M. Ouâaba : La création de la Haute Autorité de la Santé permettra de moraliser le secteur, de limiter le recours aux chèques de garantie et de résoudre la problématique des rendez-vous, de l’accueil et de l’accès inéquitable

Zineb Abou-Abdellah
M. Brahim Ouâaba, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a considéré que le projet de loi n° 07.22 relatif à la création de la Haute Autorité de la Santé constitue un « maillon important » dans le processus d’élaboration de l’arsenal juridique sanitaire traduisant le chantier de la protection sociale et un pilier essentiel de la gouvernance, car il constituera un point d’entrée pour tourner la page des dysfonctionnements qui entachent le secteur de la santé dans le Royaume.
Dans une intervention au nom du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants lors d’une session législative, M. Ouâaba a souligné l’interaction du projet de loi avec les problématiques et les contraintes auxquelles est confronté le secteur de la santé en général, mettant l’accent sur le rôle qui incombera à la Haute Autorité de la Santé concernant l’encadrement technique de l’assurance maladie obligatoire de base, aux côtés du rôle central et fondamental du ministère de tutelle.
Par ailleurs, M. Ouâaba a évoqué certains rôles importants la Haute Autorité de la Santé, tels l’expression des avis au sujet des orientations générales et des politiques publiques dans le domaine de la santé à court, moyen et long termes et la présentation de propositions et de recommandations.
M. Ouâaba a noté que la Haute Autorité de la Santé permettra de moraliser le secteur privé de la santé en luttant notamment contre les chèques de garantie et ce qu’on appelle le noir, de pallier le déficit de ressources humaines médicales et paramédicales, en particulier dans certaines spécialités comme la psychiatrie et la médecine d’urgence, et la mauvaise répartition territoriale de ces ressources, de trouver des solutions à la cherté des prix des médicaments qui dépassent le niveau de certains pays européens, aux problématique des rendez-vous, de l’accueil et la facturation, de l’accès inéquitable aux services de santé, notamment dans le monde rural et les zones montagneuses, de la prise en charge directe des familles et du régime mutualiste.
A cet égard, M. Ouâaba a mis l’accent sur la nécessité de veiller à instaurer une bonne gouvernance et la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes, de garantir une équité territoriale dans le cadre de la régionalisation avancée et de déployer un effort au niveau du financement à travers l’augmentation du budget consacré au ministère au niveau recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le député parlementaire haraki n’a pas manqué d’appeler à doter la Haute Autorité de la Santé des moyens logistiques et des ressources humaines nécessaires pour qu’elle puisse s’acquitter au mieux son rôle.
Il est à noter que la Chambre des Représentants a approuvé à la majorité, lors d’une session législative tenue lundi dernier, le projet de loi n °07.22 portant création de la Haute Autorité de la Santé.