M. Ouzzine critique les programmes de soutien gouvernemental et appelle à l’engagement d’une réforme permanente afin de réduire les « rentes »
Aliae Riffi
Le député parlementaire haraki, M. Mohamed Ouzzine, a critiqué les programmes d’urgence de soutien initiés par le gouvernement, affirmant que ces programmes manquent d’une vision proactive et ne sont pas regroupés dans le cadre d’une institution unique et durable de soutien social.
M. Ouzzine s’est interrogé sur les mesures prises pour remédier aux dysfonctionnements accompagnant cette forme de soutien sur les plans professionnel, social et territorial. Il s’est également interrogé sur l’approche adoptée par le gouvernement pour engager une réforme fondamentale dans le secteur des transports et limiter les sources de rente et les interventions ponctuelles qui ne font que retarder les crises.
Dans une question écrite « le soutien public destiné aux professionnels du secteur des transports », adressée au ministre des Transports et de la Logistique, M. Mohamed Abdeljalil, M. Ouzzine a précisé que « dans le cadre des programmes d’urgence, le gouvernement a institué un soutien destiné aux professionnels du secteur des transports afin d’atténuer les effets de la hausse des prix des carburants sur le marché intérieur en raison de l’augmentation continue des cours à l’international et ce, sans prendre en considération le fait que la situation critique requiert l’adoption d’approches gouvernementales capables d’innover des solutions et d’assurer une gestion rigoureuse des répercussions de cette hausse sans précédent des prix des différents produits et services ».
M. Ouzzine a poursuivi « de par notre vision harakie, il est nécessaire de procéder au plafonnement des prix des hydrocarbures, à la détermination des marges de bénéfice et à une meilleure activation du Conseil de la Concurrence. Le gouvernement devrait avoir une vision globale, étant donné que la crise n’est pas seulement liée aux professionnels du transport, mais touche aussi divers secteurs et catégories sociales et les citoyens en général, d’autant plus que tout le monde est affecté par la hausse des prix des hydrocarbures, ce qui entraîne inévitablement une augmentation des prix des denrées alimentaires de base, des légumes, des matériaux de construction et de tous les autres produits ».
Le député parlementaire haraki et 4ème Vice-président de la Chambre des Représentants a souligné que ce soutien a exclu les véritables professionnels (chauffeurs) et a ciblé les propriétaires des véhicules, soulignant que ce soutien n’a pas pris en considération l’équité territoriale dans la détermination et l’estimation de ses paramètres.
Par ailleurs, M. Ouzzine a indiqué « nous réaffirmons, au Groupe Haraki, la nécessité d’adopter une vision proactive à travers l’agrégation des programmes annoncés, tels que Forsa, Awrach, le revenu de la dignité, etc.) et leur institutionnalisation dans le cadre d’une institution unique et pérenne du soutien social, car confiner ce soutien dans des secteurs spécifiques et sans accompagnement et incitation économique pourrait constituer un fardeau pour les dépenses publiques et consacrer la prise de telles décisions confuses et saisonnières dans des dossiers à caractère politiquement et socialement sensibles sans engager un dialogue sociétal élargi qui est à même d’élaborer des solutions concrètes et globales ».
Il est à noter que le gouvernement a décidé d’apporter un soutien exceptionnel aux professionnels du transport routier, dont la distribution commencera dès la première semaine d’avril et ce, dans le but de « faire taire les professionnels les plus récalcitrants » et de reporter toute grève susceptible de paralyser l’économie du pays, du moins durant l’étape actuelle. En effet, le gouvernement a lancé, mercredi dernier, l’opération de distribution du soutien exceptionnel destiné aux professionnels du transport routier, qui bénéficiera à près de 180.000 véhicules, selon un communiqué des services du Chef du gouvernement.
