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M. Sentissi : Le Mouvement Populaire prépare son 14ème Congrès national dans une ambiance fraternelle et nous espérons avoir plus d’un candidat au Secrétariat Général

Le bilan de l’action du gouvernement durant la première année de son mandat est « blanc » et certains de ses membres n’ont pas de charisme et d’expérience politique

Le gouvernement devrait trouver des solutions réalistes et immédiates à ce que traverse le pays à la lumière des diverses fluctuations

Interview réalisée par Saliha Boujraf

M. Driss Sentissi, président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, membre du Bureau politique du parti du Mouvement Populaire et président du Comité préparatoire du 14ème Congrès national du parti, estime que le bilan de l’action du gouvernement durant son première année est « blanc ».

Evaluant le bilan de l’action du gouvernement, le dirigeant haraki a précisé que « quand on dit que c’est une année blanche, ce n’est pas une insulte. On décrie plutôt une incapacité à donner le meilleur de soi et une difficulté à communiquer, à interagir, à honorer les promesses électorales et à mettre en œuvre le programme gouvernemental, voire la loi de finances, ajoutant que le gouvernement a du mal à exécuter les projets qu’il a promis.

Dans cet entretien, M. Sentissi a souligné que le gouvernement d’Akhannouch n’a pas tenu ses promesses envers les citoyens, notant l’importance de procéder à un remaniement gouvernemental et de trouver des solutions efficaces à l’occasion de l’actuelle rentrée politique.

Le dirigeant haraki a également évoqué les préparatifs de son parti du 14ème Congrès national et d’autres questions que nous découvrons dans l’interview suivante :

Quelle est votre appréciation du bilan de l’action du « gouvernement Akhannouch » durant la première année de son mandat ?

Le mieux que l’on puisse dire est que c’était une “année blanche”. Quand on dit que c’était une année blanche, ce n’est pas une insulte. On décrie plutôt une incapacité à donner le meilleur de soi et une difficulté à communiquer, à interagir, à honorer les promesses électorales, à mettre en œuvre le programme du gouvernement, voire la loi de finances. Il semble que le gouvernement a du mal à exécuter les projets qu’il a promis.

Au parti du Mouvement Populaire, nous avons choisi de se positionner dans l’opposition. Je réaffirme que « nous avons choisi », parce que nous avions le choix soit de soutenir le gouvernement sans y participer, soit de rejoindre les rangs de l’opposition.

Comme vous le savez, ce n’est pas la première fois que nous sommes dans l’opposition. Nous sommes issus à l’origine de la matrice de l’opposition au parti unique. Nous étions dans l’opposition à l’ère des gouvernements de feu Abderrahman El Youssoufi, Puisse Dieu lui accorder Sa miséricorde, et d’Abbas El Fassi, Puisse Dieu lui préserver sa santé et lui accorder longue vie. Nous sommes à présent dans les rangs de l’opposition pour la quatrième fois sur la base d’une conviction et d’un choix délibéré. Contrairement à d’autres formations qui ont toujours fait partie de la majorité, le Mouvement Populaire dispose d’une expérience dans l’opposition.

Bien évidemment, au Mouvement Populaire, nous n’exerçons pas l’opposition pour l’opposition seulement, mais nous menons une opposition institutionnelle responsable et avec une force de proposition.

Certes, au début, des rumeurs prétendaient que l’opposition était faible, mais nous savons que pour que l’opposition soit forte et accomplisse son devoir, il faudrait disposer d’outputs de la majorité. Ainsi, et en l’absence d’outputs de la majorité, nous avons été contraints d’être aussi une force de proposition.

Nous nous sommes opposés au programme gouvernemental parce que son contenu n’avait pas traduit la dimension, le dynamisme et la force du nouveau modèle de développement.

Nous avons critiqué l’architecture gouvernemental qui est contraire à la constitution, car le gouvernement a voulu montrer qu’il avait des dimensions et faire preuve de créativité en fragmentant certains départements, à l’instar du Ministère délégué auprès du Chef du gouvernement en charge de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques à la tête duquel a été désigné M. Mohcine Jazouli auquel nous vouons considération et respect et qui avait marqué de son empreinte son mandat en tant que Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chargé de la Coopération africaine.

