Dans un communiqué de son Bureau politique :

Le Mouvement Populaire se félicite de nouveau des acquis diplomatiques successifs du Royaume en matière de consolidation de son intégrité territoriale et adresse de vives critiques au bilan de l’action du « gouvernement d’Akhannouch »
Le Bureau politique du parti du Mouvement Populaire a tenu sa réunion ordinaire, présidée par M. Mohand Laenser, Secrétaire général du parti, le vendredi 16 septembre 2022.
Cette réunion a été consacrée à l’examen des principaux dossiers et questions marquant l’actualité sur les plans national et institutionnel au titre de la nouvelle rentrée politique. Dans ce sens, cette réunion a été l’occasion de présenter plusieurs exposés qui ont abordé les derniers développements du dossier de l’intégrité territoriale, la situation économique et sociale dans notre pays, les contraintes et enjeux de l’actuelle rentrée scolaire et universitaire, ainsi que les dossiers soumis au Parlement dans sa deuxième année législative et les défis liés à l’équité territoriale et sociale.
A l’issue d’un débat approfondi et exhaustif, la réunion a été clôturée en soulignant ce qui suit :
Premièrement : Le parti se félicite de nouveau des acquis diplomatiques successifs de notre pays en matière de consolidation de notre intégrité territoriale grâce à la Sage Vision diplomatique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et appelle le gouvernement et le Parlement à mettre en place un dispositif d’action conjointe pour renforcer les performances de la diplomatie parallèle
Dans ce cadre, le parti du Mouvement Populaire réitère son interaction positive et continue avec toutes les décisions prises par notre pays pour défendre la marocanité consacrée du Sahara, qui ne pourrait faire l’objet d’aucun compromis ni être tributaire d’un calcul géostratégique qui ne tient pas compte des intérêts suprêmes et souverains de notre pays, fort de son front intérieur compact et cohérent derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.
Dans ce contexte, et tout en renouvelant son appel aux partenaires traditionnels de notre pays pour qu’ils sortent du cercle de l’ambiguïté et des positions mitigées, le Mouvement Populaire salue les positions historiques et claires de nombreux pays frères et amis, qui ont soutenu la justice du dossier de notre intégrité territoriale, ce qui consacre l’effondrement continu de la thèse de la sécession dans plusieurs forums régionaux, continentaux et internationaux, se félicitant, dans le même contexte, de la récente position historique de l’Etat du Kenya qui vient renforcer la position historique et stratégique du Royaume du Maroc au sein du continent africain.
Afin de consacrer cette orientation diplomatique stratégique de notre pays, le parti du Mouvement Populaire renouvelle son appel au gouvernement et au Parlement en vue de l’élaboration d’une stratégie diplomatique intégrée qui renforcerait l’efficience et l’efficacité de la diplomatie parallèle avec ses dimensions parlementaire, partisane et civile et ce, afin de faire face au mouvement séparatiste dans plusieurs forums et domaines.
Deuxièmement : Le parti considère que l’action gouvernementale, un an après le scrutin du 08 septembre 2021, n’a pas concrétisé le seuil minimum de ses slogans électoraux et de ses engagements gouvernementaux
Dans ce domaine, et en abordant le bilan d’un an du travail gouvernemental après les échéances électorales du 08 septembre 2021, qui ont garanti toutes les chances de succès à un gouvernement ramassé et hégémonique dans la gestion de toutes les régions et de la plupart des provinces et communes, le parti du Mouvement Populaire note avec un grand regret, en toute objectivité et réalisme, loin du discours des positions passagères et selon la perspective d’une opposition nationale et institutionnelle sincère, un déficit structurel et fonctionnel dans l’action du gouvernement et sa stérilité chronique à proposer des alternatives capables de gérer économiquement et socialement les crises existantes, voire d’honorer ses slogans électoraux généreux et ses engagements gouvernementaux déclarés. En effet, l’incapacité du gouvernement est manifeste s’agissant du traitement de la problématique des hydrocarbures et de la gestion de ses prix malgré leur baisse sur le marché mondial, face en revanche à son rejet politicien de toutes les alternatives et propositions de l’opposition et des messages de la société dans ses différentes composantes.
Le gouvernement est également incapable de protéger et de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens face aux répercussions de la hausse des prix, de l’épidémie et de la sécheresse. Il est incapable d’user du remède du réalisme pour traiter le mal de son entêtement politicien et de son arrogance électoraliste, inutile au moment où les Marocains aspirent à la traduction de ce poids électoraliste en des décisions politiques et de développement productives. Le parti note aussi, dans le même cadre et comme en témoignent les rapports des institutions nationales et internationales compétentes, une régression sans précédent des différents indicateurs sectoriels et macroéconomiques, ayant trait notamment au développement humain et au niveau de vie des familles, la hausse du taux de vulnérabilité sociale et des taux de pauvreté et la détérioration des conditions de la classe moyenne, face en revanche à un optimisme injustifié et peu convaincant du gouvernement quant à des réalisations sociales intangibles sur le terrain.
