L’examen des moyens d’accélérer la cadence de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans les trois cycles d’enseignement au centre d’une réunion à Rabat
Saliha Boujraf
L’examen des moyens d’accélérer la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans les trois cycles de l’enseignement a été au centre d’une réunion, tenue hier mercredi à Rabat.
Cette réunion a été présidée par M. Saaïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,Porte-parole du gouvernement, et M. Ahmed Boukous,Recteur de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), en présence du Secrétaire général du Département de l’Education nationale et des responsables relevant du ministère et de l’Institut.
Cette réunion a été tenue dans le cadre des efforts déployés par le ministère en vue de la mise en œuvre des dispositions de la loi-cadre n° 51.17 dans son axe lié à la langue amazighe, de la loi organique n° 26-16 définissant les étapes de mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, en plus de la loi organique n° 04-16 relative au Conseil national des langues et de la culture marocaines (CNLCM).
Intervenant à cette occasion, M. Amzazi a souligné l’engagement total du ministère dans ce chantier national à travers l’établissement d’une feuille de route basée sur un certain nombre d’axes, dont la reprise des travaux du Comité bilatéral mixte entre le ministère et l’IRCAM et en donnant une forte impulsion à la formation de professeurs spécialisés dans l’enseignement de la langue amazighe, à travers l’élargissement de la carte de formation et l’augmentation du nombre de enseignants formés, à raison de 400 chaque année, à partir de l’année prochaine, en plus de l’inclusion d’un module spécial en langue amazighe dans la formation de base des inspecteurs et des cadres de l’administration éducative.
Par ailleurs, M. Amzazi a précisé que ces axes concernent aussi l’augmentation du nombre de cycles en licence de langue amazighe dans les universités publiques et la mise à jour du programme de la langue amazighe, selon une approche progressive à partir de la prochaine saison scolaire 2021-2022, pour les premières années du cycle primaire et à partir de l’année scolaire 2022-2023 pour le reste des niveaux du cycle primaire, en plus l’élaboration du programme relatif au cycle collégial.
Le ministre a ajouté que ces axes comprennent égalementla révision des mécanismes d’évaluation spécifiques à la langue amazigheà l’instar de ce qui sera fait pour les autres matières enseignéesau niveau du cycle primaire, à travers la mise en place d’unenouveau moded’évaluation basé sur la validation progressive des compétences de base, ainsi que le renforcement de l’intégration des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement de la langue amazighe via la production de ressources numériques couvrant toutes les leçons de langue amazighe au niveau du cycle primaire et ce, au plus tard vers la fin de l’année scolaire en cours.
Pour sa part,M. Boukous a exprimé sa satisfaction par rapport à cette feuille de route visant à accélérer la cadence de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans les trois cycles de l’enseignement, réaffirmant la pleine disponibilité de l’IRCAM à s’engager dans sa mise en œuvre.
Boukous a également passé en revue les acquis les plus importants réalisés dans le domaine de l’intégration de la langue amazighe dans le système de l’enseignement grâce aux efforts conjoints du ministère et de l’IRCAM, notant que « toutes les conditions sont réunies aujourd’hui pour cette généralisation ».
En guise de de conclusion, les deux parties ont convenu de reprendre les travaux du comité mixte au début de la semaine prochaine et de poursuivre les consultations et la coordination pour concrétiser les actionsconvenues, ainsi que les divers projets d’intérêt commun.