Interaction positive avec les revendications des jeunes et condamnation du recours de certaines catégories à la violence et au vandalisme
Le Bureau politique du parti du Mouvement Populaire a tenu, le jeudi 02 octobre 2025, une réunion d’urgence, présidée par M. Mohammed Ouzzine, Secrétaire général du parti.
Cette réunion a été consacrée à l’examen de l’évolution des derniers développements, marqués par le mouvement social des jeunes qu’ont connu plusieurs provinces du Royaume pour revendiquer des réformes sur les plans social et des droits de l’Homme.
Au terme d’un débat approfondi et exhaustif, la réunion s’est conclue en soulignant ce qui suit :
Premièrement
: Le parti du Mouvement Populaire souligne son interaction positive avec le mouvement de jeunesse avec son caractère pacifique et ses revendications légitimes sur les plans social et des droits de l’Homme. Il condamne, en revanche, le recours de certaines catégories à des actes de vandalisme, de chaos et de destruction de biens publics et privés, ce qui constitue une atteinte irresponsable au caractère pacifique et civilisé à l’expression protestataire d’une large base de la jeunesse marocaine.
Dans ce cadre, et partant de son référentiel, en tant que bastion patriotique sincère qui a milité, depuis sa fondation à l’aube de l’indépendance et continue de le faire, pour la consolidation du Maroc des institutions et des libertés publiques, le parti du Mouvement Populaire met l’accent sur la nécessité de corréler les droits aux devoirs et de réaliser une complémentarité créative entre l’approche sécuritaire légitime et l’approche fondée sur les droits humains. Il souligne également que l’apaisement de ces tensions requiert des solutions pratiques et des mesures concrètes de la part du gouvernement, plutôt que des atermoiements et des tergiversations qui ne font que prolonger la crise et aggraver ses répercussions.
Deuxièmement :
Le parti du Mouvement Populaire considère le gouvernement, avec les trois partis qui le composent, est politiquement responsable de ces tensions sociales, à cause de ses promesses électorales irréalisables, de ses choix politiques inefficients, de sa gouvernance sectorielle dépourvue d’esprit d’initiative et d’équité sociale et territoriale, de sa stérilité communicationnelle chronique depuis sa formation et de son confort dans l’illusion d’une majorité arithmétique qui a consacré chez elle un entêtement politicien qui l’a fait tomber dans le piège de l’hégémonie politique aux niveaux central, régional, provincial et local et lui a également permis de consacrer la faiblesse de la médiation institutionnelle, de marginaliser le rôle de l’opposition institutionnelle constructive, de geler les rôles naturels des médiateurs syndicaux, associatifs et médiatiques et de créer, par ses décisions non étudiées et dénuées de toute vision politique, un environnement propice à la progression des constructions politiques anarchiques et à l’expansion des expressions protestataires non structurées !
Troisièmement
: Sur cette base, le parti du Mouvement populaire, en tant que composante clé de la l’opposition patriotique sincère, qui ne se limite pas au diagnostic mais propose une alternative, souligne que l’apaisement de ces tensions sociales et territoriales croissantes requiert :
- Une évaluation structurelle des politiques gouvernementales adoptées sur les plans territorial et sectoriel, notamment dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de l’emploi et de l’habitat, selon une nouvelle gouvernance qui place au cœur de ses priorités la protection du pouvoir d’achat des ménages, à travers l’exploitations des marges juridiques disponibles plafonner les prix et allouer des dotations pour le soutien des familles marocaines touchées par l’inflation et la flambée des prix des denrées alimentaires, des services et des carburants et ce, à l’instar du soutien généreux que le gouvernement a accordé à de nombreux établissements publics mal gouvernées et à certains secteurs et catégories, notamment dans le tourisme, les transports et l’agriculture, sans réalisation d’études d’impact ni corrélation de la responsabilité à la reddition des comptes.
- Une nouvelle gouvernance qui fait retrouver à la réforme du système d’éducation et de formation sa boussole stratégique par rapport à laquelle ont dévié les décisions gouvernementales improvisées et fait reconquérir au système de santé son véritable caractère public, avec équité et justice sociale et territoriale et avec une nouvelle vision qui reconsidère les mécanismes et les règles de mise en œuvre du chantier de la protection sociale en tant que chantier Royal stratégique.
