Saliha Boujraf-photographe Drissi
Une fois de plus, M. Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire, adresse des messages très critiques à l’encontre du gouvernement Akhannouch, soulignant les souffrances endurées par les petits agriculteurs et éleveurs en l’absence d’une vision proactive du gouvernement et du fait qu’il s’est contenté de jouer le rôle du pompier.
S’exprimant lors du Congrès fondateur de l’Organisation populaire des agriculteurs harakis, organisé le samedi 21 juin 2025 dans la commune de Dar El Aslouji relevant de la Province de Sidi Kacem, sous le thème « L’agriculteur et l’alternative possible pour sécuriser le secteur agricole », en présence de M. Mohand Laenser, Président du parti du Mouvement Populaire, M. Ouzzine a affirmé « l’agriculteur devait être heureux en ce moment, mais les politiques gouvernementales, qui ont eu un impact plus important sur lui que la sécheresse, en raison de la faiblesse de l’accompagnement et du soutien, l’ont contraint à vivre dans un cycle de recherche des moyens de subsistance loin de ses terres ».
M. Ouzzine a ajouté que « le gouvernement n’a pas soutenu les petits agriculteurs aussi bien en bour qu’en irrigué, au point que l’eau est désormais distribuée aux douars par camions-citernes, alors même que nous parlons de l’organisation de la Coupe du monde au Maroc.
M. Ouzzine a poursuivi en précisant « dans les zones rurales et montagneuses et dans les villages, nous approvisionnons les populations en eau potable grâce à des camions-citernes, alors que des milliers d’hectares sont irrigués grâce à des technologies modernes afin de produire des fruits destinés aux étrangers, pendant que les citoyens marocains attendent ».
M. Ouzzine a noté qu’il était déraisonnable que le gouvernement continue à privilégier les cultures fortement consommatrices d’eau, comme les pastèques, les fraises et autres, qui nous ont contraints à exporter nos ressources hydriques vers l’étranger.
Dans ce sens, M. Ouzzine a évoqué une nouvelle fois le « Plan Maroc Vert », qui, selon lui, « n’a plus aucune trace de verdure », en allusion au fait qu’il n’est plus viable après ces années où les Marocains ont vu leur alimentation tributaire des importations, attirant l’attention du gouvernement sur la nécessité de changer sa stratégie.
A cet égard, le Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire a rappelé que lorsque le Mouvement Populaire avait eu la responsabilité du portefeuille du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts de 2002 à 2007, en référence à la période où M. Mohand Laenser était ministre de l’Agriculture au sein du gouvernement de Driss Jettou, – avec le ton d’un responsable préoccupé par la situation des petits agriculteurs – « nous étions soucieux d’améliorer la situation des petits agriculteurs et éleveurs ».
M. Ouzzine a ajouté que « M. Laenser était natif du milieu rural et connaissait leurs souffrances », soulignant que durant cette période, plusieurs mesures ont été prises pour soutenir les petits agriculteurs afin qu’ils puissent bénéficier de la mécanisation et du « goutte à goutte », ce qui signifie que la réforme ciblait le petit agriculteur et œuvrait à parvenir au leadership alimentaire du Maroc.
Par ailleurs, M. Ouzzine a également rappelé que c’est le Mouvement Populaire qui avait conçu le « Plan Vert », mais pas sous sa forme actuelle, affirmant « certes, nous avions conçu le Plan Vert, mais nous n’avions pas su le promouvoir comme M. Akhannouch », ajoutant que « le ‘‘Plan vert’’ est notre plan, mais ils ont su comment le promouvoir. Ils ont élaboré une stratégie et ont procédé à son extension, mais à mi-chemin, ils ont commencé à engraisser les grands agriculteurs et à marginaliser les petits agriculteurs jusqu’à ce qu’ils ont commencé à abandonner leurs terres ».
S’exprimant au milieu d’une grande foule d’agriculteurs, de militants et de militantes harakis, ainsi que de parlementaires des provinces avoisinantes de Sidi Kacem, d’élus locaux, de jeunes, de syndicalistes et d’acteurs associatifs, qui scandaient à l’unisson « frère Ouzzine, ta main dans la mienne pour mettre en œuvre l’Alternative… l’Alternative Harakie », M. Ouzzine s’est de nouveau interrogé « où ont été dépensés plus de 15.000 milliards de centimes qui ont été alloués au Plan Maroc Vert en vue de construire la souveraineté alimentaire du Maroc ? ».
M. Ouzzine a affirmé, dans ce sens, « malheureusement, nous avons commencé à importer les ovins, les bovins, les caprins, les abats, les viandes rouges, l’huile, le lait en poudre (…) et d’autres produits, et lorsque nous parlons, ils nous accusent de faire des surenchères », s’interrogeant avec l’audience « pour l’amour de Dieu, s’agit-il de surenchères ou de réalités ? Nous voulons que les réformes aboutissent, car si le gouvernement réussit, le Maroc réussira et cela allégera le fardeau des citoyens ».
M. Ouzzine a conclu son intervention en affirmant « Dieu merci, nous avons une monarchie sage et un peuple patient », soulignant que la Sagesse Royale a sauvé le citoyen ordinaire du tourbillon de la recherche d’une tête de bétail pour effectuer le sacrifice à l’occasion de l’Aïd Al-Adha afin d’apporter de la joie à ses enfants après que le gouvernement se soit mis à chercher du bétail à importer. Fort heureusement, la sagesse de notre Roi, d’exhorter les citoyens à ne pas effectuer le rituel du sacrifice à l’occasion de l’Aïd Al-Adha cette année, a épargné une grande frange des Marocains de la flambée des prix des animaux destinés au sacrifice ; chose qu’ils ont dû subir au cours des deux dernières saisons, malgré les subventions accordés à des importateurs de bétail.