Mme Lahmouche : « Il est temps de passer des promesses aux actions et des plans théoriques aux réalisations tangibles »
Zineb Abou-Abdellah
Le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a souligné que le monde rural doit être placé au premier rang des priorités du gouvernement, et non dans une zone marginale négligée dont les problèmes sont reportés vers l’avenir, notant que « la responsabilité requiert de nous de nous opposer fermement aux politiques qui marginalisent le monde rural et sa jeunesse ».
A cet égard, Mme Sakina Lahmouche, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a appelé à la mise en place de solutions d’urgence, d’un financement durable, d’une gouvernance efficace et d’institutions qui ouvrent leurs portes aux populations du monde rural et leur offrent des opportunités de réussite, affirmant : « il est temps de passer des promesses aux actions et des plans théoriques aux réalisations tangibles ».
Dans une intervention au nom du Groupe Haraki lors d’une réunion de la Commission de contrôle des finances publiques et de la gouvernance à la Chambre des Représentants, tenue mardi dernier et consacrée à la discussion de l’exposé du ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts sur le thème de « La formation professionnelle agricole », présenté à la lumière des observations contenues dans un rapport thématique réalisé par la Cour des Comptes, Mme Lahmouche a considéré que l’avenir du monde rural est l’avenir du Maroc.
La députée parlementaire harakie a ajouté qu’un Maroc prospère ne peut exister sans un monde rural fort, qui avance avec confiance vers le progrès, via notamment de la formation professionnelle agricole, qui constitue la voie reliant la jeunesse rurale à une vie décente et à une contribution efficace à l’essor de l’économie du Royaume ».
Mme Lahmouche a estimé que les zones rurales constituent le cœur battant du secteur agricole, mais elles souffrent encore de la carence du cadre stratégique et de la gouvernance, ce qui requiert le renforcement de la formation des ressources humaines, la coordination entre les intervenants et la mise en place de comités de pilotage et de suivi chargés du suivi de l’état d’avancement de la mise en œuvre des projets et de leur évaluation continue, soulignant que sans ces mécanismes, l’évaluation demeure faible et la mise en œuvre n’est pas globale et relevant que la bonne gouvernance requiert la mise en place de ces mécanismes, tout en les soumettant au principe de corrélation de la responsabilité à l’obligation de reddition des comptes.
La députée parlementaire harakie a également évoqué le bilan de mise en œuvre de la stratégie qui a été en deçà du niveau requis, ainsi que les contraintes qui pèsent sur la formation par apprentissage dispensée au profit des jeunes ruraux ; laquelle formation est censée constituer un pilier essentiel de l’intégration des jeunes ruraux dans le marché du travail.
A cet égard, Mme Lahmouche a appelé le gouvernement à accélérer le renouvellement de ces conventions et à élargir leur champ d’application de manière à inclure le plus grand nombre possible de jeunes ruraux.
Par ailleurs, la députée parlementaire harakie a également évoqué le déficit de ressources humaines, notamment la problématique des formateurs dans les établissements agricoles dont les départs à la retraite sont imminents sans qu’un plan de leur remplacement ne soit prévu, notant que ce déficit menace la continuité de la formation et affecte la qualité de l’encadrement.
Dans ce contexte, Mme Lahmouche a appelé à élaborer un plan d’urgence pour renforcer les ressources humaines dans les établissements de formation agricole, en particulier dans le monde rural, où le besoin se fait insistant en formateurs qualifiés et en cadres administratifs en nombre suffisant.
La députée parlementaire harakie a également évoqué les problèmes du système du baccalauréat agricole, dont la mise en œuvre est confrontée à de défis majeurs, sachant que le déficit de ressources humaines et de coordination entre les parties concernées a conduit à une baisse du nombre des stagiaires inscrits et ayant réussi dans cette filière.
Dans ce sens, Mme Lahmouche a appelé à l’amélioration de ce système et à la mobilisation des ressources humaines et logistiques nécessaires pour assurer son succès, afin que les jeunes ruraux puissent s’engager dans un parcours de formation qui leur ouvre des horizons plus larges.
La députée parlementaire harakie a mis l’accent également sur la nécessité de réformer l’approche pédagogique, qui est la clé pour parvenir à une formation efficace et adaptée au marché du travail, notant toutefois que l’absence de textes juridiques réglementant cette approche entrave sa mise en œuvre selon la manière requise, ce qui requiert du gouvernement d’accélérer la réforme pédagogique et de mettre en place les cadres juridiques nécessaires pour garantir le déploiement de cette approche.