Dans le communiqué publié à l’issue de la rencontre régionale du Mouvement Populaire dans la Région Drâa-Tafilalat :La conception d’un nouveau modèle de développement qui consolide les acquis positifs et corrige les dysfonctionnements requiert sa fondation sur des modèles de développement régionaux qui prennent en considération les spécificités et les distinctions existant entre les régions

– Appel des départements concernés à élaborer des programmes pour mettre à profit la diversité culturelle distinctive de la région, à savoir notamment la culture et le patrimoine amazighs authentiques

 Saliha Boujraf:

Dans le cadre de l’activation de l’initiative de la présidence du Conseil national du parti du Mouvement Populaire consistant en l’organisation de rencontres régionales des membres du Conseil national, des élus, des cadres et des dignitaires du parti dans les régions, la ville d’Ouarzazate a abrité, le samedi 20 avril 2019, une rencontre régionale des membres du Conseil national et des acteurs du parti dans la Région Draâa-Tafilalat, organisée sous le thème « Quelle région voulons-nous ? » et encadrée par M. Mohand Laenser, Secrétaire général du parti, et M. Essaïd Ameskane, Président du Conseil national du parti, en présence de membres du Bureau politique, des ministres et des parlementaires du parti.

Cette rencontre a été marquée par l’allocution d’orientation du Secrétaire général du parti, qui a présenté la vision du parti par rapport à certaines questions qui ont ponctué récemment la vie politique de notre pays et à certains dossiers à caractère social et de développement, tout en abordant les enjeux de la structuration du parti et ses affaires organisationnelle saprès l’échéance du 13^ème Congrès national et les échéances qui ont suivi et qui ont consacré le choix démocratique au sein du parti. Le Secrétaire général a également appelé les membres du parti à se mobiliser pour gagner les prochaines élections et reconquérir la position que mérite le Mouvement Populaire.

Dans son allocution introductive, le Président du Conseil national a rappelé le contexte de la rencontre et ses objectifs consistant à faire de l’instance du Conseil national du parti un espace pour l’élaboration des orientations politiques et de développement du parti et de mettre à profit ses compétences intellectuelles en vue de l’élaboration de modèles de développement régionaux jetant les bases du modèle de développement national alternatif prôné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.

Ameskane a souligné la volonté du Conseil national du parti d’exercer toutes ses attributions au lieu de limiter son rôle dans les aspects organisationnels et délibératifs et ce, conformément aux dispositions des nouveaux statuts du parti.

De plus, M. Ameskane a présenté un diagnostic des indicateurs de développement dans la Région Drâa-Tafilalat, indiquant que ce diagnostic constitue un point de départ et une plateforme pour la formulation d’alternatives.

Après cette intervention, les représentants du parti au sein du Conseil de la Région et des collectivités territoriales relevant des cinq provinces se sont succédé pour présenter des exposés où ils ont tracé les contours du modèle de développement haraki de la Région Drâa-Tafilalat et des perspectives du développement escompté.

Après une discussion approfondie et exhaustive entre les participants à cette rencontre importante et qualitative, cette rencontre a conclu que :

Premièrement :tous les participants à cette importante rencontre ont salué les efforts considérables déployés par le comité d’organisation et l’ensemble des dirigeants harakis dans les provinces relevant de la Région Drâa-Tafilalet, qui ont veillé à réunir toutes les conditions pour assurer le succès de ce rendez-vous haraki sur le plan qualitatif et quantitatif, considérant que cela  n’est pas étranger pour une région qui a toujours été une référence et un fief principal du Mouvement Populaire depuis sa fondation et a toujours été présente par ses martyrs, cadres et militants dans toutes les batailles menées par le parti depuis 60 ans, et constituent même aujourd’hui, voire constitue aujourd’hui et demain une forteresse résistante pour reconquérir les gloires du Mouvement Populaire et son avenir honorable et digne.

