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Mme Aâbouth souligne que la réalisation de la justice linguistique demeure tributaire de l’adoption d’une vision stratégique qui place la langue amazighe au cœur des politiques publiques

Aliae Riffi

Mme Latifa Aâbouth, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a souligné que la réalisation de la justice linguistique demeure tributaire de l’adoption d’une vision stratégique qui place la langue amazighe au cœur des politiques publiques et garantit le droit des citoyens à ester en justice dans leur langue maternelle, renforçant ainsi la confiance dans l’institution judiciaire et consacrant le principe d’égalité devant la loi.
Mme Aâbouth a affirmé, à cet égard, que « la position stratégique du Maroc et son ouverture sur le monde et les langues vivantes dictent l’enseignement de ces langues dans le cadre de la recherche de la réalisation des objectifs de la loi-cadre relative à l’éducation et à la formation, au titre du volet portant sur l’enseignement des langues et les langues d’enseignement. Cela requiert également l’activation du Conseil national des langues et de la culture marocaines, dont les missions principales consistent à proposer les orientations stratégiques de l’Etat en matière de politiques linguistiques et culturelles, de protéger les langues arabe et amazighe, leurs dialectes et leurs diverses expressions, et de faciliter l’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères ».

Dans ce cadre, Mme Aâbouth a rappelé que le Groupe Haraki avait présenté une proposition de loi visant à amender la loi relative à l’unification des tribunaux qui remonte aux années 60 du siècle dernier, à travers l’intégration de la langue amazighe comme langue pour ester en justice au lieu de se limiter à la langue arabe et ce, conformément à la Constitution et à la loi organique n° 26.16.

Intervenant à l’occasion de la discussion du projet de loi n° 52.23 relatif aux traducteurs assermentés, lors d’une séance plénière législative de la Chambre des Représentants tenue le mardi 22 juillet 2025, Mme Aâbouth a souligné que cette loi, malgré son importance, ne suffit pas à elle seule pour mettre à niveau et développer la profession de traducteur, mettant l’accent sur la nécessité de traiter les problèmes et les contraintes qui entravent le travail des traducteurs assermentés et de relever les défis auxquels la profession est confrontée, notamment en leur assurant une protection juridique dans l’exercice de leurs missions, en renforçant la digitalisation des procédures judiciaires et en adaptant les tarifs de certaines procédures aux efforts et au temps nécessaires à leur exécution.

La députée parlementaire haraki a également souligné la nécessité de promouvoir la situation des traducteurs exerçant dans des domaines non judiciaires, tels que les domaines scientifique, littéraire, artistique, technologique et touristique, tout en renforçant les mécanismes de contrôle de la qualité des traductions et en veillant à la correction des erreurs susceptibles d’altérer le cours des affaires portées devant les tribunaux.
Mme Aâbouth a également appelé à remédier aux déficits qu’enregistre la profession des traducteurs assermentés, tant en termes d’effectif que des langues pratiquées, à mettre en place des traducteurs assermentés utilisant le langage des signes et à créer des formations spécifiques à ces traducteurs afin de garantir l’accès des personnes sourdes et malentendantes à la justice et aux divers services publics.

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