Saliha Boujraf- photographe Salim
M. Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire, a considéré qu’Imarat Al Mouminine (Commanderie des Croyants), qui distingue le Royaume du Maroc, est un élément fondamental de sa stabilité, qui a contribué à l’unification idéologique et religieuse de sa nation et l’a préservé des tentations de l’extrémisme et de la déviance.
Dans une intervention lors de sa participation à un séminaire organisé le jeudi 17 juillet 2025 à Rabat sous le thème « Les caractéristiques de l’identité marocaine, entre authenticité et modernisation », M. Ouzzine a affirmé que le Royaume du Maroc, ancré profondément dans l’histoire et carrefour de civilisations, possède des racines profondément ancrées et des horizons ouverts et une identité tissée et forgée par des siècles d’accumulation culturelle, fondée sur un socle solide, à savoir l’Islam modéré, tolérant et ouvert, Imarat Al Mouminine, le rite malékite, le soufisme ancré dans la spiritualité et une pratique religieuse équilibrée.
Dans une intervention intitulée « L’authentification de l’identité nationale selon une perspective politique et institutionnelle », M. Ouzzine a noté que « l’authenticité religieuse marocaine n’a jamais été un obstacle à la modernité, mais a été plutôt l’un de ses piliers les plus solides, ajoutant que la modernité n’est plus un luxe ou un sujet de conversation dans les salons feutrés, mais constitue désormais une nécessité impérieuse dans les domaines de l’éducation, de la justice, de l’économie, de la culture, voire en matière de gestion des affaires religieuses ; chose ce qui a été parmi les choix du parti du Mouvement Populaire depuis sa fondation ».
M. Ouzzine a souligné, à cet égard, que le Mouvement Populaire s’oppose à l’importation de modèles prêts à porter de l’étranger, tant que nous possédons notre propre modèle marocain, qui allie la fidélité à nos valeurs héritées à la capacité de relever les défis de l’époque, tels que l’égalité entre les femmes et les hommes, la liberté de croyance et de conscience dans le cadre des constantes de la nation, la bonne gestion du champ religieux et la lutte contre l’ignorance, la pauvreté et toutes les formes d’exclusion et de marginalisation.
Par ailleurs, M. Ouzzine a estimé que le Maroc, sous la Sage Direction Royale, s’est engagé dans ce processus réformiste à travers le lancement de réformes audacieuses qui concernent, entre autres, la réforme du champ religieux, la création d’instituts de formation d’imams et de mourchidates, la révision du Code de la famille, la consécration du pluralisme culturel et linguistique et l’intégration progressive des femmes dans les missions de prédication et d’encadrement spirituel.
D’autre part, M. Ouzzine a souligné que « le parachèvement et le renforcement de ces acquis exigent du courage politique et une clairvoyance historique aigue, afin que nous restions attachés à nos valeurs spirituelles, modernistes dans nos diligences et des Marocains authentiques ouverts sur l’avenir ».
M. Ouzzine a poursuivi en indiquant que « le Maroc dont nous rêvons est un Maroc où la foi n’entre pas en conflit avec la liberté, la doctrine ne contredit pas la dignité et la modernité ne rompt pas notre lien avec notre mémoire collective », affirmant que « notre conviction est ferme que le Maroc de demain ne peut se construire sans tolérance, car la tolérance n’est ni un luxe moral ni un concept abstrait, mais le véritable fondement de toute société stable, prospère et solidaire ».
M. Ouzzine a ajouté « nous devons mettre en œuvre ce pluralisme dans notre vie quotidienne, dans nos écoles, nos médias, toutes nos activités culturelles, artistiques et même sportives, compte tenu de leur popularité. La culture, comme on dit, est le ciment solide de la tolérance, qui est une responsabilité politique et civique. Ce qui nécessite de faire face au discours de la haine, de la diffamation et de l’exclusion, aux scissions régionales et à l’injustice silencieuse », soulignant également que « nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant majeur, qui requiert de nous davantage de courage pour affronter l’avenir avec confiance dans l’identité marocaine et consolider le Maroc de la tolérance, de la dignité et de l’unité dans la diversité ».
Le Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire a conclu son intervention en soulignant que « la réalisation du développement au Maroc demeure tributaire de la prise en compte de cette structure identitaire et sociale complexe, car ignorer cet aspect dans l’élaboration des politiques publiques les voue à l’échec, car les politiques publiques qui ne sont pas cohérentes avec la logique spatiale et territoriale dans ses dimensions éthiques sont vouées à l’échec ».
Pour leur part, les autres interventions ont été unanimes à souligner que le Royaume présente un modèle identitaire singulier et diversifié, fondé sur le pluralisme culturel et ethnique, où cohabitent arabes, amazighs, juifs, chrétiens, musulmans et d’autres composantes, soulignant l’ouverture du Royaume sur les autres cultures, leur influence sur le Maroc, tout en préservant sa spécificité culturelle.
Jacky Kadoch appelle à l’institution du Nouvel An juif comme fête nationale et jour férié
Pour sa part, M. Jacky Kadoch, président de la communauté juive marocaine dans la Région Marrakech-Safi, a appelé à l’institution du Nouvel An juif comme fête nationale et jour férié, à l’instar des Nouvel Ans hégire, grégorien et amazigh, affirmant, dans ce sens, que « les juifs marocains nourrissent un profond espoir de voir le Nouvel An juif reconnu comme fête nationale et jour férié, à l’instar des Nouvels Ans grégorien et hégire, et plus récemment du Nouvel An amazigh, dont ils ont accueilli la reconnaissance officielle avec joie et bonheur », appelant également à faire le plaidoyer de cette revendication au niveau de l’institution législative.
Dans son intervention, axée sur le thème « Le pluralisme religieux et son rôle dans la consolidation de l’identité nationale », M. Kadoch a évoqué la composante juive, qui constitue une partie intégrante de l’identité marocaine et du tissu social marocain, dont toutes les composantes ont coexisté en paix et harmonie, hier comme aujourd’hui, indiquant que la ville de Marrakech témoigne de cette coexistence.
Il est à noter que ce séminaire organisé par l’Académie Lahcen Lyoussi, branche intellectuelle du parti du Mouvement Populaire, a été marqué par la participation d’un groupe de chercheurs, d’universitaires et de spécialistes des questions culturelles et identitaires, à savoir notamment Cheikh Mohammed El Fizazi dont l’intervention a porté sur « L’identité réligieuse, entre héritage et modernisation », niant l’existence d’un islam modéré ou d’un islam politique et affirmant que « l’islam est l’islam et ne peut être divisé en catégories modérées ou politiques ».
D’autre part, l’intervention du Dr Abdelkhaleq Kallab a abordé le thème « L’identité nationale et les identités supranationales », celle de M. Addi Sbaîi a été axée sur « L’identité dans la Constitution marocaine : protection juridique et limites possibles », alors que l’intevention de M. Hassan Ramou a porté sur « La diversité des affluents culturels dans la civilisation et l’identité marocaines : l’espace Saharien, comme exemple ».