Aliae Riffi
M. Omar El Baz, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a souligné qu’il est nécessaire de réformer le Conseil National de la Presse pour qu’il soit un espace de gouvernance professionnelle, et non pas seulement un organe de contrôle et d’entérinement de décisions prises ailleurs.
M. El Baz a précisé que ce conseil devrait consacrer le modèle d’un « conseil organisé et indépendant », et non d’un « conseil asservi », qui sape la confiance du corps journalistique dans ses institutions représentatives et fragilise davantage la profession au lieu de la renforcer, affirmant « nous n’avons cessé d’appeler à une réforme depuis des années, mais nous rejetons cette réforme soit un prétexte pour légitimer davantage de main mise et d’orientation politique dans un secteur qui doit rester indépendant et libre ».
M. El Baz a ajouté « nous avons besoin aujourd’hui de médias professionnels, libres, indépendants et responsables, soumis à une régulation démocratique, et non à un encadrement administratif ou à une tutelle institutionnelle ».
S’exprimant au nom du Groupe Haraki lors d’une réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication, tenue le lundi 14 juillet 2025 à la Chambre des Représentants, en présence du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et consacrée à la discussion du projet de loi n° 026.25 portant réorganisation du Conseil National de la Presse, le député parlementaire haraki a poursuivi « nous attendions de ce projet de loi qu’il apporte des réponses aux véritables dysfonctionnements ayant caractérisé la gestion de l’étape transitoire intervenue après la fin du mandat du précédent Conseil et qu’il jette les bases d’une véritable réforme prenant en considération les principes de transparence, de démocratie, d’indépendance et de pluralisme. Or, nous nous trouvons face à un texte législatif qui reproduit les mêmes problématiques et qui renforce même la portée de la tutelle gouvernementale sur un secteur censé s’autoréguler ».
M. El Baz a souligné que la réorganisation du Conseil National de la Presse ne devait pas être une simple mesure technique ou formelle, mais plutôt une véritable porte d’entrée vers une réforme globale du secteur, prenant en compte les problématiques structurelles dont souffre ce secteur, à savoir notamment la vulnérabilité des conditions sociales et économiques des journalistes, la faiblesse des garanties professionnelles, le recul de la liberté de la presse, l’autocensure et les défis liés au respect de la déontologie.
Par ailleurs, le député parlementaire haraki a estimé que ce projet de loi renforce l’ingérence du pouvoir exécutif dans la formation du Conseil et la définition de ses attributions et vide ainsi le principe d’indépendance de sa quintessence, s’interrogeant « est-il logique aujourd’hui, à la lumière de la nouvelle Constitution et de l’esprit de l’article 28, que les règles régissant la profession de journaliste soient dictées d’en haut sans la participation effective des acteurs professionnels indépendants ? ».
M. El Baz a noté que la non-implication effective des professionnels lors de l’élaboration de ce texte de loi renvoie un message négatif au corps journalistique et prive ce projet de loi de sa légitimité participative, s’interrogeant également sur l’étendue des nominations et les larges attributions accordées au gouvernement dans l’organisation d’un conseil censé représenter et défendre les journalistes, plutôt que de se transformer en un outil disciplinaire au nom de la régulation.
Le député parlementaire haraki a appelé le gouvernement à revoir en profondeur ce projet de loi et à élaborer une vision participative pour la réorganisation du Conseil National de la Presse, qui tienne compte de la stature du corps journalistique, préserve son indépendance et renforce ses rôles de contrôle et de régulation dans le cadre de la démocratie représentative et de l’efficacité institutionnelle.
M. El Baz a ajouté que le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants soutient la réforme et défend la mise en place d’organismes professionnels forts et efficaces, mais rejette toute approche reproduisant les mêmes dysfonctionnements ou détruisant les acquis démocratiques accumulés par le Maroc en matière d’autorégulation de la presse.