Lors d’une rencontre organisée par la Commission des programmes et de la plateforme politique :
Mise en garde contre les risques liés aux changements climatiques et appel à l’élaboration de projets garantissant l’approvisionnement en eau
Saliha Boujraf
Les participants à la réunion organisée par la Commission des programmes et de la plateforme politique, issue du Comité préparatoire du 14ème Congrès national du parti du Mouvement Populaire, organisée hier jeudi à Rabat et consacrée à la discussion de l’axe “Le climat et la politique hydrique”, ont été unanimes à souligner l’importance de placer la question des changements climatiques parmi les priorités du gouvernement, appelant à l’élaboration d’une stratégie d’adaptation du secteur de l’eau aux changements climatiques dans le Royaume.
Les intervenants, dont des experts, des universitaires et des acteurs politiques, ont noté que la problématique de la rareté de l’eau au Maroc est désormais manifeste en raison des changements climatiques et de l’épuisement excessif des ressources en eau disponibles, soulignant que cette tendance devrait affecter négativement la biodiversité et la plupart des secteurs vitaux.
Dans ce contexte, Mme Hakima El Haïté, ancienne ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Environnement, et Présidente de l’Internationale Libérale, a affirmé que le Maroc figure parmi les pays les plus vulnérables vis-à-vis des changements climatiques.
Mme El Haïté, qui est une experte dans le domaine de l’environnement, des changements climatiques et du développement durable et qui avait été primée comme “championne du climat” par les Nations Unies, a ajouté, dans un exposé sur “Le climat et la politique hydrique”, que la problématique des changements climatiques et ses impacts sur l’avenir de l’humanité nécessite l’élaboration de stratégies urgentes fondées sur la justice climatique et l’équilibre entre les contraintes et les aspirations en vue de réaliser une transition énergétique qui préserve les ressources naturelles de l’épuisement.
Mme El Haïté a indiqué que les grands changements climatiques au Maroc sont liés à son environnement mondial, mettant en garde contre les risques liés aux changements climatiques qui sont difficiles à affronter, qu’ils soient physiques résultant de phénomènes météorologiques extrêmes ou transitoires résultant de la transition vers des modèles économiques avec une empreinte carbone inférieure.
S’agissant de la politique hydrique dont le droit a été consacré par la constitution du Royaume, Mme El Haïté a souligné l’importance que le Maroc a accordé aux ressources hydriques tout au long de son histoire grâce à la politique des barrages que feu le Roi Hassan II avait lancée en 1967, et poursuivie par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce qui a permis au Maroc de traverser les années écoulées sans crises hydriques majeures, au vu de l’augmentation des besoins en eau durant cette période et de la récurrence des périodes de sécheresse et de leur persistance durant une plus longue période et avec une plus grande acuité.
Mme El Haïté a précisé, en revanche, que les différents rapports et études relatifs à la situation des ressources hydriques soulignent l’importance d’élaborer les projets des différents plans liés à l’eau, de manière à être capable de satisfaire les besoins nécessaires de la population et d’assurer l’approvisionnement en eau quelles que soient les conditions climatiques.
A cet égard, l’experte dans le domaine de l’eau a recommandé l’adoption de nouvelles pratiques en matière d’utilisation de l’eau, telles que l’intensification de la réutilisation des eaux usées traitées dans les domaines touristique et industriel, la poursuite de la construction de barrages, tout en œuvrant dans le domaine agricole à la valorisation des eaux d’irrigation, notamment en révisant le Plan Maroc vert qui adopte des cultures trop consommatrices d’eau, dont la plupart sont destinées à l’exportation. Mme El Haïté a affirmé, dans ce sens, que le Royaume est confronté aujourd’hui à un véritable problème qui nécessite de limiter les cultures fortement consommatrices d’eau en adoptant des lois qui contraignent les agriculteurs à en rationaliser l’exploitation.
Par ailleurs, Mme El Haïté a souligné l’importance de l’exploitation de la technologie du dessalement de l’eau de mer, de la réutilisation des eaux usées, de l’aménagement des bassins en cascades et leur protection de l’érosion et de donner la priorité aux bassins situés en amont des barrages pour atténuer les effets de la sécheresse et créer un développement durable.
Il est à noter que cette réunion, qui a été présidée par Dr. Fatna Lekhiel, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire, coordonnatrice de la Commission et ancienne Secrétaire d’Etat chargée de l’Habitat, aspire à l’élaboration d’une nouvelle vision du parti qui réponde aux revendications immédiates et ce, à travers des propositions collectives qui peuvent constituer la base d’une plateforme politique convaincante et attrayante, porteuse d’idées qui seront traduites en stratégies et incarneront le slogan “Le Mouvement Populaire est l’alternative “.