Lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale à la Chambre des Conseillers :
Sbaîi souligne la nécessité d’adopter un nouveau discours politique qui convainc les générations futures via des moyens qui placent la patrie au-dessus de toute autre considération
El Otmani passe en revue les mesures et les actions prises par le gouvernement
SalihaBoujraf:
M’barek Sbaîi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a souligné la nécessité pour le Royaume d’adopter un nouveau discours politique qui convainc les générations futures en recourant à des moyens qui placent la patrie au-dessus de toute autre considération et soutiennent le Maroc dans ses batailles diplomatiques et nationales justes et légitimes.
Commentant la réponse de M. Saâd Dine El Otmani, Chef du gouvernement, à une question centrale sur « le dialogue social et les mesures visant à contenir les répercussions économiques et sociales de la pandémie du Coronavirus » lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale, tenue mardi à la Chambre des Conseillers, M. Sbaîi a affirmé que« notre pays a besoin aujourd’hui d’engager un dialogue sociétal élargi au lieu d’un dialogue social restreint, élitiste et étroit ; un dialogue sociétal qui implique toutes les sensibilités et les dynamiques sociétales et fait prévaloir le Maroc des institutions marocaines, loin des intérêts catégoriels et individuels et de l’illusion d’une représentation factice ».
Par ailleurs, le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers a interpellé le Chef du gouvernement sur les raisons de la non-introduction du projet de loi organique relatif à la grève dans le circuit d’adoption malgré son importance en tant que cadre pour lier les droits aux devoirs et comme base pour consacrer la paix sociale dans le respect total des libertés.
Sbaîi arelevé, à cet égard, que cette procrastination constitue une violation explicite de la constitution, en particulier de l’article 86, qui stipulel’obligation de la promulgation de toutes les lois organiques avant 2016, s’interrogeant égalementsur les raisons de la tergiversation dans l’adoption de la loi relative aux syndicats, qui sont considérés comme des organismes publics appelés àadapter leurs statuts avec les nouvelle constitution.
Sbaîi a ajouté que « le Maroc d’aujourd’hui et de demain aspireà reconsidérer le concept étroit du dialogue social avec ses équations électoralistes limitées, car l’espace des revendications sociales d’aujourd’hui et les dynamiques socialesqui s’étendent territorialement en dehors des institutions appellent à une reconsidération du caractère traditionnaliste du dialogue social confiné aux syndicats les plus représentatifs, qui demeurent limités au regard de leurfaible taux d’encadrement et d’influence de l’opinion publique,qui regorge de mouvements contestataires qui ont surgi en dehors des médias partisans, syndicaux et associatifs.
Par la suite, le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers a salué les efforts déployés au niveau du Département de l’Education nationale pour résoudre une série de dossiers qui étaient en suspens depuis des années, exprimant l’aspiration du Groupe Haraki à ce que des initiatives similaires soient engagées au niveau d’autres départements ministériels.
Sbaîi a également exprimé l’espoir que le nouveau modèle de développement escompté mettrait fin aux pratiques politiciennes dépassées et ouvrirait la voie à des alternatives à même de dessiner l’horizon d’un nouveau Maroc constitutionnel, encadré par la vision stratégique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à édifier le Maroc de l’équité territoriale et sociale, de l’unité dans la diversité et des régions dans le cadre de l’unité de la patrie et du territoire.
Pour sa part, le Chef du gouvernement a réaffirmé que son gouvernement a honoré tous ses engagements sociaux dans le cadre de l’accord tripartite signé avec les centrales syndicales les plus représentatives et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et ce, malgré les répercussions de la crise sanitaire imposée par la pandémie de la « Covid-19 ».
Il a affirmé, à cet égard, que « le Maroc est l’un des rares pays à avoir préservé ce rythme durant cette conjoncturecritique résultantde la pandémie du Coronavirus,ayant opté pourune gestion budgétaireen recourant à d’autres formes ».
D’autre part, M. El Otmani a passé en revue une série de mesures et de dispositions prises par le gouvernement, aussi bien dans les secteurs privé et public, telles l’augmentation du SMIG dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services dans le secteur privé, soulignant que le gouvernement a veillé, depuis le début,à institutionnaliser le dialogue social, puisque l’accord tripartite a comporté des engagements relatifs à l’institutionnalisation du dialogue social aux niveaux national et territorial, en prévoyant la création de plusieurs commissions, notamment les commissions provinciales de recherche et de réconciliation.
Le Chef du gouvernement a évoqué aussi la réforme des régimes de retraite dans la perspective du lancement d’un processus de réforme globale du système de retraite à travers la proposition de la mise en place d’un système bipolaire, public et privé, en fonction des résultats de l’étude en cours portant sur la réforme des régimes de retraite, en plus de la résolution de nombreux dossiers et cas en suspens dans le cadre des dialogues sectoriels.