Amzazi: L’équité, l’égalité des chances et la généralisation de l’enseignement sont les principaux enjeux de la réforme du système éducatif
Saliha Bajaraf
Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a souligné, l’enjeu stratégique de la réforme du système éducatif réside dans la garantie de l’équité et de l’égalité des chances en matière d’accès au système éducatif et de bénéfice de ses prestations, la garantie de l’équité sur les plans territorial et social et sur le plan du genre, la lutte contre les disparités sous toutes leurs formes et la mise en place d’une société inclusive et solidaire.
Intervenant lors d’une rencontre de communication sur la loi-cadre n° 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, organisée jeudi dernier à Fès, M. Amzazi a ajouté que parmi les principaux chantiers et nouveautés de la réforme prévues dans cette loi-cadre figurentl’ajout de trois années à l’étape de l’enseignement obligatoire qui couvrira désormais les enfants âgés de 4 à 16 ans au lieu de 6 à 15 ans auparavant, à travers l’instauration du caractère obligatoire de l’enseignement préscolaire au bénéfice des enfants âgés de 4 à 6 ans, tout en œuvrant à l’intégration, de façon graduelle, de l’enseignement préscolaire dans l’enseignement primaire, dans la perspective de l’ouverture de l’enseignement préscolaire aux enfants âgés de 3 ans après la généralisation de cet enseignement.
Par ailleurs, M. Amzazi a souligné que les principales nouveautés de la réforme consistent également en la garantie par l’Etat de la gratuité de l’enseignement public tous cycles et spécialités confondus et la non privation de tout enfant de poursuivre ses études pour des raisons purement matérielles s’il satisfait aux capacités et acquis nécessaires, indiquant que la loi-cadre a tranché la question de la gratuité tout en prenant en considération l’intérêt suprême des apprenants.
Le ministre a ajouté que la réforme vise également à assurer l’équité sociale et territoriale en matière de bénéfice des opportunités d’enseignement, à travers l’adoption du principe de la discrimination positive au profit des populations des zones rurales, périurbaines ou souffrant de déficit.
Amzazi a relevé, à cet égard, que la loi-cadre a érigé les principes d’égalité, d’équité et d’égalité des chances au rang de principes et fondements principaux qui encadrent le système éducatif, notamment en ce qui concerne la généralisation de l’enseignement obligatoire, le soutien matériel, social, éducatif et psychologique, la mise en place d’infrastructures scolaires et la motivation des cadres éducatifs et administratifs.
Le ministre a indiqué, dans ce sens, que la loi-cadre a institué le caractère obligatoire des prestations de soutien matériel et social, au profit notamment des enfants issus de familles démunies, ce qui représente un acquis sans précédent dans la mesure où ces prestations sont devenus, de par la loi, l’une des composantes obligatoires de l’offre éducative, conformément aux principes de méritocratie, de transparence et d’égalité des chances.
D’autre part, M. Amzazi a fait savoir que la loi-cadre n° 51-17, entrée en vigueur depuis sa publication au Bulletin officiel en date du 19 août 2019,ambitionne de diversifier l’offre des prestations dispensées pour couvrir, outre les prestations d’hébergement et de restauration, le soutien financier conditionnel, le système de couverture médicale, les bourses d’études, ainsi qu’un régime préférentiel des prêts d’études.
Ont pris part à cette rencontre, la troisième d’une série de rencontres de communication organisées par le ministère dans les différentes régions du Royaume pour présenter les dispositions de la loi-cadre et ouvrir un débat à ce sujet, le Wali de la Région Fès-Meknès, M. Saïd Zniber, le Président du Conseil de la Région Fès-Meknès, M. Mohand Laenser, les gouverneurs des préfectures et provinces relevant de la Région Fès-Meknès, les présidents des universités et des écoles supérieures dans cette région, le Directeur de l’Académie régionale d’éducation et de formation (AREF) de Fès-Meknès, les délégués provinciaux de l’Education nationale, les inspecteurs, les directeurs des établissements scolaires, des cadres éducatifs et des représentants des organisations syndicales et des associations des parents et tuteurs d’élèves.
En marge de cette rencontre, M. Amzazi a présidé la cérémonie de signature d’une convention de coopération et de partenariat entre les universités de la région, l’AREF de Fès-Meknès et de la Direction régionale de formation professionnelle et de la promotion de l’emploi.
Cette convention porte sur la coopération dans les domaines de l’éducation, de l’orientation académique, des ressources humaines, de la communication, du partenariat et du soutien, afin de servir le rayonnement du système éducatif au niveau de la Région Fès-Meknès et de renforcer son efficacité et ses capacités.
Cette convention a été signée par les responsables de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, de l’Université Moulay Ismaïl, de l’Université privée de Fès, de l’Université Al Akhawayn, de l’Université euro-méditerranéenne de Fès, de l’AREF de Fès-Meknès et de la Direction régionale de la formation professionnelle et de la promotion de l’emploi.
Accompagné de MM. Saïd Zniber et Mohand Laenser, M. Amzazi avait effectué, plus tôt dans la même journée, des visites dans plusieurs établissements scolaires.
Ces visites ont concerné notamment le Centre de la deuxième chance de nouvelle génération d’AlBathaâ de l’éducation non formelle, qui vise à offrir une deuxième chance d’enseignement en vue de réintégrer les bénéficiaires dans l’enseignement formel, la formation professionnelle ou la vie professionnelle.
La délégation a également visité l’école Abdellatif Laâbi, qui accueille des enfants ayant des besoins spécifiques. Il s’agit d’une école modèle dans le Nord-Est du Maroc, qui accueille des élèves malentendants issus de plusieurs villes, telles Al Hoceïma, Taourirt et Taounate.
Le ministre a conclu sa tournée par une visite du centre de la deuxième chance de nouvelle génération de l’école Moulay Ali Cherif à la Direction provinciale de l’Education nationale de Fès.