Activités parlementaires

M. Drissi critique la stratégie du gouvernement en matière de soutien au tourisme et l’interpelle au sujet de la mise à niveau du secteur du transport en prévision de la candidature du Royaume à l’organisation de la Coupe du monde

Aliae Riffi

M. Abderrahman Drissi, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a critiqué la stratégie du gouvernement en matière de soutien au secteur du tourisme, affirmant que « le montant 2,25 milliards de DH que le gouvernement a alloué comme soutien public au secteur touristique en temps de crise pour dynamiser le tourisme national, fournir des services adaptés aux citoyens et œuvrer à mettre en place des offres touristiques diversifiées n’a pas eu d’impact sur le terrain, ni en termes de prix ni en termes de services fournis ».

Commentant la réponse du Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch, à une question centrale dans le cadre de la séance mensuelle des questions sur la politique générale sur le thème “La politique touristique nationale”, tenue mardi dernier à la Chambre des Conseillers, M. Drissi a souligné que les faits révèlent concrètement les limites de la politique gouvernementale de communication en matière d’encadrement du secteur, qui n’est pas allée au-delà de la diffusion de spots publicitaires vers les chaînes de télévision et de radios (..) et l’octroi d’un soutien généreux à des influenceurs en l’absence de décisions concrètes qui mettent à la disposition du citoyen des offres touristiques qui répondent à ses besoins et sont adaptées à ses revenus, en particulier les citoyens à revenus faibles et moyens, ainsi que la communauté marocaine résidant à l’étranger.

Le conseiller parlementaire haraki a évoqué l’augmentation déraisonnable des prix des services de transport, qui constituent un mécanisme essentiel pour relancer le tourisme et améliorer l’attractivité vers et à l’intérieur du Royaume, qui jouit de divers atouts naturels et d’un capital civilisationnel, historique et culturel, mais auquel fait défaut une vision stratégique pour son exploitation et sa commercialisation.

Dans ce contexte, M. Drissi s’est interrogé sur la vision du gouvernement s’agissant d’une intervention directe dans la tarification des services d’hôtellerie et de restauration conformément aux dispositions de la loi sur la concurrence et la liberté des prix, ainsi que sur les mesures d’urgence prises pour sauvegarder le tourisme national et soutenir les familles marocaines, d’autant plus que nous sommes à l’approche des vacances d’été.

Le conseiller parlementaire haraki s’est interrogé également sur les contours de l’alternative gouvernementale pour surmonter les crises structurelles du secteur, notamment après la pandémie du Coronavirus qui a entraîné la faillite de nombreuses entreprises touristiques, l’accumulation de dettes de celles-ci et le licenciement de milliers d’ouvriers et d’employés, ainsi que la crise de la flambée des prix élevés de tous les biens, denrées alimentaires, hydrocarbures, etc., appelant à l’élaboration d’une vision gouvernementale avec des mesures volontaristes pour faire face aux crises et préserver et développer les acquis.

M. Driss a ajouté que la réalisation de l’essor escompté du secteur demeure tributaire, en premier lieu, de l’évaluation des résultats du contrat programme 2020-2022 relatif à la sauvegarde du secteur touristique face à la pandémie avant le lancement de la feuille de route 2023-2026.

D’autre part, M. Drissi s’est étonné de lier cette feuille de route pour laquelle 6,1 milliards de DH ont été alloués avec le calendrier électoral, affirmant qu’elle repose sur la concentration des investissements et des soutiens dans des régions spécifiques, alors qu’il y a des destinations qui méritent que davantage d’attention leur soit accordée, en particulier la Région Drâa-Tafilalet qui constitue l’une des destinations touristiques nationales qui se distingue par ses atouts divers, mais qui souffre de l’absence d’infrastructures d’accueil, telles des aéroports et une ligne ferroviaire.

Le conseiller parlementaire haraki s’est interrogé aussi sur la Vision 2030 du gouvernement qui vise à doubler le nombre de touristes au Maroc pour atteindre 26 millions de touristes, d’autant plus que les visions et stratégies adoptées auparavant dans le secteur n’ont pas atteint leurs objectifs et sont restées des slogans destinés à la consommation médiatique.

M. Drissi n’a pas manqué d’appeler le gouvernement à ouvrir des perspectives nouvelles et prometteuses pour l’investissement dans le secteur du tourisme et des services en mettant en place des incitations fiscales, foncières et financières au profit des investisseurs et en adaptant l’offre touristique nationale avec les exigences du tourisme international et domestique qui nécessitent de passer d’une destination classique habituelle à un produit touristiques avec des offres et des destinations diverses : tourisme balnéaire, de montagne, écologique, rural, sahraoui et culturel.

Le conseiller parlementaire haraki s’est interrogé, par ailleurs, sur les mesures concrètes prises ou à prendre pour traiter la problématique du secteur informel et l’effort promotionnel déployé par l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) pour attirer efficacement les touristes et mettre en place une gouvernance institutionnelle dans le secteur du tourisme et ses institutions, dont la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT) qui s’est vue confier de manière inexplicable la gestion du Programme “Forsa” malgré qu’elle ait enregistré plusieurs dysfonctionnements.

Dans ce cadre, M. Drissi a souligné que la mise à niveau du secteur touristique du Royaume et la réalisation des objectifs de la Vision 2030 sont tributaires de l’encouragement du tourisme domestique, car c’est la soupape de sécurité du secteur en période de crise, appelant à la mise en place d’offres touristiques destinées au touriste local en tenant compte de son pouvoir d’achat, à travers l’adoption du chèque-voyage qui est un modèle réussi à suivre et qui a prouvé son efficacité dans de nombreux pays et la réédition de l’expérience éphémère « Kounouz Bladi » (Trésors de mon pays), proposant d’évaluer cette expérience en perspective de sa relance, mais dans sous une nouvelle formule de manière à pallier ses lacunes et ses dysfonctionnements antérieurs et à garantir sa continuité et sa pérennité, tout en œuvrant à la mise à niveau et à la réforme des secteurs du transports aérien et maritime et à une révision à la baisse de leur prix élevés qui ont toujours constitué une source de préoccupations pour la communauté marocaine résidant à l’étranger et un obstacle au développement du secteur touristique.

M. Driss a appelé, en outre, à l’impulsion d’un nouveau souffle au secteur de l’artisanat et à sa mise à niveau, ainsi qu’à la valorisation du produit national et à l’amélioration des conditions sociales et professionnelle de l’artisan, s’étonnant à cet égard de l’exclusion des artisans du soutien accordé au secteur du tourisme.

M. Drissi s’est également interrogé sur la mise à niveau des secteurs du transport aérien et maritime comme pilier essentiel et fondamental pour la réalisation des objectifs de la vision touristique 2030, tout en prenant en compte les critères d’équité et de justice territoriale dans la répartition des investissements destinés aux aéroports, notant que le Maroc enregistre une carence sur le plan des grands aéroports, sachant que l’aéroport constitue la porte d’entrée aérienne pour le développement dans son acception holistique et que l’aéroport devrait contribuer et accompagner le développement des villes, d’autant plus que le Royaume est candidat pour abriter la Coupe du monde 2030. M. Drissi a appelé aussi à assurer l’intermodalité entre les aéroports, les lignes ferroviaires et les autoroutes.

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