Zineb Abou-Abdellah
M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a adressé une question écrite au ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, dans laquelle il a soulevé la problématique de l’orge subventionnée et des mesures visant à la protéger des manipulations.
Dans sa question écrite, M. Sentissi a rappelé que de nombreux médias, tant écrits qu’audiovisuels, avaient relayé des informations faisant état de dysfonctionnements et de soupçons de manipulation dans l’opération de distribution de l’orge subventionnée.
A cet égard, M. Sentissi a affirmé que la distribution de l’orge subventionné, qui avait pour objectif de sauvegarder le cheptel et d’aider les petits agriculteurs, a été entachée, selon les témoignages des personnes concernées, de falsification et de manipulation des listes des bénéficiaires ciblés, en en faisant bénéficier des personnes qui ne répondaient pas aux critères d’éligibilité et ce, à travers la soumission de listes aux bureaux du Conseil agricole dans les différentes régions du Royaume et parfois à travers l’intégration des noms d’autres personnes à leur insu.
M. Sentissi a ajouté « ce qui est intéressant de relever que plusieurs de ces personnes ont reçu des notifications de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) leur demandant de payer leurs arriérés de cotisations de l’assurance maladie alors qu’elles n’étaient pas affiliées. Certaines d’entre elles ont également été privées du soutien social direct, car les informations fournies ont rehaussé leur indice social ».
M. Sentissi a noté que de telles actions risqueraient de détourner ce soutien de ses objectifs, de saper les efforts de l’Etat et de favoriser le bénéfice indu par certaines personnes des deniers publics.
Dans ce cadre, le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants s’est interrogé sur la véracité de ces manipulations et sur l’ouverture d’une enquête à ce sujet.
M. Sentissi a également interpellé le ministre de tutelle sur l’impact réel de ce soutien sur les petits agriculteurs et éleveurs, sur les modalités de contrôle adoptées d’autant plus que les sacs d’orge subventionnée ont un prix fixe et sont interdits à la vente, ainsi que sur les mesures qui seraient pris à l’avenir pour mettre un terme à de telles manipulations, le cas échéant.