En effet, quand on évoque l’évaluation des politiques publiques, force est de rappeler que la constitution a reconnu cette compétence au Parlement. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’évaluation, car le ministre délégué ne peut pas faire l’évaluation. Le deuxième constat est relatif à l’innovation, car il aurait plus pertinent d’adjoindre l’innovation à l’investissement.

Nous reprochons aussi au gouvernement la dénomination de Ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports. Cette dénomination n’est pas valable, car l’éducation nationale couvre tous les cycles, alors que cette dénomination a cité particulièrement le préscolaire bien qu’il existe d’autres cycles : primaire, secondaire collégial et secondaire qualifiant. De plus, le sport a été rattaché à ce ministère, alors que rien n’a été réalisé dans le sport sauf le football, sachant que le sport ne peut être réduit au football uniquement.

Un autre exemple édifiant est celui du Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, où le jeune ministre Mehdi Bensaïd loge au Département de la Culture, alors que les autres départements, avec leurs secrétaires généraux et administrations sont restés, sans ministre, sachant qu’il est difficile pour un ministre de gérer en même temps tous ces départements. Nous attendons la nomination de Secrétaires d’Etat pour combler le vide.

De même, chaque jeudi, nous attendons de nouvelles nominations à des postes supérieurs et nous nous interrogeons où iront ceux qui ont été congédiés : retrouveront-ils leurs anciennes fonctions ? est-ce qu’on s’en débarrasserait ? ou seraient-ils des fonctionnaires fantômes ?

Le gouvernement a brandi le slogan du changement et fait beaucoup de promesses. Dans quelle mesure a-t-il tenu ses promesses ?

Les reproches sont grands, à commencer par le programme gouvernemental qui n’a pas respecté ses engagements.

En effet, le gouvernement est arrivé grâce aux votes des électeurs, mais il s’est rétracté sur ses engagements envers les citoyens, et n’a pas honoré les promesses faites aux électeurs par les partis composant le gouvernement. De nombreuses promesses ont été lancées, telles l’amélioration des conditions des populations, la hausse des salaires des enseignants, la garantie d’un revenu de la dignité, mais ses promesses se sont toutes évaporées, car la réalité et les moyens sont autre chose.

Le gouvernement doit trouver des solutions réalistes, immédiates et permanentes, et non pas des solutions conjoncturelles, pour ne pas “palliatives”. Nous aspirons à des solutions qui garantissent une vie décente et la dignité du citoyen, et cela ne se fera qu’en offrant des opportunités d’emplois permanentes et non pas celles du programme « Awrach » ne durent que de 3 à 6 mois et qui nous rappellent le programme de la Promotion Nationale en vigueur depuis des décennies.

Le gouvernement s’est engagé à créer un million d’emplois nets durant la première année. Il n’a rien fait et il doit y remédier.

Il se vante également des résultats du dialogue social, sachant que ces revendications ont été soulevées durant les mandats des gouvernements précédents.

Mais vous dites que la situation actuelle est l’héritage des gouvernements précédents dont vous étiez partie prenante ?

On ne dit pas que la situation actuelle est « mauvaise ». On sait que celui qui est au gouvernement connaît l’héritage dont il a hérité et sait comment le traiter.

La « Covid-19 » a été gérée par l’Etat sous la Haute Direction de Sa Majesté le Roi, qui a ordonné la création d’un fonds spécial pour la gestion de la « Covid-19 », doté d’une enveloppe budgétaire de près de 10 milliards de DH, à laquelle tout le monde a contribué, et qui a été principalement consacré à la prise en charge des dépenses relatives à la réhabilitation des dispositifs et moyens médicaux, qu’il s’agisse de se doter des infrastructures appropriées ou des équipements à acquérir d’urgence.

Ce fonds a également contribué au soutien de l’économie nationale à travers l’appui apporté aux secteurs les plus affectés par les répercussions du Coronavirus, la préservation des postes d’emploi et l’atténuation des répercussions sociales de cette pandémie.

Sa Majesté le Roi a été parmi les premiers à être vaccinés pour inciter les Marocains à le faire.

