El Otmani souligné que le Maroc a plus que jamais besoin d’une véritable action politiqueSajid appelle à une renaissance législative.
Benabdallah estime que la modernisation dans certaines questions est devenue inéluctabl
Saliha Boujraf:
Ottoman appelle à une action politique crédible
Saâd Dine El Otmani, Secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et Chef du gouvernement, a appelé, samedi dernier à Salé, les partis politiques à mener une action commune afin de développer une action politique crédible à même de convaincra les Marocains, affirmant à cet égard « nous avons besoin d’une action politique réelle, intègre, crédible et qui convainc les citoyennes et les citoyens ».
Dans une intervention lors de l’ouverture des travaux de la 11ème session de l’Université Populaire, organisée par le parti du Mouvement Populaire au Palais des conférences de l’Oulja sous le thème « Droits et libertés, entre l’individu et la société », M. El Otmani a ajouté que le monde enregistre aujourd’hui de nombreuses transformations et des circonstances difficiles qui exigent de nous de faire preuve de davantage de citoyenneté et d’attachement affectifà notre cher pays ».
Le Secrétaire général du PJD, qui a salué les partis politiques agissant selon cette logique, a souligné sa dispositionà travailler et à coopérer avec les politiques qui sont soucieux de la situation de leur payset qui œuvrent pour l’intérêt de la patrie et des citoyens.
Sajid souligne que la question des libertés concerne tous les marocains
Pour sa part, M. Mohamed Sajid, Secrétaire général du parti de l’Union Constitutionnelle, a tenu à rappeler les liens historiques qui le lient avec le Mouvement Populaire et ses dirigeants, affirmant dans ce sens « nous avons partagé avec eux un long chemin de militantisme et de construction ».
En ce qui concerne le thème choisi par l’Université Populaire pour sa 11ème session, M. Sajid a souligné que la question des libertés individuelles concerne tous les Marocains et l’avenir de la société marocaine, ajoutant que les instances politiques devraient faire preuve de suffisamment d’audace pour aborderces questions.
A cet égard, M. Sajid a appelé les partis politiques à faire preuve d’assez d’audace pour soumettre la question des libertés individuellesau débat public, d’autant plus que le développement de la société marocaine devrait s’accompagner d’une renaissance législative.
Sajid a également appelé à dépasserle statu quodans laquelle se trouve certaines questions cruciales, notamment le débat sur lesdispositions du code pénal, qui est toujours en cours d’examen et qui n’a pas progressé depuis des années.
Benabdallah estime que soumettre ce thème au débatest une initiative audacieuse et louable
De son côté, M. Nabil Ben Abdallah, Secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a affirmé, en s’adressant aux dirigeants du Mouvement Populaire, que soumettre le thème « Droits et libertés, entre l’individu et la société »est une initiative audacieuse et louable, qui exige de nous d’engager un débat dépassionné, d’autant que le statu quo n’est plus possible compte tenu du mouvement de la société.
Benabdellah a souligné, dans ce sens, que la modernisation dans certaines questions est devenue inéluctablepour se conformer avec la constitution de 2011 qui est très avancée même par rapport aux constitutions des pays voisins, relevant toutefois qu’un certain nombre de lois fondamentales, notamment le code pénal, n’ont pas évolué depuis des décennies sur plusieurs niveaux.
Al Ramid affirme que les libertés individuelles sont garanties par la force de la loi
De son côté, M. Mustafa Al Ramid, ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, a jeté la lumière sur certaines dispositions du code pénal en relation avec les libertés individuelles, affirmant que notre pays avait engagé le chantier de la réforme du système judiciaire.
Al Ramid a souligné que Le Maroc est dans une période de transition en termes de droits de l’homme et de démocratie, tirée par les impuretés du passé, appelant à des efforts concertés pour les surmonter.
Al Ramid, qui a noté que les libertés individuelles sont garanties au Maroc par la force de la loi, ajoutant que le Maroc traverse une période transitoire en matière de démocratie et de droits de l’Homme, qui traîne derrière elle les dysfonctionnements du passé, appelant à des efforts concertés pour transcender ces dysfonctionnements.
Al Ramid a noté que le Maroc vit une transformation remarquable en matière de démocratie et des droits de l’Homme, indiquant que la liberté devient indésirable s’il provoque les gens,ce quirend légitimel’intervention des lois.
Al Ramids’est également arrêté sur le contenu du mémorandum du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), affirmant qu’il a pris connaissance de son contenu et qu’il ne le commentera pas, soulignant toutefois que certaines propositions d’amendements sont étrangères au projet de code pénalsoumis au Parlement, carce texte de loi ne fait pas référence aux questions des relations consensuelles et autres, et précisant que « le gouvernement n’est nullementtenu d’appliquer l’avis du CNDH ».
Le responsable gouvernemental a conclu en soulignant que ce qui est permis par la société est licite et que ce que la conscience sociale rejette est toujours interdit par la loi.
Faire preuve d’audacepour réviser les lois
Par ailleurs, Mme Amina Maâ El Aïnine, membre du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifiques et membre du Groupe de la Justice et duDéveloppement à la Chambre des représentants, M. Mohamed AbdelouahabRafiqui alias Abou Hafs, Président du Centre Al Mizanede la médiation, des études et des médias, et M. Ahmed Assid, auteur et chercheur dans la culture amazighe et activiste des droits de l’Homme, ont été unanimes à souligner la nécessité de faire preuve d’audace pour réviser les lois qui touchent les libertés individuelles et la vie privée des individus, indiquant que les libertés individuelles ne peuvent être réalisées dans une société qui n’a pas encore tranché son option démocratique.
Les trois conférenciers ont également évoqué le rôle de l’éducation, de l’enseignement et de la promotion de l’acceptation de la différence pour surmonter certains obstacles qui entravent la réalisation de ces libertés.
Divergence des points de vue entre les appelsà lever la main sur les libertés individuelles et ceux exigeant d’être intransigeant à leur égard
Il est à noter que les interventions des participants ont été divisées entre ceux qui ont appelé à la simplification du thème, estimant que la solution réside dans le fait que les autoritésdevraient lever la main sur le dossier des libertés individuelles et laisser la vie privée des gens à l’écart des considérations liées aux représailles politiques, alors qu’une autre catégorie estime que la dépénalisation des relations sexuelles hors mariage et de l’avortement porterait préjudice au système de valeurs, fragiliserait la cohésion de la société et engendrerait une tension profonde au sein de la société.
Il convient de noter que cette manifestation,organisée annuellement par l’Université Populaire et à laquelle ont pris part de nombreux dirigeants de partis politiques nationaux, des parlementaires, des universitaires, des chercheurs et des acteurs politiques et associatifs, constitue une plateforme de réflexion qui incarne l’ouverture du parti du Mouvement Populaire sur tous les courants et spectres de pensée, ce qui permet d’aborder toutes les questions et de soulever les problématiques loin des tabous.
Cette manifestation ambitionne également de renforcer le processus organisationnel et stratégique engagé par le parti du Mouvement Populaire, ouvert sur les préoccupations et les développements du paysage politique national.
Cette manifestation vise, à travers l’ouverture d’un débat sur le thème des libertés individuelles, à disséquer ce thème sous ses différentes dimensions, à examiner ses effets et à chercher un terrain d’entente entre les acteurs politiques, civils et des droits de l’Homme en vue de formuler un projet national visant à surmonter le problématique des droits et des libertés individuelles sans créer une scission dans la société marocaine.