Deuxièmement : les participants ont souligné que l’élaboration d’un nouveau modèle de développement consolidant les acquis positifs et corrigeant les dysfonctionnementsrequiertsafondation sur des modèles de développement régionauxprenant en considération les spécificités et les distinctions existant entre les régions, en tenant compte des disparitésterritoriales et sociales accumulées au fil des décennies en raison de la centralisation des orientations de développement et des choix économiques. Ils ont considéré que le choix de la régionalisation avancée est la meilleure réponse pour assurer l’équilibre territorial, social et régional escompté, appelant à la nécessité d’évaluer cette expérience trois ans après son activation afin de la corriger en tant qu’option stratégique jetant les bases du Maroc ces régions dans le cadre de l’unité de la patrie et du territoire.

Troisièmement : tout en évoquant la régression des indicateurs sociaux et de développement et de le déficit enregistré sur le plan des infrastructures et des moteurs du développement économique, social et culturel de la Région Drâa-Tafilalat, les participants ont appelé à la nécessité de mettre en œuvre une approche spécifique basée sur la discrimination territoriale positive au profit de cette jeune régions en termes des projets et des chantiers majeurs de développement et en termes de critères de répartition des budgets et des investissements publics afin de rehausserles indicateurs économiques et sociaux de cette région et de mettre à profit sesatouts naturels, ladiversité de ses richesses et son capital humain et immatériel.

Quatrièmement :faisant suite à ce qui précède, les militants et militantes harakisde la Région Drâa-Tafilalataspirent à l’accélération du lancement des initiatives de développement qualitatives suivantes :

• Construction d’une université multidisciplinaire couvrant les spécialitésdistinguant cette région, tels le développement des ressources minières, les énergies renouvelables etle tourisme, en plus des spécialitésclassiques liées aux sciences appliquées et aux sciences humaines, ainsi que la généralisation des bourses à l’ensemble des étudiants éligibles dans la région.
• Création d’un hôpital universitaire dans la région et la mise à niveau de la carte sanitaire dans les provinces de la région, aussi bien en termes d’infrastructures hospitalières qu’en termes d’équipements médicaux et de ressources humaines.
• Renforcement des efforts déployés dans le domaine des routes, en particulier dans les zones rurales et montagneuses, la connexion de la région auxautres régionsà traversl’accélération de la construction du tunnel de Tichka et de l’autoroute reliantla région aux régions Beni Mellal-Khénifra et Fès-Meknès, la réactivation et le parachèvement de la ligne ferroviaireconsacrée au transport des passagers et au fret des marchandises, le renforcement des efforts continus en vue du désenclavement aérien de la région au niveau national et par rapport à l’étranger, la mise à niveau et le développement des trois aéroports de la région, ainsi que la création d’une autoroute pour relier les pôles de cette région, à savoir Errachidia et Ouarzazate.
• Traitement de la problématique de l’eau dans la région à travers notamment la construction de barrages collinaires, la prise de mesures pour protéger les oasis et leur préservation en tant que signe distinctif de la région vu qu’elles couvrent 80% de son territoire et leurprotection contre les inondations, ainsi que la lutte contre la désertification afin de réduire les migrations climatiques causées par la vulnérabilité et les changements climatiques dont souffre la région.
• Soutien d’un plan régional pour le développement des zones rurales, montagneuses et forestières dans la région, dont les habitants représentent 80% de la population totale de la région qui s’élève à 650.000 habitantsà travers le déploiementdes cinq axes du programme de réductiondesdisparitésterritoriales et sociale, et le lancement d’alternatives de développement génératrices de revenus en vue de protéger la richesse forestière dans la région.
• Appeldesdépartements concernés à élaborer des programmes en vue de mettre à profit la diversité culturelle distinctive de la région,à savoir en particulier la culture et le patrimoine amazighsauthentiques, à mettre en place un programme d’actionde protectiondu patrimoine architectural distinctif de la région comptant des Ksours et des Kasbahs, à soutenir l’industrie cinématographique, à conserver la mémoire historique et culturelle de la région de distinguant par une histoire glorieuse en matière de résistance et à élargir la base des infrastructures et des services culturels et sportifs dans la région.
• La prise de mesures pour soutenir et encourager les petites et moyennes entreprises et élargir leur base afin de générer des opportunitésd’emplois, renforcer la carte de la formation professionnelle en termes quantitatif et qualitatif, le lancementd’initiatives pour intégrer les jeunes dans le marché du travail, le soutien des initiatives du tissu associatifdiversifié et distinctif par une dynamique créative et une force de plaidoyer sur les plans des droits de l’homme et du développement et l’élargissement des services sociaux et culturels.
• Donner la priorité à la région dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’accélération industrielle, notamment au regard de la vulnérabilité et de la quasi-absence d’infrastructures industrielles dans la région, et œuvrer à la mise à niveau du secteur de l’artisanat en tant que secteur productif et important et générateur d’emplois dans la région.
• Elaborationd’une politique dédiée aux Marocains du monde issus de cette région et qui constituent une force économique et un bras de développement principal dans la région et ce, à travers la simplification des procédures administratives afin d’encourager leurs investissements et protéger leurs droits, mettre en place des structures d’accueil et appuyer la connexion directe de leurs localités de résidence dans les pays d’accueil avec les aéroports de la région.
• Mettre l’accent sur la nécessité que les richessesminières de la région aient un impact positif sur ses habitants, à travers la concrétisation de l’impact social et de développemental de ces richesses, en particulier dans les habitants des zones avoisinantes des mines, qui ont besoin d’un programme de développement alternatif qui prend en considération l’épuisement inévitable de ces richesses et leur durée de vie limitée.

