Dr. Lahcen Haddad dans une déclaration à l’agence de presse italienne Le prochain défi que doit relever le Maroc est de favoriser l’émergence d’une classe politique compétente et intègre, capable de mettre en œuvre les dispositions de la nouvelle constitution
Dr. Lahcen Haddad, membre du Bureau Politique du Mouvement Populaire, a affirmé que le prochain défi que doit relever le Maroc est de favoriser l’émergence d’une classe politique compétente et intègre, capable de mettre en œuvre les dispositions de la nouvelle constitution.
Dans une déclaration à l’agence de presse italienne, le membre du Bureau Politique du Mouvement Populaire a précisé que des points d’interrogation demeurent soulevés au sujet de la capacité des partis politiques dont les responsabilités ont été décuplées, en particulier après l’élargissement des prérogatives du Parlement et du Gouvernement.
Dr. Haddad a ajouté que la nouvelle constitution que les Marocains ont votée le 1er juillet courant n’est pas une fin en soi, mais qu’elle est juste un chantier qui va nous permettre de passer à une nouvelle étape dans le processus de construction démocratique et ce, à travers le commencement de la mise en œuvre du calendrier des réformes politiques, économiques, sociales et culturelles, à même d’assurer l’émergence d’institutions élues et d’un gouvernement responsable, capable de traduire le contenu de la constitution sur le terrain, en vue de garantir la dignité du citoyen et de réaliser ses aspirations à davantage de progrès et de bénéfice de projets de développement, dans le cadre de l’égalité des chances, soulignant que la réussite du projet de la réforme constitutionnelle demeure tributaire de l’engagement à consacrer les pratiques démocratiques et la primauté de la loi.
Par ailleurs, le membre du Bureau Politique du Mouvement Populaire a affirmé que la question qui préoccupe tous les esprits désormais est de savoir si la classe politique actuelle est en mesure d’assumer ces responsabilités, d’autant plus que la démocratie requiert aujourd’hui la présence de nouvelles compétences et l’alternance au pouvoir. Ce qui exige de tout un chacun d’être à la hauteur des défis de l’étape, aussi bien à travers la préparation à cette étape ou l’adaptation à ses nouveautés, car après la fin du référendum, on doit initier l’étape des préparatifs aux prochaines échéances, qui sont prévues d’avoir lieu au cours des trois prochains mois.
Dr. Lahcen Haddad a indiqué que le nouveau parlement, dont les prérogatives ont été élargies en vertu de la nouvelle constitution, représentera par excellence une autorité législative et sera responsable devant le peuple marocain. Ce qui signifie d’insuffler un nouveau souffle dans la vie politique, en s’appuyant sur le principe de la reddition des comptes, sachant que de nombreuses voix en interne critiquaient l’absence de toute reddition des comptes de l’action politique tant au niveau des individus que des institutions.
Dr. Haddad a ajouté que cette étape requiert la présence d’une élite politique, capable de réunir les conditions nécessaires pour assurer la transition de la monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. Ce qui exige d’accorder suffisamment de temps à la société civile pour se prépare, d’autant plus que nous sommes appelés à être réalistes ; chose qui nécessiterait plusieurs années avant a pleine entrée en vigueur et mise en œuvre de la nouvelle constitution.
S’agissant de la préparation du Mouvement Populaire à cette étape historique critique, Dr. Lahcen Haddad a indiqué que le Mouvement Populaire est prêt à faire partie du prochain gouvernement, ajoutant que toutes les composantes de la société marocaine, y compris le Roi à la société civile, participent au processus des réformes initié au Maroc depuis plusieurs années.
Dr. Haddad a affirmé « nous sommes le seul pays qui a fait preuve d’une réactivité et d’une réelle volonté de concrétiser la démocratie réclamée par le « Printemps arabe », contrairement à la situation dans les autres pays arabes, dont les régimes ont tenté de contrarier la modernisation, évoquant à cet effet les manifestations et les marches pacifiques qu’ont enregistrées les artères du Royaume et qui ont témoigne de la vitalité de la démocratie au Royaume ».
Concernant sa position à l’égard du mouvement du 20 février, Dr. Haddad a affirmé qu’il soutenait le « 20 Février », mais qu’il a pris ses distances lorsque les extrémistes de la gauche et les islamistes ont commencé à instrumentaliser les protestations et détourner le mouvement initial, afin de parvenir à leur agenda politique.
Cependant, Dr. Haddad exclut le risque de survenue de soulèvements violents au Maroc, parce que les Marocains sont pacifiques et souhaitent le changement dans le cadre du régime actuel, d’autant plus que le Royaume a enregistré une croissance notable durant les dix dernières années, comme en témoignent la réduction du taux de chômage de 20% à 10% et le taux de croissance annuel de l’économie variant entre 4% et 5% durant la même période, contrairement aux autres pays arabes.