Amzazi : L’adoption du système « Bachelor » dans l’enseignement universitaire est intervenu après un diagnostic « sans concessions » du précédent système
Saliha Boujraf
Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a souligné, samedi dernier à Casablanca, que l’adoptio du système « Bachelor » dans l’enseignement universitaire est intervenue après une réflexion collective et un diagnostic national « sans concessions » de l’actuel système universitaire en vigueur LMD (Licence-Master-Doctorat) sur les plans du rendement et de l’efficience.
Dans une allocution lors d’une conférence organisée sous le thème « Soft Skills : un levier d’innovation et de renforcement de l’employabilité des lauréats des universités » à la Faculté des sciences d’Aïn Chock, M. Amzazi a affirmé qu’une grande part de la réflexion autour de la nouvelle réforme, qui entrera en vigueur à partir de la prochaine rentrée universitaire, découle du principal constat relatif au grand fossé séparant les spécialités des lauréats des universités et les besoins du marché du travail qui devient de plus en plus compétitif.
Le ministre a souligné, à cet égard, l’importance, les enjeux et la place des soft-skills dans le nouveau système du « Bachelor », d’autant plus que « dans ce monde volatile, dont nous ne connaissons pas encore la majorité des métiers, la vitesse d’obsolescence des compétences atteindra son apogée et l’hyper-mobilité professionnelle sera la norme ».
Dans ce contexte, M. Amzazi a fait remarquer qu’« il n’est plus question de parler de quotient intellectuel (QI) ou de quotient émotionnel (QE), car les compétences en soft-skills regroupent à la fois des qualités comportementales et émotionnelles, telles que la confiance en soi, mais aussi des aptitudes cognitives, telles que la capacité à appréhender un problème complexe ».
Le ministre a relevé, par ailleurs, que « si l’obsolescence des compétences techniques est une réalité, nos facultés humaines, émotionnelles et cognitives demeurent, quant à elles, illimitées. C’est notre énergie renouvelable ».
Amzazi a assuré, dans ce sens, que « les jeunes continueront à avoir besoin d’accéder à un socle commun de connaissances académiques qui restent nécessaires et indispensables, mais ils devront surtout, de l’école jusqu’à l’université, développer leur savoir être, à travers cet ensemble de compétences, qui constitueront pour les jeunes lauréats un avantage certain au moment du recrutement ».
Le ministre a poursuivi que « l’architecture pédagogique accorde une priorité particulière à ces compétences, en leur consacrant 8 modules entiers, à raison de deux modules obligatoires par an, qui se dérouleront en mode présentiel, à travers l’adoption d’approches spécifiques, telles que l’organisation d’ateliers, l’examen d’études de cas, les jeux de rôles, les mises en situations et les activités artistiques, sportives, culturelles, associatives ou encore de volontariat.