Cinquièmement :pour réaliser cette vision de développement, les participants et les participantes à cette rencontre régionale recommandent ce qui suit :

L’adoptiond’un système fiscalincitatifau profit de cette région, qui a été lésé dans ses droits légitimes en termes d’investissement public, afin de créer l’attractivité nécessaire pour l’installationde projets d’investissement et l’encouragement du secteur privé.

La résolution de la problématiquedu foncier, en particulier des terres collectives, conformément à une approche garantissant les intérêts légitimes des ayant droits et intégrant cet important patrimoinefoncier dans le cycle d’investissement, tout en appelant à la mise en place de mesures législatives et réglementaires destinées à l’urbanisme en milieurural afin de simplifier les procéduresen relation avec le secteurde la construction et de l’urbanisme eu égard qu’il s’agitd’un secteur vital dans la région.

L’activation du choixdu recrutement public régional dans les différentsdépartements gouvernementauxen vue de couvrir le déficit énorme dans le domaine administratif, où les ressources humaines exerçant dans la région ne représentent que 4% du total des fonctionnaires publics au niveau national et ce, afin d’assurer la disponibilité et la qualité des services publics dans les différents domaines et d’absorber les chômeurs titulaires de diplômesissus de la région.

Le soutien des collectivités territoriales au niveau de la région en révisant leurs quotes-parts dans les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée et en augmentant leurs budgets à travers la révisiondes normes adoptées et qui seraientinéquitables à l’égard de ces institutions et ce, à traversl’intégration de l’indice de déficit de développement et l’espace géographique au lieu d’accorder la priorité au nombre d’habitants.

Sixièmement : s’agissant des affaires partisanes, les participants ont souligné la nécessité de renforcer la dynamique organisationnelle et de rayonnement du parti dans la région, à travers la mise en œuvre des dispositions des statuts du parti, notamment celles relative à la structuration régionale, provinciale et locale, de consolider la communication et l’interaction positive des représentants du parti au sein du gouvernement avec les revendications légitimes de la population, ce qui est de nature à permettre au Mouvement Populaire de reconquérir sa position méritée au niveau de la région en tant que fier haraki authentique.

En conclusion, les militantes et les militants harakis dans la Région Drâa-Tafilalatont souligné, comme d’habitude, leur mobilisation active et continue au service des intérêts suprêmes de la patrie et de la défense des droits des citoyens et des citoyennes dans le cadre du Maroc des institutions marocaines, érigée parmi ses options de principe par le Mouvement Populaire depuis sa fondation.

Les militantes et les militants harakisont exprimé, par ailleurs, leur mobilisation permanente derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, pour assurer le succès de la marche de développement menée par Sa Majesté le Roi afin de consolider l’unité territoriale et nationale de notre pays et de préserver la dignité des citoyennes et des citoyens de cette région, qui avaient étéaux premiers rangs dans la marche verte et demeureront une forteresse résistante en vue de consolider la sécurité et la stabilité du pays et ce, à la lumière de l’attachement aux constantes, aux valeurs sacrées de la nation et à ses choix