L’Etat, sous la Haute Direction Royale, a bien accompli sa mission au point que certains adversaires du Maroc se font des reproches en disant « Faites juste comme ce que le Maroc a fait ».

S’agissant des répercussions de la guerre russo-ukrainienne, certes les répercussions sur les prix des hydrocarbures ont été à l’origine de la hausse des prix des denrées alimentaires, mais de précédents gouvernements ont été impactés par la guerre en Irak, par exemple.

Qu’à Dieu ne plaise, si une catastrophe naturelle serait intervenue, aurait-il est plausible de dire que c’est l’héritage des gouvernements précédents ?

Le gouvernement essaie de faire sienne ce qui est à l’actif des gouvernements précédents dans le cadre d’études, y compris celles réalisées au titre du dialogue social. Ce qui se dit maintenant sur la protection sociale a fait l’objet d’études par les gouvernements précédents, même si nous revendiquons que le dialogue soit sociétal et non seulement social.

Je suis étonné de voir plus les représentants des syndicats les plus représentatifs dans des accolades avec des membres du gouvernement. Tant que c’est le cas, nous leur disons que c’est l’occasion de réviser la loi sur la grève pour résoudre le problème de la grève, ainsi que le Code du travail qui n’est ni dans l’intérêt de l’employé ni de l’employeur.

Le gouvernement n’a rien fait et à chaque fois on revendique son départ. Est-ce la solution ?

Le départ est un mot facile à prononcer, mais difficile à mettre en œuvre. Il serait plus raisonnable de revendiquer un remaniement.

Donc, vous êtes avec un remaniement ?

Attendez. Il y a des membres du gouvernement qui ont réussi et d’autres qui ont échoué. Il y a des membres du gouvernement qui ont une formation académique, mais ils ne disposent pas de charisme et d’expérience politique. C’est ce qui explique les lapsus des ministres en répondant à des questions orales. Par exemple, certains d’entre eux sont contraints de lire les réponses qui leur ont été rédigées. Nous les avons entendus déclarer, à plusieurs reprises, que ce n’étaient pas eux qui avaient écrit les réponses, mais que d’autres l’ont fait, sachant que les questions leur ont été transmises plus de 20 jours avant d’être posées à la Chambre des Représentants.

Lorsqu’il des informations ont été relayé au sujet du départ de MM. Ouahbi et Miraoui, j’ai dit qu’il ne devrait pas s’agir d’un règlement de comptes, mais que la question devrait être traitée dans le cadre d’un remaniement gouvernemental puisque certaines personnes trouvent des difficultés à continuer à exercer la fonction de ministre.

Oui au remaniement gouvernemental, mais pas du point de vue de ceux qui sont au sein de la majorité et qui souhaiteraient ce remaniement pour intégrer le gouvernement, ou de ceux qui sont à l’opposition et qui affirment que leur rôle n’est pas dans l’opposition mais plutôt dans le gouvernement ; chose que je qualifie de « marchandage malhonnête ».

En effet, l’opposition a un rôle et la démocratie acquiert ses titres de noblesse via le respect de la minorité. Nous n’acceptons pas ceux qui ne croient pas au rôle de l’opposition et ceux qui attendent les fauteuils du remaniement pour rejoindre le gouvernement. Nous voulons un gouvernement actif et productif, parce que le temps passe vite. Nous voulons qu’il réussisse parce que son succès fait le bonheur du citoyen.

Mais il y a ceux qui croient que le remaniement ne sera qu’un palliatif pour calmer les tensions sociales et ne permettra pas de traiter leurs causes ?

C’est peut-être vrai ou c’est peut-être faux. Je pense que le remaniement serait utile si l’architecture du gouvernement est revue, notamment les ministères de l’Education nationale, de la Culture et de la Jeunesse, et si le gouvernement œuvre au service des intérêts des citoyens, notamment à travers la gestion de la problématique de la hausse des prix et la mise en place de solutions appropriées aux problèmes que traverse le pays en raison des diverses fluctuations où s’enchevêtrent les facteurs d’ordre international avec ceux d’ordre national.

Qu’est-ce qui empêche de refaire les élections, comme cela se produit dans les Etats les plus démocratiques ?

