Au cours de la séance consacrée à la discussion du bilan d’étape du travail gouvernemental à la Chambre des Représentants : Moubdiî appelle le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique à émettre un avis consultatif au sujet de l’évaluation de la réussite de l’expérience de l’arabisation

Il appelle à accélérer l’adoption du projet de loi-cadre relative à l’éducation et à la formation
Saliha Boujraf:
Le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a réitéré,hier mercredi à Rabat, son appel à accélérer l’adoption du projet de loi-cadre relative à l’éducation et à la formation et à maintenir l’école marocaine loin des calculs idéologiques surannés et des penchants électoralistes étroits, soulignant qu’il ne sert à rien de s’engager dans des surenchères autour des deux langues officielles,l’arabe et l’amazigh, en vue de priver les enfants de tous les Marocains de leur droit légitime d’apprendre des langues étrangères,à travers leur enseignement et leur adoption en tant que langues d’enseignement, en tant qu’option stratégique qui consacre un Maroc ouvert et intégré dans la mondialisation.
Intervenant lors de la séance consacrée à la discussiondu bilan d’étape du travail gouvernemental à la Chambre des représentants M. Mohamed Moubdiî, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a mis l’accent sur la nécessaire réforme du système d’éducation et de formation, d’autant plus que le projet de loi-cadre relative à l’éducation et à la formation est toujours prisonnier des tiroirs du Parlement.
Par ailleurs, M. Moubdiîa souligné l’échec de l’expérience d’arabisation qui a été adoptée durant 30 ans, appelant le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique àémettre un avis consultatif au sujet de l’évaluation du degré de réussite de cette expérience, citant à cet égard des statistiques choquantes.
Moubdiî a rappelé, à cet égard, que 30% des titulaires du baccalauréat scientifiques’inscrivent dans des spécialités qui ne sont pas adaptées avec leur spécialisation initiale, telles les filièresdu droit et des sciences humaines, alors que seuls 12% du total des étudiants universitaires sont inscritsdans des filières scientifiques et ce, au moment où les lauréats du baccalauréat scientifique et technique représentent 64% du total des lauréats du baccalauréat toutes branches confondues.
Moubdiî a précisé, dans ce sens, que la langue constitue l’une des principales causes de la déperdition universitaire qui a un coût élevé pour le pays, affirmant qu’il est temps de prendre des décisions audacieuses pour mettre un terme à ce schisme linguistique imposé aux étudiants et clore ce dossier qui menace l’unité du tissu social.
Moubdiî a souligné, en outre,le souci du Groupe Haraki de consacrer la position constitutionnelle des langues arabe et amazighe, appelant à cet égard à mettre un terme à l’obstruction du droit constitutionnel de la langue amazighe, aux tentatives de la priver de ses droits juridiques en termes de généralisation et d’obligation de son écriture avec son alphabet original le tifinagh et aux tergiversations à adopter les projets de lois organiques relatives à l’officialisation de la langue amazighe et à la création du Conseil national des langues et de la culture marocaines.
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a souligné la nécessité d’œuvrer à l’édification d’un nouvel horizon de développement avec des conséquences positives pour les citoyens marocains à qui soient à la hauteur de leurs aspirations, appelant à la maîtrise de l’endettement et à l’adoption d’un indice évaluant le déficit d’investissements dans les zones reculées.
Moubdiî a également mis l’accent sur la nécessité d’accorder une attention particulière au monde rural et à ses rôles de développement reconnus et de dresser un diagnostic de la crise structurelle du secteur de la santé, soulignant que ce secteur a grand besoin d’une césarienne pour le réformer,à travers l’élaboration d’une charte nationale qui aboutira à une carte sanitaire socialement et territorialement équitable (au moins un hôpital universitaire au niveau de chaque région, en particulier la Région Beni Mellal-Khénifra, la Région Drâa-Tafilalet et les régions du Sahara).
Moubdiî a appelé aussi à la résolution de la problématique des ressources humaines dans le secteur de la santé, à travers l’institution du recrutement public régional à l’instar du secteurde l’éducation et à faire de la carte “Ramed” une sorte de carte d’identité nationale qui permet à son porteur de bénéficier des soins dans toutes les régions du Royaume.