La Chambre des Représentants adopté à l’unanimité le projet de loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaines
Moubdiî : Le parti du Mouvement Populaire a été le premier à appeler, dans ses statuts,à l’officialisation de la langue amazighe
L’inscription de la langue amazighe sur les billets de banque et les pièces de monnaie n’est pas suffisante, car elle a besoin de fonds pour la développer comme langue officielle
El Aâraj : Le Conseil constitue un cadre de référence et une force de proposition dans le domaine des langues et des cultures
Saliha Boujraf:
La Chambre des Représentants, réunie en séance plénière lundi dernier, a adopté à l’unanimité le projet de loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaines.
Mohamed Moubdiî,Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants,avait salué les progrès constitutionnels et juridiques accomplis en faveur de la question amazighe lors de la discussion du projet de loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaines.
Moubdiî avait souligné, à cet égard, le rôle historique du Mouvement Populaire, qu’il a joué durant 60 ans, en matièrede défense de la nécessité de réhabiliter la langue amazighe, indiquant que le Mouvement Populaire a été le premier à appeler, dans ses statuts,à l’officialisation de la langue amazighe dans la Constitution depuis les années 90 du siècle dernier.
Moubdiî a rappelé, dans ce sens, que le parti avait confirmé cet appel dans le mémorandum qu’il a soumis à la Commission chargée de l’élaboration de la Constitution de 2011, devenant ainsi l’un des rares partis représentés au Parlement qui ont revendiqué l’intégration de la langue amazighe dans la constitution en tant que langue officielle, à une époque où le plafond des revendications des autres courants partisans se limitait à la revendication de la reconnaissance de la langue amazighe en tant que langue nationale dans son pays d’origine.
Moubdiî a ajouté que le Maroc, sous la direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a eu la capacité, l’audace et le leadership de gérer de nombreusesétapes importantes de l’histoire du Maroc, en particulier la question de la justice transitionnelle, est capable, avec la même détermination et volonté, de gérer sa pluralité linguistique et sa diversité culturelle dans le cadre de l’unité et dans le cadre d’un contrat sociétal dans lequel ce droit constitutionnel est reconnu.
Par ailleurs, M. Moubdiî a appelé le gouvernement et les différentes institutions à œuvrer à l’opérationnalisationdes deux lois organiques importantes, aussi bien celle relative à l’officialisation de la langue amazighe que celle relative au Conseil national des langues et de la culture marocaine, en faisant preuved’une volonté politique forte et en veillant à la traduction de leurs dispositions dans la prochaine loi de finances.
Moubdiî a assuré, à cet égard, qu’« il ne suffit pas d’inscrirela langue amazighe sur les billets de banque et les piècesde monnaie, qui demeure une mesure que nous soutenons, car la langue amazighe et les autres composantes linguistiques, et en particulier l’arabe, ont fondamentalement besoin de fonds pour assurer leur développement en tant que langues officielles, sans oublier notre position constante et ferme prônant la nécessité de s’ouvrir sur les langues étrangères ».
Moubdiîa également souligné que leMouvement Populaireaspirer à faire lever la main idéologique et politicienne sur le projet de loi-cadre relative à l’éducation et à la formation, en se référant à la constitution bien évidemment, ainsi qu’aux dispositions de la loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaines et à ses objectifs consistant en ledéveloppement de politiques linguistiques harmonieuses pour les deux langues officielles et les langues étrangères afin d’améliorer le niveau de leur apprentissage et usage.
Moubdiîa conclu son intervention en soulignant qu’aucun développement ne pourrait réussir sans le respect de l’identité du peuple, exprimant l’espoir que les bonnes volontés s’unissent pour consacrer le Maroc de la coexistence, de la tolérance, de l’ouverture, fassent preuve d’une mobilisation collective pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme quels qu’en soient les origines et les motifs, religieux ou ethniques, ou qu’ils soient alimentés pardes libertés individuelles exagérées, et militent en faveur des valeurs de la pondération et de la modération.
Pour sa part, M.Mohamed El Aâraj,ministre de la Culture et de la Communication, a rappelé, dans une intervention à cette occasion, que le projet de loi organique s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Constitution, qui prévoit dans son article 5 la création du Conseil national des langues et de la culture marocaines en tant que mécanisme de protection et de développement des langues arabe et amazighe et des différentes expressions culturelles marocaines, qui représentent un patrimoine original et une innovation contemporaine.
El Aâraj a indiqué que ce projet de loi organique traduit aussi la volonté de releverles défis majeurs relatifs à la politique linguistique dans le pays.
Le ministre a ajouté que ce projet de loi organique vise à développer des politiques linguistiques harmonieuses pour les langues officielles et les langues étrangères afin d’améliorer le niveau de leur apprentissage et usage, dans le sens où le Conseil national des langues et de la culture marocaine propose les orientations stratégiques de l’Etat dans le domaine des politiques linguistiques et culturelles et veille à assurer leur cohérence et leur complémentarité.
El Aâraja souligné, d’autre part, que le Conseil constitue un cadre de référence et une force de proposition dans le domaine des langues et des cultures afin de développer des politiques linguistiques harmonieuses pour les deux langues officielles et les langues étrangères, consolider l’identité marocaine en préservant la diversité et la fusion de ses composantes en favorisant l’accès aux droits culturels, développer l’économie de la culture et assurer l’harmonie entre les acteurs dans le domaine culturel et artistique.