C’est votre avis. Rien ne l’empêche, mais l’organisation des élections nécessite au moins un an de préparation. De plus, nos lois électorales doivent être amendées, car elles contiennent de nombreuses lacunes, sans oublier le budget à mobiliser pour l’organisation des élections.

Et puis, il se peut que rien ne change… Est-ce qu’on organise des élections pour sanctionner un gouvernement ?

Certes, rien ne justifie la défaillance, mais le gouvernement vient de clore la première année de son mandat.

Ne voyez-vous pas que le « gouvernement Akhannouch » n’était pas chanceux, car il est intervenu dans des circonstances difficiles, marquées par les répercussions de la pandémie, de la guerre russo-ukrainienne, de la sécheresse, etc. ?

A chacun, sa belle ou mauvaise étoile. Or, selon cette logique, on serait face à un gouvernement de justifications, alors que nous voulons un gouvernement de changements.

Nous voulons de la créativité. Nous voulons une rentrée politique, impulsée par une force de proposition qui pourrait atténuer l’ampleur de la crise ; une rentrée politique avec des solutions réalisables et durables et non conjoncturelles.

Il faudrait trouver des solutions pratiques pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens, voire préserver d’abord tout ce qui a trait à la sécurité alimentaire des catégories démunies, et non pas exporter de l’eau dans des caissons. Si le gouvernement veut exporter de l’eau qu’il le fasse dans des bouteilles et non pas dans des caissons.

Au Mouvement Populaire, nous défendons les catégories démunies. Nous avons mis en place un numéro WhatsApp (0661745110) pour recevoir les plaintes et les doléances. Nous ne demandons pas au citoyen de nous fournir le numéro de sa carte nationale d’identité ou partisane, ni d’adhérer au parti.

Vous avez souvent critiqué le travail du gouvernement et de la majorité en général. Ne voyez-vous pas que le travail de l’opposition se caractérise aussi par la confusion et la faiblesse ?

Premièrement, en tant que groupes dans l’opposition, nous ne sommes pas obligés de coordonner. Il n’y a pas au monde un précédent où les partis dans l’opposition ont coordonné. Nous avons veillé à coordonner au niveau du Parlement pour éviter la confusion et gagner du temps.

En tant que groupe haraki, nous avons déposé, au cours du mois d’août, une vingtaine de demandes pour la tenue des réunions des commissions parlementaires permanentes au moment où les membres du gouvernement étaient en vacances et ce, pour discuter de diverses thématiques notamment celles qui concernent la rentrée scolaire, la saison agricole, l’attitude du président tunisien concernant son accueil du chef du « Polisario » et l’évaluation de l’opération « Marhaba ». Le gouvernement n’a tenu aucune réunion.

Nous avons demandé la tenue d’une session parlementaire extraordinaire pour discuter les projets de lois relatives au système de santé et les projets de lois prêts. Aujourd’hui, nous examinons le projet de loi relative au port d’armes.

Vous avez précédemment, que ce soit en tant que parti du Mouvement Populaire ou en tant que Groupe Haraki au Parlement, demandé une révision de la loi de finances et la tenue d’une session extraordinaire du Parlement, mais le gouvernement n’a pas répondu favorablement à ces demandes. Pourquoi à votre avis ?

En fait, cette question devrait être posée au gouvernement. Nous avons demandé l’amendement de la loi de finances car ses hypothèses ne sont plus valables pour la gestion de la situation actuelle. Il aurait fallu déposer un projet de la loi de finances rectificative pour revoir la prévisions et indicateurs sur lesquels a été bâtie la loi de finances 2022 et reconsidérer ses orientations, ses priorités et ses choix économiques et sociaux.

Nous avons également appelé à la tenue d’une session parlementaire extraordinaire pour examiner et voter des projets de lois, notamment pour voter des projets de lois prêts tels que les projets de lois relatives au système de santé et à l’investissement, afin de consacrer la session parlementaire d’octobre à la discussion du projet de loi de finances 2023.

Au vu des répercussions de la conjoncture économique et sociale, on s’attend à une rentrée politique chaude, voire difficile. Qu’en pensez-vous ?

