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M. Sbaîi attribue l’échec du gouvernement en matière d’investissement et d’emploi à l’absence de vision politique basée sur le développement social durable

Aliae Errifi
M. Mbarek Sbaîi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a attribué l’échec du gouvernement en matière d’investissement et d’emploi à l’absence d’une vision politique gouvernementale transversale, basée sur la convergence en vue de la réalisation d’un développement social durable, au cœur de laquelle se trouve l’emploi durable, au lieu d’investir dans des programmes temporaires tels que « Forsa », « Awrach » et « Inteleka », sans évaluation ni reddition de comptes quant à leur mise en œuvre et leur financement.

Dans une intervention lors de la séance plénière consacrée à l’examen du rapport annuel sur l’évaluation des politiques publiques en matière d’investissement et d’emploi, tenue le mardi 22 juillet 2025 à la Chambre des Conseillers, M. Sbaîi a énuméré les manifestations de l’échec du gouvernement, qui se reflètent dans l’échec dans la réduction du taux de chômage qui a atteint un niveau sans précédent, compte tenu de l’échec du gouvernement à honorer la promesse de créer un million d’emplois, l’augmentation des pertes d’emplois et des faillites d’entreprises, ainsi que dans l’échec à réduire les disparités territoriales et sociales à cause de la concentration des investissements publics et privés dans certaines régions.

M. Sbaîi a également interpellé le gouvernement sur les programmes de subvention destinés à des secteurs ou à des établissements publics sans qu’ils fassent l’objet de contrôle, de reddition des comptes ou d’évaluation de l’impact des milliards de DH accordés, ainsi que sur les dysfonctionnements structurels et fonctionnels des politiques publiques qui reposent sur les équilibres macroéconomiques qui, malgré leur importance, sont réalisés au détriment des équilibres sociaux et territoriaux.
M. Sbaîi s’est interrogé aussi sur la nature des priorités et des choix dépourvus d’une boussole politique qui leur épargnerait des approches technicistes et les doterait d’une vision qui leur permettrait de faire la distinction entre le taux de croissance avec sa portée quantitative et l’indice de développement avec sa conception qualitative et durable », soulignant que « le problème réside dans le fait que les politiques économiques et sociales relatives à l’investissement et à l’emploi ne font pas la distinction entre le service du territoire et le développement du territoire, au cœur duquel se trouve l’Homme.

D’autre part, M. Sbaîi a souligné que le gouvernement a fait preuve de créativité s’agissant d’augmenter le budget de l’Etat en relevant le taux d’imposition des entreprises et des citoyens, directement et indirectement, sous prétexte des seuils unifiés et en recourant aux fameux financements innovants, non encadrés par aucune disposition légale et échappant au contrôle du législateur, notant qu’il en va de même pour les recettes de la régularisation volontaire après l’expérience de la contribution libératoire, qui sont autant de mesures temporaires et non durables.

Par ailleurs, M. Sbaîi a relevé la lenteur du rythme de mise en œuvre de la deuxième génération du processus de la régionalisation avancée après la phase fondatrice, l’absence de l’enjeu de l’équité territoriale et de la justice spatiale, la faiblesse des efforts déployés pour mettre en place des règles fiscales, foncières et législatives visant à renforcer l’attractivité des investissements dans les territoires marginalisés et exclus des opportunités de développement.
M. Sbîi a relevé également le rejet non déguisé par le gouvernement du projet de loi sur la montagne, de la requête portant sur l’élaboration d’un plan d’action transversal pour le développement des zones rurales et montagneuses et de l’intégration de fonds et de comptes spéciaux destinés à cet espace stratégique, autant de revendications qui ont été exprimées par les cris de protestation d’Ait Bouguamez et avant eux ceux de nombreuses zones rurales et montagneuses.
Sur un autre plan, M. Sbaîi a souligné que les politiques publiques et gouvernementales reposent sur une continuité renouvelée, et non sur une rupture illusoire, attirant l’attention du gouvernement sur le fait que la mémoire de l’histoire n’oublie pas le volume de contribution de chaque composante politique et son parcours de construction du passé, avec ses échecs et ses succès, qui ne sont en aucun cas négligeables.
M. Sbaîi a également recommandé au gouvernement, aux différents établissements publiques et aux collectivités territoriales d’interagit avec les recommandations des rapports d’évaluation des politiques publiques en matière d’investissement et d’emploi, afin qu’elles ne restent pas lettres mortes.

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