14ème Congrès national

M. Ouzzine critique l’absence d’une vision claire chez le « gouvernement Akhannouch » concernant la jeunesse et les sports et recommande d’éduquer les jeunes à la citoyenneté, loin de la promotion de la « culture du cannabis »

Saliha Boujraf

M. Mohamed Ouzzine, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire et député parlementaire, a critiqué l’absence d’une vision claire chez le « gouvernement Akhannouch » concernant la jeunesse et les sports et le fait que ce gouvernement a placé les questions de la jeunesse en général en dehors de la liste de ses priorités, soulignant l’importance de mener une réflexion pour répondre aux exigences de la jeunesse pour qu’elle soit efficace et productive, car elle constitue un capital humain important.

M. Ouzzine, qui était l’invité de la Commission des programmes et de la plateforme politique issue du Comité préparatoire du 14ème Congrès national du parti du Mouvement populaire, prévu de se tenir les 25 et 26 novembre prochain, pour discuter du thème « La jeunesse et les sports de la perspective du Mouvement Populaire », mardi dernier au siège du Secrétariat général du parti à Rabat, s’est interrogé sur la pertinence de séparer la jeunesse des sports dans la structuration de l’actuel gouvernement et de rattacher les sports à l’éducation nationale et au préscolaire (Ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports).

L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports au gouvernement d’Abdelilah Ibn Kiran a affirmé, à cet égard, « après l’écoulement d’un an du mandat du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, rien n’a été réalisé dans les domaines de la jeunesse et des sports, si ce ne sont quelques initiatives timides dans le football, mais le football n’est pas le secteur du sport dans son ensemble ».

M. Ouzzine a ajouté « certes, certains Etats rattachent le Département des Sports à d’autres départements, comme la Belgique par exemple, mais il ne faut pas oublier que la Belgique a des institutions solides et matures, comme en témoigne le fait qu’elle a vécu deux ans sans gouvernement ».

Le dirigeant haraki a poursuivi en précisant que la question n’est pas relative au rattachement d’un département gouvernemental à un autre, mais plutôt à la qualité des institutions dont nous disposons, d’autant plus que nos institutions souffrent d’un déficit de gouvernance en matière de gestion.

M. Ouzzine a estimé que le rattachement du Département des Sports à l’éducation nationale est une « grande erreur » à laquelle il faudrait remédier, soulignant l’échec du gouvernement à gérer le Département des Sports.

Par ailleurs, M. Ouzzine a recommandé la nécessité de maintenir les sports à l’écart de la politique, notant que l’une des raisons de l’échec des sports dans notre pays réside dans leur rattachement à la politique. Il a souligné, toutefois, que le sport ne peut pas être écarté parfois de la politique comme en attestent certaines expériences internationales comme celles de l’Allemagne et de l’Italie, mais il faudrait au moins que les présidents partisans soient écartés de la gestion des clubs et des équipes sportifs.

Le dirigeant haraki, qui est également membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a souligné que ce comportement est déontologiquement inacceptable, car dans le sport, on ne gère pas les dossiers autant que l’on gère les sentiments et les émotions qui sont exprimés par la masse populaire, d’où la nécessité d’écarter le sport de la politique

M. Ouzzine n’a pas manqué également de critiquer le travail des fédérations sportives, qui ne disposent pas de stratégies et de vision claires pour faire émerger des potentialités sportives qui permettraient au Maroc de décrocher des titres sportifs, affirmant, à cet égard, que « dans le sport, et à l’instar de l’agriculture, il faut planter pour récolter. Mais malheureusement, nous n’investissons pas dans les sports parce que nous ne nous soucions pas autant de décrocher des titres que nous aspirons à atteindre la gloire, or il y a une grande différence entre la réalisation des titres et de la gloire ».

M. Ouzzine, également quatrième Vice-président de la Chambre des Représentants, qui a pointé de l’index l’absence d’une infrastructure sportive saine et solide et d’une bonne gouvernance dans les fédérations sportives et évoqué une série d’initiatives qu’il avait lancées lorsqu’il était à la tête du Ministère de la Jeunesse et des Sports, a exprimé son étonnement de la poursuite de la politique du cumul des missions à l’instar de ce qui se passe au Comité olympique, dont on ignore souvent celui le préside.

