a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir le concept des « frontières sécurisées » d'une manière intégrée et coordonnée, à travers l’examen de la possibilité d'établir un comité d'experts et de spécialistes en vue d'échanger les points de vue dans le domaine de la sécurisation des frontières sur les plans bilatéral et régional ; lequel comité se réunira de manière régulière.
Le plan d’action stipule également l’organisation de sessions de formation et de qualification communes au profit d’éléments des Etats de la région et ce, au niveau des centres de formation locaux, régionaux et internationaux, ainsi qu’au niveau des Etats et des organisations qui souhaiteraient apporter leurs contributions dans ce domaine.
Le plan d'action stipule aussi l'adoption d'une stratégie commune pour renforcer la coopération dans les domaines juridique et judiciaire et de la mise en place d’un mécanisme pour assurer le suivi des transactions financières liées à des menaces frontalières, tout en mettant l'accent sur la nécessité d’adopter une approche globale pour traiter les problèmes de l'immigration clandestine et consacrer le principe de la responsabilité partagée entre les pays d’origine, les pays de transit et les pays d'accueil.
En vue d’assurer davantage d’efficacité à l’action commune des pays participant à la conférence, le plan d’action a défini des mesures ponctuelles et d’autres mesures à moyen et long terme, portant sur les domaines de l'analyse des risques et des menaces régionales transnationales, la sécurité et la gestion des frontières, l'immigration clandestine, la lutte contre le terrorisme, l'application des lois et la réduction de la propagation des armes.
Parmi les mesures proposées par le plan d’action figurent l’institution d’un mécanisme pour l'échange d'informations régionales sur l’ensemble des menaces, la réalisation d’une analyse globale des risques d'insécurité et des causes profondes de l'immigration clandestine et la fourniture d’une assistance sociale et économique efficace transrégionale avec le soutien de l'Organisation des Nations Unies, les donateurs régionaux et d’autres partenaires.
Les mesures convenues dans le cadre du plan d’action portent également sur la mise en place de services pour l'échange d'informations électroniques sur le crime organisé, le terrorisme et son financement et le blanchiment d'argent, le développement de systèmes électroniques de contrôle des frontières et d'échange d'informations sur les réseaux criminels, en général, et les réseaux de trafic des immigrants clandestins et de trafic des armes et des drogues en particulier, l’organisation de patrouilles conjointes pour la surveillance et la sécurisation des frontières terrestres et maritimes et l'adoption d’une approche de développement dans le cadre de partenariats locaux et internationaux afin de juguler l'immigration clandestine.
Il est à signaler qu’il a été convenu, lors de la séance de clôture de la conférence, que le Maroc abritera la deuxième édition de cette conférence régionale et ce, vers la fin de l’année courante.
Il est à rappeler aussi que le Maroc a participé à cette conférence par une délégation comprenant le ministre de l'Intérieur, M. Mohand Laenser, le Ministre Délégué auprès du Chef de gouvernement en charge de l’Administration de la Défense nationale, M. Abdellatif Loudiyi, l'Ambassadeur du Maroc en Libye, Moulay Mehdi Alaoui, et à leurs côtés un groupe de cadres et d’experts sécuritaires et militaires.