Il s’agit effectivement d’une rentrée politique difficile qui requiert du gouvernement de mettre de l’ordre dans ses dossiers. Je pense que le gouvernement est conscient du caractère critique de la situation et qu’il devra relever de grands et très grands défis. Une nouvelle rentrée politique avec des enjeux sociaux majeurs, notamment avec la poursuite de la hausse des prix, notamment des hydrocarbures et des denrées alimentaires, et la rareté de l’eau, en plus de l’engagement de plusieurs chantiers notamment ceux liés aux domaine social et législatif, au sujet desquels l’opinion publique attend les initiatives du gouvernement et qui concernent principalement la révision du Code de la famille évoqué dans le Discours Royal à l’occasion de la célébration de la Fête du Trône.

Les analystes s’accordent à dire que les Marocains sont mécontents et estiment que le gouvernement est tenu de trouver des solutions pour atténuer ce mécontentement ?

Puisse Dieu nous accorder une pluie salvatrice.

Doit-on déduire que la question est entre les mains du ciel ?

Bien sûr, entre les mains du ciel, tout est entre les mains de Dieu, du citoyen et du gouvernement également, loin des surenchères et des discours alarmistes et pessimistes.

Le gouvernement doit trouver des solutions pratiques à la crise.

Par exemple, trouver une solution au problème du transport. Jusqu’à présent, le gouvernement a accordé six lots d’aides. Le problème du transport a-t-il été résolu pour autant ? le prix des légumes a-t-il diminué ? Non. Le problème est donc plus profond et il faut trouver des solutions holistiques.

Beaucoup d’observateurs estiment que le parti du Mouvement Populaire a régressé dans le paysage politique en raison de sa présence dans l’opposition. Comment se porte le foyer haraki ?

Il va très bien. Celui qui dit que le Mouvement Populaire a régressé a tort.

Le Mouvement Populaire, comme à son habitude, se distingue par la sagesse et la sérénité dans le traitement des questions. Où a-t-on perçu cette régression ? Notre rentrée au gouvernement nous aurait-elle renforcé ? Qu’aurions-nous gagné : 4 cabinets ministériels ? Il semble que ceux qui disent que le Mouvement Populaire a reculé en raison de sa présence dans l’opposition convoitaient des cabinets ministériels.

Dieu soit loué, le parti est structuré et organisé. Nous ne dirons pas que nous sommes arrivés à ce à quoi nous aspirons, mais nous œuvrons toujours pour le mieux, et cela sera traduit dans le programme et la plateforme politique qui sont en cours d’élaboration en vue de la tenue du 14ème Congrès national du parti, ainsi que dans les travaux du Comité préparatoire. Il suffit de demander au Parlement si le Mouvement Populaire a reculé.

Je ne voulais pas faire allusion à une régression du parti au sein des institutions, mais dans sa relation avec le citoyen ?

Dans la relation du parti avec le citoyen, force est de constater que la majorité s’est accaparée les différents rôles, ce qui a amené le citoyen à s’interroger sur les formations électorales pour lesquelles il a voté.

Le citoyen ne retrouve qu’un seul parti, comme si nous avions fait un saut dans le temps de 6 ou 7 décennies ou plus en arrière.

Au Mouvement Populaire, nous pensons qu’il y a un problème d’absence d’un débat politique et sociétal. Actuellement, nous préparons une “web TV” qui sera diffusée au niveau des provinces, en plus des journaux et des actions menées par les militants et les militantes du parti. En plus, il y a l’idée du WhatsApp qui a été concrétisée, car nous avions relevé un déficit de communication avec les bases.

Où en ont êtes-vous dans les préparatifs du 14ème Congrès national du parti ?

Les préparatifs sont menés dans de bonnes conditions. Nous avons 5 commissions qui accomplissent les missions qui leur incombent. C’est l’occasion d’ailleurs de saluer leur très bon travail, qui se distingue par la sérénité. Certains critiquent notre travail serein. Nous leur rétorquons « Devrions-nous nous chamailler pour que vous sachiez que nous sommes en train de travailler ? ». Dieu soit loué, les militants et les militantes harakis sont mûrs et leurs compétences les habilitent à travailler sereinement et de la meilleure façon.

Quand les candidatures seront ouvertes, j’espère sincèrement qu’il y aura plus d’un candidat pour le Secrétariat général.