- Une nouvelle gouvernance gouvernementale qui propose de variables alternatives en matière d’emploi durable, à travers des programmes régionaux d’emploi en remplacement de programmes temporaires s’apparentant à des mesures d’aide sociale indirecte, telles que « Forsa » et « Awrach » ou l’annonce d’un plan d’emploi à coût de milliards de dirhams dans les derniers souffles du mandat prévisible du gouvernement à des fins électoralistes et pour éviter d’assumer la responsabilité politique s’agissant de l’atteinte par le chômage de niveaux sans précédent dans l’histoire des gouvernements successifs.
- Dans le même contexte, le gouvernement, avec les trois partis qui le composent, est interpellé par rapport au sort des financements innovants liés aux institutions des secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur, ainsi que sur leurs objectifs et leur efficacité. Le gouvernement est également tenu de révéler les recettes générées à travers ces financements, le fondement juridique des contrats qui les régissant et les parties bénéficiaires de la cession et de la location de leurs actifs.
- Une nouvelle gouvernance gouvernementale qui jette les bases de plans régionaux efficaces pour le développement des zones rurales et montagneuses, conformément à une politique publique intégrée qui intègre des dizaines de fonds et de comptes spéciaux destinés à cet espace stratégique, marginalisé et négligé dans l’agenda du gouvernement et ses politiques concentrées dans des régions limitées.
- Une gouvernance gouvernementale qui a l’audace politique d’assécher les sources de corruption sous toutes ses formes et qui défend les principes de méritocratie et d’équité en matière de nomination aux postes de responsabilité administrative, au lieu de persister dans « le partisanisme » de l’administration et des établissements publics au service d’agendas partisans étriqués et ce, conformément à une réforme audacieuse et impactante de l’administration publique, placée constitutionnellement sous la supervision du Chef du gouvernement.
Quatrièmement :
Sur la base de ce qui précède, le parti du Mouvement Populaire, tout en renouvelant son appel à apaiser les tensions et à œuvrer à la transformation de ce mouvement de jeunesse, à l’instar d’autres expressions protestataires catégorielles, sectorielles et territoriales, en un mouvement institutionnel qui restaure l’influence des médiateurs constitutionnels, note de ce qui suit :
- Appel de l’ensemble des groupes et groupements parlementaires, de la majorité comme de l’opposition, à interagir avec notre requête visant la formation d’une commission d’enquête sur les répercussions et les motivations de ce mouvement de jeunesse, devant être chargée également de diagnostiquer la situation des systèmes de santé et d’éducation, ainsi que celles des domaines de l’emploi et de l’habitat. Cette initiative devrait être considérée comme un signal institutionnel qualitatif par rapport à la corrélation de la responsabilité à la reddition des comptes et à l’évaluation et la correction des politiques publiques dans des domaines sociaux sensibles et influents.
- Ouverture des canaux des médias publics, sous toutes leurs formes, afin d’institutionnaliser le dialogue et présenter la vision de toutes les expressions sociétales, au cœur desquelles la jeunesse a sa place.
- Appel à un débat national sur l’état des lieux et les perspectives du système de santé dans notre pays.
- Appel au gouvernement à apporter des réponses budgétaires concrètes, dans sa dernière loi de finances 2026, aux revendications sociales et territoriales soulevées.
- Œuvrer à l’accélération de la création du Conseil supérieur de la jeunesse et de l’action associative, en tant qu’institution constitutionnelle dédiée à la prise en compte des voix des différentes expressions de jeunesse, associatives et territoriales ayant une profondeur sociétale, après près de dix ans de suspens.
- Appel au Chef du gouvernement à se présenter devant le Parlement lors d’une séance conjointe des deux chambres afin de présenter des clarifications sur la politique sociale du gouvernement.
- Appeler aux Secrétaires généraux des partis de l’opposition à tenir une réunion conjointe visant à apporter des réponses collectives aux tensions sociales et à activer les mécanismes constitutionnels disponibles et appropriés.
Cinquièmement :
Le parti du Mouvement Populaire appelle l’ensemble de ses structures régionales, provinciales et locales, organisations parallèles, instances et alliances professionnelles à poursuivre et à renforcer leurs efforts sur le plan de l’ouverture de canaux de communication et de dialogue avec les différentes expressions protestataires de jeunesse et territoriales, à la lumière de la philosophie de l’Alternative harakie, qui considère que la paix sociale et la réforme sous l’égide des institutions constitue une monnaie forte qui a distingué et continue de distinguer une grande nation de l’envergure du Maroc, dont nous sommes fiers de faire partie.