Dans ce contexte, et tout en réaffirmant son engagement dans le chantier Royal stratégique relatif à la généralisation de la protection sociale et au déploiement des piliers de l’Etat social, dont les fondements ont été instaurés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, depuis Son accession au trône de ses glorieux ancêtres, le parti du Mouvement Populaire attire l’attention du gouvernement sur la nécessité de revoir sa méthodologie de travail dans ce domaine, car il ne suffit pas d’édicter des décrets pour changer la société en l’absence de mécanismes d’action sur le terrain, d’une compétence dans le domaine de la communication et d’une formation politique capable de gérer et non pas d’avancer des justificatifs non-convaincants ; des atouts dont est dépourvu le gouvernement comme cela a été avéré. Le parti appelle également le gouvernement à sortir du cycle de l’attentisme, de la procrastination et de la dissimulation derrière les crises extérieures, en l’absence de la proposition d’alternatives pour limiter leurs effets économiques et sociaux qui s’amplifient. Le parti appelle aussi le gouvernement à révéler ses réalisations dans le domaine de la constitution d’un stock stratégique de matières énergétiques, alimentaires et sanitaires, un an après les Hautes Orientations Royales à l’occasion de l’ouverture de la première année législative. Le parti note également, dans ce cadre, les limites du dialogue social, aussi bien s’agissant de sa composition, de ses champs et de ses résultats, appelant à transiter vers un véritable dialogue sociétal qui assimile toutes les composantes et les dynamiques sociales.
Dans le même sens, le parti note les atermoiements continus du gouvernement dans le domaine des réformes politiques et relatives aux droits de l’Homme, au premier rang desquelles l’application des Hautes Orientations Royales relatives à la consécration juridique de l’intégration des Marocains du monde dans les domaines institutionnel et économique et dans les domaines liés à la gestion des affaires publiques et à la gouvernance administrative. Le parti appelle également le gouvernement à pallier le déficit structurel avéré s’agissant de sa gestion du dossier de l’intégration positive de la langue amazighe dans les divers aspects de la vie publique, conformément aux dispositions de la Constitution et des lois pertinentes, au lieu de faire la promotion de réalisations irréalistes dans un dossier lié à l’identité nationale se distinguant par son unité plurielle, précisant que le gouvernement n’a pas été en mesure de proposer une politique publique linguistique et culturelle capable d’intégrer la langue amazighe dans les programmes de développement.
Troisièmement : Le parti note, avec un grand regret, les circonstances de la rentrée scolaire et universitaire, caractérisée par la confusion, la surpopulation, les tensions sociales et les régressions dans le processus de réforme du système d’éducation et de formation
Dans ce cadre, et après une évaluation objective d’une année de la gestion par le gouvernement du dossier du système éducatif, le parti du Mouvement Populaire a relevé un net déficit, sur les plans aussi bien de la vision et de l’approche que sur le plan de la gestion ; lesquelles conclusions sont traduites par l’actuelle rentrée scolaire et universitaire caractérisée par la confusion, l’incapacité à assurer des sièges scolaires à des milliers d’élèves dans les villages et les villes, le retour du spectre de la surpopulation et de la déperdition scolaire et l’expansion du phénomène des classes mixtes, ainsi que l’incapacité du gouvernement à réguler les prix des manuels et des fournitures scolaires, malgré ses promesses annoncées et sa persistance à tergiverser et à repousser les légitimes revendications du corps enseignant, au premier rang desquelles l’adoption d’un statut unifié et sa rétraction confirmée sur la mise en œuvre des promesses électorales de ses partis relatives à l’intégration des enseignants cadres des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF) dans la fonction publique en les dotant de postes budgétaires centralisés, après sa rétraction sur l’acquis de la fonction publique régionale, l’exécution de ses décisions irréfléchies d’abaisser l’âge d’accès à la profession d’enseignant et sa déformation aléatoire des réformes réalisées dans ce domaine. Il en est de même des déboires et des ambiguïtés qu’enregistre le système de l’enseignement supérieur sur les plans de la vision et de la gestion et des tenions qui menacent le bon déroulement de l’année universitaire en raison de l’absence d’une volonté gouvernementale d’honorer ses engagements à l’égard des enseignants universitaires, au premier rang desquelles l’adoption d’un statut, sans parler de la négation par le gouvernement de ses promesses annoncées à des milliers d’étudiants marocains contraints de rentrer d’Ukraine.
Sur cette base et fidèle à un esprit d’initiative et à la ferme conviction du Mouvement Populaire d’écarter le système d’éducation et de formation des calculs politiciens étriqués et de le placer au-dessus des mandats gouvernementaux transitoires, le parti appelle le gouvernement une fois de plus à rétablir la boussole de la véritable réforme dont la loi-cadre relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique constitue le fondement naturel et de mettre un terme à la rupture illusoire et à l’aventure de la réforme de la réforme en engageant de nouvelles consultations et débats injustifiés, en l’existence d’une vision stratégique et d’un nouveau modèle de développement en attente de déploiement.
