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Des concepts flous !

De nombreux termes sont désormais inhérents aux déclarations des élites politiques qu’elles n'hésitent pas à rétorquer à la presse audiovisuelle et écrite au point de les galvauder et ce, malgré le fait que le citoyen ordinaire ne réussit pas à déchiffrer cette « terminologie » atteinte de diarrhée.
La gouvernance, la mise en œuvre, le taux de croissance et ainsi de suite, sont autant de mots clés qu’utilisent la plupart des invités des talk-show pour entamer leurs interventions, consacrant ainsi, de manière consciente ou inconsciente, un discours élitiste par excellence, dont l’écho ne parvient pas aux esprits de la majorité de la population marocaine.
Le peuple n’a pas besoin de discours dont les auteurs s’évertuent à étaler leurs talents conceptuels. Tout au contraire, il a besoin d'un discours simple, direct et sans sophistication, grâce auquel il lui est facile de comprendre ce qui se passe autour de lui.
Le discours que tiennent certains au sujet de « la bonne gouvernance » (je ne sais pas d'où ils ont tiré l’adjectif « bonne » parce qu'il n'existe pas de mauvaise gouvernance chez ceux qui ont inventé le mot en occident) fait sentir à une personne « avertie » qu’elle s’adonne à « l'apprentissage de la coiffure sur la tête des orphelins ». De plus, l’évocation du taux de croissance est similaire à un cours relatif à la résolution des équations qui est dispensé à un élève détestant les mathématiques.
Le plus grand des sacrilèges réside dans le terme de « mise en œuvre », puisque la bataille entre les protagonistes a atteint son apogée autour de « la mise en œuvre » de la Constitution», comme  si cette dernière était un avion en vol plein dans l'espace !!
A cours de notre enfance et la turbulence enfantine et lorsque nous jouions  aux ballons dans les ruelles, nous étions soucieux de passer les ballons à ra-terre pour atteindre deux objectifs : marquer des buts et à ne pas casser les fenêtres des voisins. Notre élite politique a grand besoin aujourd’hui de jouer le discours « terre à terre » au lieu de voler dans le ciel du virtuel.

Mohamed Mechahouri
 

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