Aliae Riffi
M. Mohamed Ouzzine, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a adressé une question écrite au ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, M. Ahmed Bouari, au sujet des dégâts occasionnés par les phénomènes climatiques et leurs impacts sur le secteur agricole au niveau de plusieurs provinces.
Dans sa question écrite, M. Ouzzine a indiqué « certaines zones de notre pays ont subi des orages le week-end dernier, entraînant des dégâts importants, consistant notamment en la destruction de grandes quantités d’oignons dans la localité de Guigou relevant de la Province de Boulemane. Dernièrement, ces orages ont également endommagé les récoltes d’olives à Boulemane, Taza et Guercif. Ils avaient causé auparavant de lourdes pertes à la production de pommes dans tout l’Atlas, ainsi qu’à d’autres produits agricoles dans de nombreuses localités du Drâa-Tafilalet, du Haouz et d’autres régions du Royaume. Sans parler des conséquences des inondations et de la grêle sur une grande partie des oasis et des infrastructures déjà vénérables ».
Le député parlementaire haraki a souligné que cette situation désastreuse et récurrente revêt désormais un caractère structurel et n’est plus un simple phénomène saisonnier passager, dû au changement climatique, s’interrogeant sur la raison de l’absence des bienfaits du programme Génération Green et du Plan Maroc Vert dans ces zones marginalisées et dans ce vaste territoire oublié, ainsi que sur le droit légitime de ces zones à bénéficier des généreux programmes de soutien gouvernementaux profitant aux grands agriculteurs et aux grands éleveurs.
A cet égard, M. Ouzzine a souligné que le sort naturel est incontournable, notant cependant qu’il faudrait mettre un terme à la double approche gouvernementale en matière de développement territorial. Il a souligné que la transition d’une centralisation de la politique agricole avec ses résultats très limités vers des modèles de développement agricole régionaux tenant compte des spécificités territoriales et climatiques constitue désormais une option incontournable pour faire face à un Maroc progressant à des rythmes divers et la discrimination entre les régions et les territoires, conformément à une vision du développement territorial fondée sur l’équité territoriale.
Après avoir rappelé au ministre de tutelle que ses positions ne sont pas faites uniquement de critiques, M. Ouzzine a indiqué qu’il avait déjà mis en garde le gouvernement à plusieurs reprises et que le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants avait présenté une proposition de loi intégrée relative à la montagne et au développement des zones montagneuses, une proposition de loi relative à la protection et au développement des oasis, ainsi que d’autres initiatives législatives.
Dans ce contexte, M. Ouzzine a interpellé le ministre sur les solutions proposées par le gouvernement pour traiter la situation de ces territoires agricoles et agraires sinistrés à cause des orages, des inondations et de la grêle.
Le député parlementaire haraki a également interpellé le responsable gouvernemental au sujet des mesures prises pour indemniser les agriculteurs sinistrés et sur les raisons du retard accusé par le gouvernement dans l’activation du Fonds d’indemnisation des catastrophes naturelles, contrairement à sa diligence s’agissant de subventionner et de soutenir de nombreux établissements publics mal gérés et mal gouvernés, et de soutenir les rentes catégorielles et sectorielles en l’absence de vision et d’efficacité.
