Amzazi appelle les chercheurs à s’investir davantage dans les spécialités qui s’intéressent à l’espace carcéral
Saliha Boujraf:
Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a appelé, mercredi à Rabat, à mener des études sociologiques portant sur l’expérience vécue des détenus dans les établissements pénitentiaires plutôt que des études sociologiques qui s’intéressent aux prisons.
Intervenant lors d’une réunion consacrée au lancement des travaux préparatifs de la conférence de consensus qui sera organisée en octobre prochain par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) sous le thème « La réinsertion des détenus dans les établissements pénitentiaires », M.Amzazi a souligné la nécessité d’analyser l’espace carcéral dans tous ses niveaux depuis la détention, pendant l’expérience carcérale vécue et durant la période de réinsertion.
S’exprimant lors de cette première conférence organisée sous le thème « La recherche scientifique au service de la réinsertion des personnes détenues », le ministre a ajouté que la recherche scientifique précise et documentée est le seul moyen de poursuivre l’amélioration des mécanismes et politiques concernant le système pénitentiaire au Royaume, appelant les chercheurs à s’investir davantage dans les spécialités qui s’intéressent à l’espace carcéral afin de fournir aux établissements pénitentiaires des informations constructives et précieuses.
Par ailleurs, M.Amzazi a indiqué que l’université, en tant que levier de développement, devrait contribuer à l’élaboration de politiques publiques capables de répondre aux grands défis sociétaux, précisant que le rôle essentiel de l’université marocaine consiste notamment à révéler et à diagnostiquer les phénomènes complexes, puis à les analyser dans l’objectif d’orienter ses multiples partenaires publics dans leurs réflexions et dans leurs actions.
Le ministre s’est félicité, à cet égard, de l’évolution remarquable du nombre de détenus inscrits dans différents niveaux de l’enseignement, qui est passé de 1.423 détenus en 2009 à 4.544 détenus en 2019.
Amzazi a noté, en plus, que le nombre des détenus inscrits dans les différents centres de formation professionnelle, qui constitue une voie crucialement importante pour faciliter leur réinsertion, est passé de 4.077 en 2009 à 8.840 en 2019 et ce, à la lumière de la mise en place de 65 centres de formation professionnelle dans les établissements pénitentiaires.
Le ministre a également mis l’accent sur l’évolution substantielle de la qualité des modes d’enseignement et d’encadrement en matière de formation professionnelle au sein des établissements pénitentiaires, relevant que le taux de réussite dans les examens du baccalauréat en 2019 chez les candidats détenus a atteint 47%, soit une hausse de 10% par rapport à 2018.
D’autre part, M. Amzazi a indiqué que 842 détenues et détenus dans les établissements pénitentiaires s’étaient inscrits dans les universités marocaines au titre de l’année universitaire 2018-2019.