Quid de la date du 14ème Congrès national du parti ?

Les 25 et 26 novembre 2022 dans la salle couverte du complexe sportif Moulay Abdellah.

Quel serait le nombre des congressistes ?

Le nombre des congressistes n’a pas encore été approuvé. Il y a une procédure qui devrait être observée et je ne devancerai pas les événements, mais entre 1.800 et 2.000 congressistes seraient attendus de l’intérieur et de l’extérieur du Royaume. Il y aurait également des invités de l’intérieur et de l’extérieur du pays et des représentants de l’Internationale Libérale où le parti du Mouvement Populaire est fortement présent à plusieurs niveaux.

Des informations font état que M. Mohamed Ouzzine aurait exprimé sa volonté de se porter candidat au Secrétariat général du parti. Y a-t-il quelqu’un d’autre qui aurait exprimé son intention de se porter candidat également ?

Jusqu’à présent, personne n’a exprimé de telles intentions. Nous nous penchons sur les préparatifs du Congrès au niveau des commissions.

M. Mohand Laenser continuerait-t-il à la tête du Secrétariat général ?

Il n’a rien dit, mais de nombreux militants harakis voudraient qu’il continue.

Je voudrais adresser un message à ceux de l’extérieur du parti qui disent que M. Laenser ne devrait plus continuer à être à la tête du parti : ils se trompent. Ce n’est pas leur affaire, qu’ils s’occupent plutôt de leurs propres affaires.

En tous cas, il y a deux tendances : il y a l’ambition excessive, surtout de ceux qui plaident le rajeunissement, et il y a ceux qui disent qu’un juge chevronné n’a pas à prendre sa retraite : plus il avance dans l’âge, plus il acquiert davantage d’expertise dans le traitement des affaires, c’est-à-dire qu’il a davantage d’expérience, de sagesse et de compétence.

M. Laenser a accompli du bon travail à la tête du Secrétariat général du parti. Son amabilité et sa modestie sont exemplaires. Il a su diriger le Mouvement Populaire sans problèmes grâce à sa bonne moralité. Il a sereinement géré tous les départements gouvernementaux et structures qu’il a dirigés, y compris le Conseil de la Région Fès-Meknès.

Il n’a laissé derrière lui aucun problème et tout le monde le sait. Il a été le premier dirigeant d’un parti à être ministre de l’Intérieur, et c’est un honneur pour le Mouvement Populaire.

Laissons donc M. Laenser prendre sa décision, car la porte des candidatures sera ouverte à tout le monde. Il serait préférable d’avoir plus d’un candidat, voire une militante harakie qui briguerait la présidence du Secrétariat général du parti ?

Quel crédit accorder aux informations relayées au sujet de vos préparatifs pour activer la présidence du parti ?

Ce n’est pas vrai. Le statut de M. Laenser ne peut pas changer par rapport à ce qu’il est aujourd’hui.

Il est exclu que nous activions la présidence du parti et de mésestimer le Secrétariat général du parti.

Le Congrès national sera maître de ses décisions.

M. Laenser ne s’est jamais immiscé dans les travaux des commissions.

M. Laenser a le droit de se porter candidat à l’instar des autres militants et militantes harakis. L’ouverture des candidatures interviendra le moment venu et le vote se fera par cartes électroniques pour pallier le scepticisme de certains.

Le Mouvement Populaire a toujours brandi le slogan de l’alternative. Aspirez-vous à être l’alternative ?

Bien sûr, nous sommes l’alternative et nous aspirons et œuvrons pour être l’alternative maintenant, et non pas jusqu’à la prochaine échéance électorale.

Un dernier mot ?

J’adresse mon dernier mot au gouvernement. L’opposition accomplit son devoir. La remise en cause de son travail ne servira à rien. Il faudrait que le gouvernement soit conscient que le citoyen marocain a besoin d’emploi, de soins médicaux… et de dignité.

Je m’adresse aussi aux congressistes et aux militants et militantes harakis en général en affirmant que les préparatifs du 14ème Congrès national du parti se déroulent dans une ambiance fraternelle, et que la porte est ouverte à tous les militants et militantes harakis pour contribuer au succès de cette échéance que nous espérons qu’elle soit couronnée de succès.

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