Le dirigeant haraki a recommandé l’instauration d’une culture sportive dans les rangs des masses populaires à travers la mise en place d’infrastructures sportives, telles que des stades de proximité, l’encouragement de l’organisation de tournois de quartiers, le renforcement et le soutien des sports scolaires et universitaires, du théâtre, de la musique de la jeunesse, de l’animation artistique (..), soulignant l’importance de focaliser sur les programmes de développement personnel et l’organisation de festivals utiles.

M. Ouzzine a recommandé aussi de focaliser sur l’éducation des jeunes à la citoyenneté, en parfaite harmonie avec les constantes de la nation et avec son système de valeurs, affirmant, dans ce sens, « nous n’acceptons pas que quiconque fasse la promotion personne de « la culture du cannabis » dans les rangs des jeunes, en allusion aux séquences musicales attentatoires aux valeurs et à la pudeur publique qui ont ponctué le Festival de Rabat, capitale de la culture africaine, à cause des comportements du dénommé « Grande Toto » ».

M. Sentissi salue le travail des commissions et souligne que les Marocains ont besoin d’une alternative

Pour sa part, M. Driss Sentissi, président du Comité préparatoire du 14ème Congrès national du parti et président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a entamé son intervention en saluant le travail entrepris par les commissions issues du Comité préparatoire, exprimant ses remerciements pour la forte participation à cette rencontre, affirmant, à cet égard, « la forte participation à la rencontre d’aujourd’hui témoigne que le parti du Mouvement Populaire avance sur la bonne voie dans les préparatifs de son 14ème Congrès national, et reflète également l’ampleur du mécontentement des Marocains du non-respect par le gouvernement de ses promesses, en général, et de celles concernant la jeunesse et les sports, en particulier, et qu’ils ont besoin d’une alternative ».

Le dirigeant haraki, qui a réitéré ses critiques à l’encontre de l’architecture gouvernementale en affirmant qu’elle n’est pas conforme à la constitution, s’est interrogé sur la pertinence du rattachement du Département des Sports au Ministère de l’Education nationale et du Préscolaire, du rattachement du Département de la Jeunesse au Ministère de la Culture et de la Communication et de la dénomination du Ministère délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, dirigé par M. Mohcine Jazzoli, s’interrogeant sur comment un ministère peut-il évaluer d’autres départements gouvernementaux et précisant que la mission d’évaluation des politiques publiques a été confiée au Parlement en vertu de la constitution.

Dr. Jaouad souligne le rôle du sport dans le développement économique

Pour sa part, Dr. Mohamed Jaouad, dirigeant haraki et coordinateur de la Commission des finances et de la logistique, s’est interrogé sur les raisons de l’ignorance du rôle du sport dans le développement économique en général, affirmant « il existe un lien entre l’économie et le sport, puisque le système sportif repose à l’origine sur des fondements économiques », indiquant que « les activités et programmes sportifs nécessitent la mobilisation de budgets financiers, en plus des infrastructures sportives dotées équipements et des matériels sportifs, de joueurs, d’entraîneurs, de gestionnaires et d’employés. Cela nécessite la gestion d’actifs, de ressources financières, de dépenses et de bénéfices ».

L’expert économiste a ajouté que le sport contribue également à la croissance des économies des pays et est considéré par certains comme une source de revenu national en plus de ses avantages non -économiques.

Par ailleurs, les autres interventions ont été unanimes à souligner l’importance d’accorder davantage d’attention à la jeunesse et au sport, en réconciliant les jeunes avec le sport, en leur offrant des opportunités de formation et d’encadrement dans divers domaines, en vue de les doter des compétences qui répondraient à leurs besoins pour être actifs et productifs dans la société.

Il convient de noter que la rencontre, qui a été marquée par une forte présence d’acteurs politiques, d’organisations de jeunesse et de femmes et de la société civile, et à laquelle la coordonnatrice de la Commission des programmes et de la plateforme politique, Dr. Fatna Lekhiel, n’a pas pu prendre part pour des raisons professionnelles, a été animée par M. Hatim Bekkar, membre du Bureau politique du parti du Mouvement Populaire.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page