Quatrièmement : Le parti appelle le gouvernement à révéler les mesures qu’il compte prendre pour sauver la prochaine saison agricole à la lumière de la crise hydrique et des répercussions de la sécheresse, ainsi que sa vision en matière de déploiement de la deuxième génération de la régionalisation avancée et de développement des zones rurales et montagneuses
Dans ce contexte, et tout en s’appuyant sur son référentiel intellectuel et politique qu’il a adopté depuis l’avènement de l’indépendance et sa volonté soutenue, tant en termes d’action que de vision, de rendre justice aux zones rurales et montagneuses et de déployer la régionalisation avancée en tant qu’option stratégique, le parti du Mouvement Populaire note avec regret que la première année du mandat de l’actuel gouvernement, dont les partis assument la gestion des affaires régionales, n’a pas donné lieu à des résultats tangibles en matière de traduction de l’esprit de la régionalisation avancée comparativement avec ce qui a été réalisé durant le mandat fondateur. En effet, la charte de la déconcentration administrative fait encore du surplace et l’exercice véritable par les conseils des collectivités territoriales de leurs compétences propres est toujours tributaire de la centralisation de la décision entre les mains de l’acteur gouvernemental au niveau central. Pire, et au lieu d’actualiser et d’activer les programmes de développement régionaux et locaux, nous relevons la ruée des gestionnaires des affaires régionales et locales sur la production de nouveaux programmes, dans une perte injustifiée du précieux temps politique et de développement. Le parti note également l’ignorance de la situation et de l’avenir des zones rurales et montagneuses dans les programmes et initiatives limités du gouvernement.
Face à cette situation, le parti du Mouvement Populaire appelle le gouvernement à accélérer la concrétisation de cette option constitutionnelle stratégique dans ses politiques publiques adoptées et dans les programmes et orientations de la prochaine loi de finances, et à impulser une nouvelle dynamique qui place la gestion des affaires régionales au centre de ses plans et des politiques publiques adoptées.
En lien avec ce qui précède, et tout en saluant les efforts déployés par l’administration territoriale, aux niveaux central, régional et local, pour trouver des solutions d’urgence à la crise hydrique, le parti appelle le gouvernement à révéler sa vision et les mesures relatives à la prochaine saison agricole à la lumière de ce dont souffre le secteur, en termes de répercussions de la sécheresse, de la crise hydrique et de la hausse des prix des semences, de la vulnérabilité de la gouvernance sectorielle en matière d’assurance agricole et de gestion de l’endettement et des conséquences de l’échec des plans sectoriels à sécuriser un stock stratégique des denrées alimentaires, en échange de l’épuisement de ces plans sectorielles des richesses hydriques et d’énormes enveloppes financières sans présenter un véritable projet qui jette les bases d’une alternative et ouvre un horizon qui assure la sécurité hydrique et rende justice à l’agriculteur, à l’éleveur et aux populations des zones rurales et montagneuses.
Cinquièmement : Le parti renouvelle son appel à la tenue d’une session extraordinaire du Parlement et à ce que le gouvernement rehausse la cadence à la production législative et interagisse positivement avec les initiatives de l’opposition
Dans ce contexte, et tout en se félicitant de la performance distinguée des deux groupes harakis au Parlement et de leur contribution qualitative et quantitative sur les plans législatif, du contrôle du travail gouvernemental, de l’évaluation des politiques publiques et de la diplomatie parlementaire, le parti renouvelle son appel à la prise des dispositions juridiques nécessaires pour la tenue d’une session extraordinaire du Parlement afin d’examiner et d’adopter les lois revêtant un caractère prioritaire, y compris la nouvelle charte d’investissement et le projet de loi-cadre relatif au système de santé lié au dossier de la généralisation de la protection sociale, et présenter la vision du gouvernement en matière d’intégration des Marocains du monde sur les plans économique et institutionnel et ce, afin de consacrer la session d’octobre prochain à l’examen du projet de loi de finances de l’année prochaine et à l’ouverture du chantier de la réforme du code la famille.
En relation avec ce qui précède et eu égard à la médiocrité du bilan gouvernemental sur le plan législatif au cours de la première année de l’actuelle législature et de sa faible présence sur le plan des séances consacrées au contrôle du travail gouvernemental, le parti appelle de nouveau le gouvernement à revoir son action et son démarche d’interaction avec le pouvoir législatif, à veiller au respect des relations cordiales entre les pouvoirs législatif et exécutif conformément aux dispositions de la Constitution et à faire preuve d’une volonté sincère d’interagir positivement avec les initiatives qualitatives que l’opposition n’a cessé de proposer sur le plans législatif et de contrôle du travail gouvernemental et ce, plus d’une fois et à diverses occasions au service du Maroc des institutions.